« ART MODERNE OU ART DE VIVRE » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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<p style="text-align: center">''[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|(Petit avertissement d'Aurore d'Utopie)]]''</p>
''&nbsp;&nbsp; Texte provisoire...&nbsp;en gestation''<br>
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
<p style="text-align: center">'''[[La_Vil-Mus-D'A-Mo-Ré:_bien_plus_qu'un_rêve|POUR UNE VILLE-MUSÉE DE L'ART&nbsp;DE&nbsp;VIVRE?]]<br/> CONTRE UN MUSÉE D’ART MODERNE MORTIFÈRE!'''</p>
&nbsp;
<p style="text-align: right"><sup>&nbsp;</sup><sub>L'église est menacée, alors, tout doucement, on prépare</sub><br/> <sup>le musée pour assurer la relève de ces fumeries d'opium.</sup></p> <p style="text-align: right"><sup>''Romain Gary''</sup></p>
<br/> '''Vie et mort des esprits'''
<p style="text-align: justify">Un fétiche clouté n’est pas une curiosité à admirer en esthète, sous une douche d’halogènes, plus inoffensif dans sa cage vitrée qu’une bête de cirque derrière les barreaux. C'est un génie capable d’attirer la foudre [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C1)'']], d'exalter la présence des dieux parmi les hommes, d'induire chez ces singes la puissance démiurge. Se manifestant à l’appel des tambours dans la palpitation des torches, il vire et volte au dessus du sorcier, frappant d'autant plus les imaginations qu'il est mal vu, imprévisible, indéfini… infini. Qui a l'impudence de le fixer sans être initié, risque la cécité, de ne jamais voir s’ouvrir son troisième œil.</p> <p style="text-align: justify">Il en a été de même pour quelques vierges noires irradiées par la lueur tremblante de bougies votives dans la pénombre d’une chapelle et au pied desquels, à genoux, on osait à peine lever les paupières, … sauf, une fois l’an, quand les foules se pâmaient devant l’icône sacrée, promenée dans l’éblouissement rituel d’une procession solaire. Puis arc-en-ciellisée de nostalgie par les paroissiennes qui entrevoyaient dans ses larmes le paradis.</p> <p style="text-align: justify">De même avec la Venus d’Urbino sensuellement caressée par le pinceau du Titien pour inciter la belle de son commanditaire à se masturber et jouir au plus intime d’une alcôve princière dans la perspective de procréer de plus divins enfants…[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 2)'']].</p>
'''Croque-morts ou arrache-cœurs?'''
<p style="text-align: justify">Jusqu’au jour où ces vilains, matrones et prostituées ont été trucidés: arrachés d'abord à leur biotope par vol, pillage ou tromperie pour être marchandisés comme œuvres d’art&nbsp;; pendus ensuite à un clou dans un de ces musées de pierre qui, dixit le Maître des Imaginaires, les ont transformés en objets [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C3)'']]&nbsp;; nécrologisés enfin sur papier glacé dans un catalogue plus surement qu'au fond d’une fosse commune. Triple assassinat qui a évaporé leur charme. Et jamais perpétré aussi impunément que par les Musées des Beaux-Arts.</p> <p style="text-align: justify">Avec, inutile de la nier, la complicité de capitalistes anxieux d’embaumer tout mode d'exaltation moins artificiel que celui mis en vogue par leur vénalité. Amnistiant donc tous ces "serial killers" d’utilité occidentalo-centriste et distribuant des aumônes pour postposer l’inéluctable pulvérisation de leurs victimes. Tolérant même la prolifération de catacombes où thésauriser des amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous pour les mordus d'amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous.&nbsp;Censurant par contre l'évocation de civilisations qui ont fleuri sans disposer des mots "artiste" ou "beaux-arts" ou "musée"&nbsp;; occultant l’essence gratuite et éphémère du plaisir qui a poussé des communautés a voluptueusement sacrifier leurs "sources de beauté éternelle" au mythe de l'éternel retour; oubliant que la majorité de l’humanité survivra, créera et continuera à siffler sans jamais aller au musée.</p> <p style="text-align: justify">Qui s'étonnera que quelques fous déchirés par les pulsions contradictoires de ne rien désirer et de tout voir, tout avoir, y jouent aux provocateurs? Égarés dans un désert qui, ne cachant plus de puits, a perdu toute beauté, se retrouvant autistes dans un brouhaha médiatique qui rend le silence et ses secrets inaudibles, comment ne s'imagineraient-ils pas agressés par des muséologues payés pour donner toujours plus à voyeuriser [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 4)'']]?</p> <p style="text-align: justify">Un exemple? "L’Origine du Monde" dissimulée jusqu'il y à peu par un trio d'érotomanes derrière un paravent pour la dérober aux regards des quidams et exceptionnaliser ainsi son exhibition… mais devant laquelle quiconque, muni d’un ticket poinçonné, peut dorénavant s’extasier, sans se préoccuper du gardien qui baille… ou sait qu’il pourra le faire quand il montera à Paris, convaincu qu’elle y est incarcérée à perpétuité [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 5)'']]. Ne fantasmant plus dès lors sur son inexistence ou son immanence, ni ne l’imaginant rousse, ou enceinte, ou plus créole que la très chère de Baudelaire: Pauvre chatte qui a gagné en froide objectivité ce qu’elle a perdu en chaleureux mystère [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 6)'']]!</p>
'''De la beauté des cadavres'''
<p style="text-align: justify">Et pourtant, je le confesse, moi aussi j’adore méditer dans les cimetières, y flairer l’encens de rites oubliés, idéaliser les sources de lumière dont je ne discerne plus que les ombres. Et je jalouse ces autres mortels qui ont su, avec autant de passion ou de fureur, questionner la finalité de l'existence et transcender la réalité.&nbsp;J'envie ces sauvages capables de sublimer des bouts de bois en totems de terreur et de vénération, métamorphoser un lieu banal en mi-lieu du monde, ritualiser de l’éphémère en boucles de temps… donner vie à des mottes d'argile et insuffler âme à des blocs de pierre. Je vibre de plus d'humanité par la grâce de ces artisans, inspirés par les muses ou délirant comme la Pythie, qui nimbent encore ma réalité d’une pluralité de sens poétiques, fissurent la muraille de mes préjugés, m'ouvrent des abymes où je vacille... pour m'envoiler.</p> <p style="text-align: justify">Dois-je pour autant en être redevable aux muséologues qui se sont autorisés à crucifier dans leurs mouroirs les avatars de mes maitres disparus? Même si je reconnais que ces tristes pis-allers sont nécessaires pour protéger d'autres vandales les trésors dévalués et les reliques démystifiées de modes de vie étouffés. Même si j'espère qu'elles fertiliseront, dans l'esprit de&nbsp;nouveaux apprentis-sorciers, de plus éternels chefs-d'œuvre.&nbsp;Même si je parviens à me contenter - parfois - de pouvoir m'y presser en file avec mes semblables pour frémir en solitaire, sevré de nourritures spirituelles.</p>
'''La fortune des faiseuses d'anges'''
<p style="text-align: justify">Mais si je m'accepte nécrophage, je me refuse cannibale et m'oppose donc à ceux qui, pourvoyeurs en viande fraîche, enterrent les vivants! Á&nbsp;ces MAM (Musée d'Art Moderne - [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''R 7'']]) qui, en frigides faiseuses d'ange, ne formol(''mal'')isent en bocal que fausse-couches ou fœtus morts-nés. Qui, zélotes d’une muséographie qui nous habitue à une "culture patrimoniale" [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 8)'']], font transiter la plupart des artéfacts récents de la tour d’ivoire de leurs conceptualisateurs à des cimaises de chambres froides sans qu'elles aient à subir l'épreuve du sang ni à se salir de quotidien. Ah l’angélique destin que l'immortalité sans le vécu!</p> <p style="text-align: justify">Mais quelle perspective d'avenir une civilisation qui momifie son présent offre-t-elle à sa jeunesse? Quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle&nbsp;? Les politiques ont la réponse qui financent les MAM afin de pérenniser le système les supportant: rien de plus louable pour récupérer un graffiti contestataire que de le cadrer comme bizarrerie dans un cube aussi blanc que psychiatrique; et rien de plus honorable pour apprivoiser 100.000 révolutionnaires que d’en faire 100.000 artistes subventionnés [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 9)'']]&nbsp;! Avec promesse, pour leur pension, d'une rétrospective au MAM!</p>
'''L'art est un produit pharmaceutique pour imbéciles''' (Picabia)
<p style="text-align: justify">Et que l'on n'aille pas prétendre que le rôle mortifère des MAM se confine à quelques hospices pour plasticiens où le temps suspendrait son vol [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 10)'']]. Leur lèpre contamine toute la clientèle de la société du spectacle. Car si, abusant du constat de Malraux, de séniles musées transforment les œuvres en objets, leurs immatures «&nbsp;pousse-toi d'là qu’j’m’y met’&nbsp;» ont le truc pour gazéifier n’importe quel objet en chef-d’œuvre&nbsp;: de l’urinoir à la merde d’artiste en passant par le tas de charbon, de suif ou de bonbons, le socle pour sculpture sans sculpture, le cadre vide sans titre, le vide signé… au point que les nettoyeurs de ces lieux prestigieux peinent à ne pas les confondre avec des déchetteries.</p> <p style="text-align: justify"><u>Premier symptôme de l'épidémie</u>: n’importe quoi étant auréolé du statut d'œuvre d’art, l’acte de consommer ce n’importe quoi se profile en gestuelle d’essence artistique… Les super marchés ne sont-ils pas, aux yeux d'un gestionnaire de chaine de production artistique, un peu comme des musées? Et, pour un professeur d'art moderne, tout le monde - n’importe quel consommateur – n’est-il pas artiste en puissance? [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 11)'']]</p> <p style="text-align: justify"><u>Deuxième symptôme</u>: la médiatisation évènementielle des mégashows culturels infuse, au sein de la population, l’acceptation passive de la marchandisation-standardisation-vulgarisation de son cadre de vie. Sa laideur et sa monotonie se digèrent mieux dans la perspective, comme au-delà d'une vallée de larmes, que la quintessence de la beauté demeurera à jamais technicolorisée dans un bosquet sacré, un Hollywood d'accès payant. Qu'attend-on pour en expulser les marginaux cramponnés à ce qui, passé de mode, a déjà basculé dans la décharge de l’histoire?</p> <p style="text-align: justify"><u>Troisième symptôme</u>&nbsp;: Comme l'a observé Romain Gary, un lien de filiation unit les mondes ecclésiastique et muséologique. Succédant aux évêques, curés et sacristains qui bullaient entre les fidèles et le Très Haut, des archéologues du futur antérieur, critiques en contestations consensuelles et guides d’avant-garde académisée font de la médiation, catéchisant les "manifestations" des créateurs contemporains, plus auréolés que les saints d’antan. Ces hérauts de l'industrie culturelle, distillant de l’art pour l’art pour les riches et éventant de leurs ailes argentées une trop triviale réalité, dorent la pilule opiacée qui audio massifiera le bon peuple. Ces stars du show-bizz enfreignent tabous et lois en vertu du sacro-saint principe de la liberté d’expression et de leur appartenance à l'ultime aristocratie [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 12)'']], confortant leur canonisation à l'ombre du veau d'or par de miraculeux scandales et de divines provocations. Et résignant le vulgus pecus à n’être que pénitents processionnant dans les MAM pour y glorifier la société de consommation-spectacle-loisir pétrolant dans l’obsolescence néolibérale.</p> <p style="text-align: justify"><u>Petit malaise connexe</u>: l'amplification de la fonction de rétention plus que de monstration chez les MAM les plus respectables qui ne dévoilent qu’une partie de leurs "bijoux", pointe d’un iceberg dont la masse se congèle en cave: un spéculateur cherchant à échauffer les enchères ne ferait pas mieux.</p>
'''Un enterrement à répétition'''
<p style="text-align: justify">Le vernissage, en 1984, du petit MAM de la bonne ville de Bruxsel a confirmé l’ampleur de l’épidémie. Ce qui a motivé un ouvrier en salopette, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "'''Ci-gît l'Art Moderne Belge'''" [[RÊVES_RETOURNANT_A_LA_POUSSIERE|était profanée par le graffiti]] "<span style="color: rgb(255, 0, 0)">'''''Vive l'Art de Vivre'''''</span><span style="color: rgb(0, 0, 0)">".</span></p> <p style="text-align: justify"><span style="color: rgb(255, 0, 0)"><span style="color: rgb(0, 0, 0)">Le brave avait tort puisqu’il avait raison trop tôt </span>[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|<span style="color: rgb(0, 0, 0)">''(C 13''</span>]]<span style="color: rgb(0, 0, 0)">'')''&nbsp;: il lui fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, avant qu’un conservateur en mal de dividendes culturels n’officialise l’acte de décès. Éplorés, quelques dizaines d’artistes, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (</span>[[RÊVES_RETOURNANT_A_LA_POUSSIERE|<u><span style="color: rgb(0, 0, 0)">en présence, il est vrai, de quelques athées</span></u>]]</span><span style="color: rgb(0, 0, 0)">). L’émoi à répétition de ces indignés - beaucoup défendaient leur carré blanc sur fond blanc - suscita quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers d'entreprise et barons des finances à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Charitablement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.</span></p> <p style="text-align: justify"><span style="color: rgb(0, 0, 0)">L'agitation perdura. Au point qu'à la 11<sup>ème</sup> veillée mortuaire du </span>[http://museesansmusee.wordpress.com/musee-sans-musee/ <span style="color: rgb(0, 0, 0)">Musée <strike>sans Musée</strike></span>]<span style="color: rgb(0, 0, 0)">couplée avec la remise des signatures de 2.644 pétitionnaires </span>[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|<span style="color: rgb(0, 0, 0)">''(R 14)''</span>]]<span style="color: rgb(0, 0, 0)">, le Ministre de la Politique Scientifique découvrit des milliers de </span>mètres cube vides au fond des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB)&nbsp;: sépulture néanmoins jugée insuffisante, vu la renommée du trépassé, par le Ministre qui promit un mausolée. Nouvelle que l’agence Belga confirma le Mardi Gras quand la tradition veut que, derrière un masque de carton doré, l'on couvre sa belle de confettis comme de perles, lui cachant qu'elle devra, le lendemain, jeûner pendant 40 jours, des cendres au front.</p> <p style="text-align: justify">Et que l'on amuse un vilain petit canard vous demandant pourquoi une ville qui compte plus de 100 bazars (rebaptisés palais, brasseries, ateliers… situés dans Bruxelles ou à moins d’une heure en train) est en manque d'un 100 et énième.&nbsp;Pour plaire à une infime minorité de rentiers, pensionnés, touristes et "marchands du temple" (plusieurs l'avaient découvert en manifestant!) ou snober les 99&nbsp;% de la population bruxelloise qui ignore qu'il y avait hier et se fout qu’il y ait demain un MAM? Parce que le club des lécheurs de pinceaux et de culs friqués est en manque d’un boudoir? Parce que les innombrables clones du Grand Picador [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 15)'']] qui se vantait de pouvoir, à lui seul, remplir un MAM, sont sans abri? Parce que les étudiants sédentaires d'Académies des Beaux-Arts ne disposent que d'hectomètres de catalogues [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 16)'']] pour ne pas apprendre, à la mode d'Ingres, les mêmes recettes que leurs pères&nbsp;?</p> <p style="text-align: justify">Mais qui peut croire, en cette période de crise sécularisée, qu'un budget extraordinaire tombera des nues pour élever un MAM au ciel de la métropole européenne? [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R&nbsp;17)'']] Que son budget de fonctionnement (et d’acquisition) ne sera pas, comme celui des MRBAB, minable? Que pour asseoir sa crédibilité, il ne devra pas, à l'instar des MAC’s, SMAK et consorts, courtiser les vedettes internationales plutôt que les "belgische ambachtelijke kunstenaars" [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 18)'']]&nbsp;? Qu’il n’apparaitra jamais que comme un minus-habens face aux VanHaerentsArtCollection, Villa Empain et autres Maisons Particulières&nbsp;? Mais il aura cautionné les écoeurantes spéculations du marché de l'art, alibi excitant la phosphorescence élitiste d'une ploutocratie, repoussoir des étoiles du marché de l'art au pied desquelles Mr et Mde Tout Le Monde sont theureux d'être quelconques, fonds de garantie amortissant les faillites des galeristes sur le bon dos des contribuables?</p>
'''Pour l'Amour de Vivre&nbsp;?'''
<p style="text-align: justify">Alors qu’on devrait exiger des instances publiques, dans une dialectique démocratique et socialis(an)te, qu’elles promotionnent l’alternative d’un art public dont toute la population jouirait 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, vecteur de reliance et de convivialité, terreau d’une créativité [[Flallon_cherche_Wamande|aussi flallonne que wamande]], catalyseur d’un art de vivre proprement et salement bruxellois.</p> <p style="text-align: justify">Alors que Bruxsel pourrait se sublimer en Vil-Mus-D'A-Mo-Ré, ville-musée d'art moderne régénéré & réjouissant & révolutionnaire! [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R19)'']] Avec tous ses habitants, touristes et illégaux reconnus artistes bruxsellois modernes! Avec tout ce qui fait Bruxsel, du pavé du Marché aux Puces à la tour de l’hôtel de ville et du manneken-pis-tire-bouchon au nuage lourd de pluie au dessus de l’Atomium... certifié œuvre d’art bruxselloise moderne [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 20)'']]!! Avec tous les événements se produisant dans Bruxsel, wouf-wouf politique ou miou-miou amoureux, promenade avec Milou ou défilé en tenue léopard, sieste crapuleuse ou visite chez MAM [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 21)'']]… critiquable comme performance artistique bruxselloise moderne!!!</p> <p style="text-align: justify">Alors que l'utopie est à construire, l'inimaginable à échafauder, l'horizon à outrepasser [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 22)'']] ... et qu'il est urgent, appliquant le conseil de Nietzsche, "de découvrir, contre l'art des œuvres d'art, un art supérieur: l'art de l'invention des fêtes"... L'AMOUR DE VIVRE! [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 36)'']]</p>
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<p style="text-align: center">'''Alors que vous pouvez agir:<br/> Affirmer votre statut d’artiste moderne bruxsellois(e),<br/> Certifier tout ce que vous touchez œuvre d'art moderne bruxselloise,<br/> Performancer comme amateur ou détracteur éclairé d'art moderne bruxsellois'''</p> <p style="text-align: right"><br/> '''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp; '''[[Pour_parrainer_la_Vil-Mus-D'A-Mo-Ré|'''et marrainer la Vil-Mus-D'A-Mo-Ré''']]</p>
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&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br>


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'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; POUR UNE VILLE-MUSÉE RÉCRÉATRICE <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; CONTRE UN MUSÉE D’ART MODERNE MORTIFÈRE'''
<p style="text-align: right">Persiste et signe</p> <p style="text-align: right">[[Krépuscula_Kochmarsky,_romenteuse_et_plasticeuse|Krépuscula KOCHMARSKY]]<br/> &nbsp;</p>

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'''Vie et mort d’une idole, d’une vierge et d’une courtisane'''<br>Un masque primitif n’est pas une curiosité à regarder distraitement entre deux de ses variantes, sous une douche d’halogènes, plus inoffensif dans sa cage qu’une bête de cirque mitée. Un fétiche est un esprit, un génie capable d’attirer la foudre, exalter la présence des dieux parmi les hommes, induire chez ces singes la puissance démiurge. Se manifestant dans des circonstances extra---ordinaires, à l’appel des tambours, il danse, plane, vole avec le sorcier dans la palpitation des torches. Apparition divine, frappant les imaginations d’autant mieux qu’elle est fugace, incontrôlable, indéfinie… infinie. Qui ose regarder l’idole sans être initié, risque la cécité, de ne jamais voir s’ouvrir son troisième œil.<br>Il en a été de même pour quelques vierges de douleur irradiées par la lueur tremblante de bougies votives dans le pénombre d’une chapelle et au pied desquels, à genoux, on osait à peine lever les paupières, … sauf, une fois l’an, quand les foules se pâmaient devant l’icône sacrée, promenée dans l’éblouissement rituel d’une procession solaire. Puis arc-en-ciellisée de nostalgie par les paroissiennes.<br>De même avec la Venus d’Urbino sensuellement caressée par le pinceau du Titien pour inciter la belle de son commanditaire à se masturber puis jouir plus intensément dans l’intimité d’une alcôve afin de procréer de divins enfants…

'''De la beauté des cadavres'''<br>Jusqu’au jour où ces idoles encroutées de sang, ces mères de dieu, ces courtisanes dénudées ont été trucidées. D’abord quand, déracinées pour être vendues comme œuvres d’art, elles ont perdu leur âme, magie, charmes. Ensuite quand, œuvres patentés, elles ont été pendues à un clou, mises en boîte ou pétrifiées sur socle dans un de ces musées qui, comme l’a dit André Malraux, les ont transformés en objets. Enfin quand elles ont été fichées dans un catalogue avec d’autres objets comme autant de cadavres au fond d’une fosse commune. Triple assassinat qui n’est jamais perpétré en aussi totale impunité que par les musées des Beaux-Arts.<br>Avec, inutile de me cacher, mon hypocrite complicité d’occidental! Car, comme toute chenille, je rêve de papillonner dans les cimetières, méditer sur les couleurs de la lumière dans les catacombes, réfléchir aux fins dernières de ma jolie devant une momie. Et je peux comprendre que d’autres, plus que moi, soient accros à ces nourritures célestes. Prêt même, avec eux, à signer toutes les pétitions demandant que les musées soient reconnus "serial killers" d’utilité publique et que des subsides leur soient alloués pour postposer l’inéluctable pulvérisation de leurs victimes. J’accepte même la construction de hangars au fond desquelles entreposer des collections d’amphores grecques, théières anglaises, gravures japonaises pour les spécialistes en amphores grecques, théières anglaises, gravures japonaises. Gardant cependant à l’esprit que ces vénérables institutions ne sont que des pis-aller, de tristes nécessités pour préserver, dans un monde de vandales, des reliques défraichies, trésors menacés, vestiges fêlés d’arts de vivre disparus... mais susceptibles d’encore féconder l'art de vivre aujourd’hui.<br>Perturbé par l’évidence que des civilisations aient pu fleurir et se faner sans disposer du concept ni même du mot "Art"&nbsp;; Que des sociétés, averties de l’essence éphémère du plaisir, aient voluptueusement enterré, brulé ou noyé des "sources de beauté éternelle"&nbsp;; Que la majorité de l’humanité survivra, créera et jouira demain encore sans jamais aller au musée.<br>Torturé par les pulsions contradictoires de me satisfaire de rien et de vouloir tout voir, tout posséder. Me demandant, après Saint-Exupéry, si ce qui fait la beauté du désert, c’est qu’il cache un puits; après Gracian Y Morales, si le secret excite la vénération&nbsp;; ou encore, après Voltaire, si le secret d’ennuyer est de tout dire&nbsp;: si c’est folie de muséologue de vouloir tout donner à voir.<br>Par exemple "L’origine du Monde" qu’un trio de pervers avait dissimulé derrière un paravent pour la dérober aux regards des quidams, exceptionnalisant ainsi son exhibition… Alors que quiconque dorénavant, muni d’un ticket poinçonné, peut rester scotché pendant plus de 10 minutes devant la divine bouche, sans se préoccuper du gardien qui baille… ou sait qu’il pourra le faire quand il ira à Paris, pénétré, comme le remarquait Madeleine Vaillancourt, de la certitude qu’elle est incarcérée au musée d’Orsay pour l’éternité. Ne fantasmant plus dès lors sur son inexistence ou son immanence, ni ne l’imaginant rousse, ou enceinte, ou plus créole que la très chère de Baudelaire. Pauvre chatte qui a gagné en froide objectivité ce qu’elle a perdu en chaleureux mystère. <br>Soucieux d’être en accord avec moi-même, dois-je ici passer sous silence un autre de mes reproches à tout musée: être plus organe de rétention que de monstration, n’exposant qu’une partie de ses avoirs, la pointe d’un iceberg dont la masse invisible se congèle dans les caves&nbsp;? Comme ferait tout spéculateur en blé cherchant à faire bouillir les enchères… au profit des plus gras.

'''Et si l’art était ailleurs&nbsp;?'''<br>Et pourtant, je le répète à ma grande confusion, l’anartiste que je suis aime se promener dans les musées. Serait-il un nécrophile dégénéré&nbsp;? Se répétant qu’il n’y a pas d’amour heureux&nbsp;!<br>Ne devrait-il pas reconnaitre que l'Art aussi est en crise et qu’il a toujours supporté autant de définitions que de protagonistes&nbsp;? Voire même se demander si la chose existe, s’il est plus qu’un mot, qu’un concept voilant ou dénudant la pulsion qu’a l’humain de créer du sens, questionner la finalité de son existence, se transcender&nbsp;? Pulsion qui se manifeste avec plus ou moins de force et de grâce à travers les siècles et les continents, hiérarchisant ou reliant les hommes entre eux, les excluant ou les appariant avec leur environnement, les enfermant comme gardiens de leur passé ou les ouvrant à un avenir qui les outrepasse.<br>Hallucinés par cette quête, quelques illuminés ont, jadis, sublimé des bouts de bois en objets de terreur et de vénération, métamorphosé un lieu banal en mi-lieu du monde, ritualisé de l’éphémère en boucles de temps… donnant vie et insufflant âme à des mottes d’argile et des blocs de pierre. Inspirés ou délirant comme la Pythie, ils auréolent encore la réalité d’une pluralité de sens poétiques, révèlent l’envers des apparences, ouvrent des abymes où perdre pied pour décoller de la réalité. Apprentis-sorcier, ils comprennent à peine ce qu’ils croient dire, donnent plus que ce qu’ils possèdent, sont possédés par des démons, se prennent pour des anges et se tuent pour le plaisir d’autrui, d’inconnus…<br>… pour agoniser de savoir leurs œuvres crucifiées au musée&nbsp;?

'''De l’assassinat comme un des Beaux-Arts Modernes'''<br>N’étant pas encore mort, c’est donc avec plaisir que je me découvre, face aux MAM (Musées d'Art Moderne), scorpion. Car ceux-ci sont moins des serials-killers que des faiseuses d'ange pratiquant l'avortement plutôt que l'assassinat comme un des Beaux-Arts. Réduisant non seulement les œuvres en objets mais n'objectifiant que des fausse-couches, ne formolisant en leurs bocaux que des fœtus morts-nés. Apôtres d’une muséographie contemporaine qui, selon le philosophe Pierre-Henri Jeudy, nous habitue curieusement à une "culture patrimoniale"&nbsp;: la plupart des œuvres normées "artistiques" ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de leurs conceptualisateurs à des coffres de collectionneurs puis des cellules de musées sans jamais se tacher de quotidien, polluer de sang rouge, saouler de liberté. Ah l’immortel destin que de mourir avant que de n'avoir vécu!<br>Mais quelles perspectives d'avenir une civilisation qui embaume son présent peut-elle offrir à sa jeunesse&nbsp;? Quel droit à la contestation, quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle&nbsp;? Les politiques ont la réponse qui financent les MAM afin d'assurer la pérennité du système qui les supporte: pour neutraliser un graffiti contestataire, rien de plus louable que de le récupérer en l’exposant comme une anomalie dans un cube aussi blanc que psychiatrique. Et pour apprivoiser un anarchiste, rien de plus honorable que d’en faire un artiste subventionné&nbsp;! En lui promettant, pour sa pension, une rétrospective au MAM!<br>Et que l'on n'aille pas prétendre que le rôle mortifère des MAM se confine à quelques hospices où le temps suspendrait son vol. Leur lèpre est contagieuse et pourrit surtout les vivants. Si, reprenant le constat de Malraux, les vieux musées transforment les œuvres en objets, leurs descendants ont le truc pour gazéifier n’importe quel objet en artefact&nbsp;: de l’urinoir à la merde d’artiste en passant par le tas de charbon ou de bonbons, le socle pour sculpture sans sculpture, le cadre vide sans titre, le vide signé… au point que les ménagères des ces lieux prestigieux peinent à ne pas les confondre avec des déchetteries. <br>Premier symptôme de l’infection: n’importe quoi étant auréolé œuvre d’art, l’acte de consommer n’importe quoi se transcende en rituel d’essence artistique… Les grands magasins n’étaient-ils pas déjà, pour Andy Warhol, un peu comme des musées&nbsp;? Et pour son complice Joseph Beuys, tout le monde - n’importe quel consommateur – n’est-il pas artiste&nbsp;? <br>Deuxième symptôme&nbsp;: la sacralisation des institutions culturelles, la médiatisation événementielle de leurs grands-messes infusent, au sein de la population, l’acceptation passive de la marchandisation-standardisation-vulgarisation de son cadre de vie. Sa monotone laideur est digérable puisque quelque part, comme au-delà d'une vallée de larmes, un paradis de beauté gratuite leur est promis. Pourquoi pleurer ce qui bascule dans l’obsolescence puis dans la décharge de l’histoire quand des reliques sont pieusement conservées par des conservateurs dans ces conservatoires? <br>Troisième symptôme&nbsp;: le lien reconnu par Romain Gary entre les mondes ecclésiastique et artistique est quasi génétique. Succédant aux évêques, prêtres et sacristains qui intercédaient pour le bon peuple auprès du Très Haut, des archéologues du présent, critiques des contestations consensuelles et guides d’avant-garde académique font de la médiation, expliquant au public comment être touché par les "manifestations" des artistes contemporains et pourquoi honorer ces derniers à la hauteur des saints d’antan. Décrits par la sociologue Nathalie Heinich comme "L’élite artiste", ces hérauts de la société du spectacle produisent de l’art pour l’art, battent des ailes au-dessus d’une trop triviale réalité et dorent les pilules opiomisant le bon peuple en troupeau de consommateurs. Autorisés, en vertu du sacro-saint principe de la liberté d’expression, à ne respecter aucune règle, aucun tabou, aucune loi, ces stars du system tirent leur titre de gloire de miraculeux scandales et de divines provocations. Motif justifiant leur canonisation financière à l’ombre du veau d'or. Et résignation pour le vulgus pecus à n’être que de fidèles pénitents processionnant dans les MAM pour encenser la société de consommation-spectacle-loisirs pétrolant dans la logique de l’obsolescence néo-libérale.

'''Un enterrement à répétition'''<br>Le vernissage, en 1984, du MAM de Bruxelles a révélé l’ampleur de l’épidémie. Ce qui a poussé un ouvrier en salopette bleue, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe [[UN RÊVE POUR LA GLOIRE|"Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre"]].<br>Le brave avait tort puisqu’il avait raison trop tôt&nbsp;: il fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, avant qu’un conservateur en mal de bonus culturels n’officialise l’acte de décès. Éplorés, quelques dizaines d’artistes, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection ([[RÊVES RETOURNANT A LA POUSSIERE|en présence, il est vrai, de quelques impies]]). L’émoi à répétition de ces indignés - beaucoup défendaient leur carré blanc sur fond blanc - suscita quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs. <br>Le mal ne s’arrêta pas là&nbsp;: à la treizième réunion mortuaire, après la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes , le Ministre de la Politique Scientifique découvrit quelques milliers de mètres cube de vide au sein des MRBAB&nbsp;: sépulture vite jugée insuffisante au vu de la renommée du défunt au point de pousser le ministre à promettre de lui élever un mausolée d’ici 10 à 15 ans. Nouvelle que l’agence Belga confirma le Mardi Gras, journée traditionnelle pour se cacher derrière un masque de carton doré et couvrir sa belle de confettis comme de perles, oubliant que, le lendemain, il faudra jeuner pendant 40 jours, des cendres au front.<br>Et amuser un vilain petit canard qui se demande pourquoi une ville qui compte déjà plus de cent musées (rebaptisés palais, brasseries, ateliers… situés dans Bruxelles ou à moins d’une heure en train, spécifiquement dédiés aux arts moderne et contemporain) était en manque d'un cent et énième. <br>Pour plaire à l’infime minorité de rentiers, pensionnés, touristes et "marchands du temple" (qui y étaient venus surtout - seulement&nbsp;? - pour manifester) ou snober les 99&nbsp;% de la population bruxelloise qui ignore qu'il y avait hier et se fout qu’il y ait demain un MAM? <br>Parce que le club des lécheurs de culs friqués est en manque d’un boudoir? Parce que les innombrables avatars de Picasso, qui se vantait de pouvoir, à lui seul, remplir un BAM, sont en manque? Parce que les étudiants sédentaires des écoles des Beaux-Arts ne disposent que d'hectomètres de catalogues pour ne pas apprendre, à la mode d'Ingres, les mêmes recettes que leurs pères? <br>Oubliant que si, malgré la crise, un budget extraordinaire tombait du ciel pour qu’un MAM s’élève au ciel de la métropole européenne, son budget de fonctionnement serait, comme celui des MRBAB, minable, et d’acquisition quasi nul&nbsp;? Que pour asseoir un minimum sa crédibilité, il devra, comme les MAC’s, SMAK et consorts, courtiser les vedettes internationales et délaisser les "belgische ambachtelijke kunstenaars"&nbsp;? Qu’il n’apparaitra jamais que comme un minus-habens par rapport aux VanHaerentsArtCollection, Maison Particulière et autre Fondation Pinault&nbsp;? Mais qu’il cautionnera les dérives néo-libérales de l’art contemporain, alibi dont une élite abuse pour amplifier sa phosphorescence culturelle, faire-valoir des étoiles de la société du spectacle qui poussent monsieur et madame tout le monde à se résigner à être quelconque, fonds de garantie tempérant les faillites spéculatives sur le dos de la masse des contribuables&nbsp;!

'''Bruxsel, première Ville-Musée de l’Univers&nbsp;?'''<br>Alors qu’on devrait espérer des instances publiques, dans une dialectique démocratique, socialis(an)te, qu’elles promotionnent l’alternative d’un art public dont toute la population jouirait 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, vecteur de reliance et catalyseur de convivialité, terreau d’une créativité valorisant l’unicité d’un lieu et stimulant un art de vivre proprement - et salement - bruxellois.<br>Alors, alors, alors... Alors que Bruxsel pourrait se sublimer en [[La_Vil-Mus-D'A-Mo-Ré:_bien_plus_qu'un_rêve|'''Vil-Mus-D'A-Mo-Ré''']], ville-musée d'art moderne régénéré&nbsp;! Avec tous ses habitants, résidant ou touristes, légaux et illégaux reconnus artistes bruxsellois modernes! Avec tout ce qui fait Bruxsel, du pavé de la Grand-Place à la tour de l’hôtel de ville en passant par le manneken-pis-tire-bouchon du Marché aux Puces et le nuage lourd de pluie au dessus de l’Atomium... certifié œuvre d’art bruxselloise moderne!! Avec tous les événements se produisant à Bruxsel, déclaration politique ou confidence amoureuse, promenade avec le chien ou défilé militaire, visite de musée ou sieste au soleil… critiquable comme performance artistique bruxselloise moderne!!!<br>Alors qu'il faut vouloir l'utopie, échafauder l'inimaginable, lancer des ponts par-delà l'horizon... et, appliquant le conseil de Nietzsche, "contre l'art des œuvres d'art, apprendre un art supérieur: l'art de l'invention des fêtes"... L'ART DE VIVRE! <br>

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'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; amateur ou détracteur éclairé d'art moderne bruxsellois'''

'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''[[Pour_parrainer_la_Vil-Mus-D'A-Mo-Ré|'''et parrain ou marraine du Vil-Mus-D'A-Mo-Ré''']]<br> <br>

Dernière version du 30 mars 2019 à 16:15

(Petit avertissement d'Aurore d'Utopie)

                                             

POUR UNE VILLE-MUSÉE DE L'ART DE VIVRE?
CONTRE UN MUSÉE D’ART MODERNE MORTIFÈRE!

 

 L'église est menacée, alors, tout doucement, on prépare
le musée pour assurer la relève de ces fumeries d'opium.

Romain Gary


Vie et mort des esprits

Un fétiche clouté n’est pas une curiosité à admirer en esthète, sous une douche d’halogènes, plus inoffensif dans sa cage vitrée qu’une bête de cirque derrière les barreaux. C'est un génie capable d’attirer la foudre (C1), d'exalter la présence des dieux parmi les hommes, d'induire chez ces singes la puissance démiurge. Se manifestant à l’appel des tambours dans la palpitation des torches, il vire et volte au dessus du sorcier, frappant d'autant plus les imaginations qu'il est mal vu, imprévisible, indéfini… infini. Qui a l'impudence de le fixer sans être initié, risque la cécité, de ne jamais voir s’ouvrir son troisième œil.

Il en a été de même pour quelques vierges noires irradiées par la lueur tremblante de bougies votives dans la pénombre d’une chapelle et au pied desquels, à genoux, on osait à peine lever les paupières, … sauf, une fois l’an, quand les foules se pâmaient devant l’icône sacrée, promenée dans l’éblouissement rituel d’une procession solaire. Puis arc-en-ciellisée de nostalgie par les paroissiennes qui entrevoyaient dans ses larmes le paradis.

De même avec la Venus d’Urbino sensuellement caressée par le pinceau du Titien pour inciter la belle de son commanditaire à se masturber et jouir au plus intime d’une alcôve princière dans la perspective de procréer de plus divins enfants…(R 2).

Croque-morts ou arrache-cœurs?

Jusqu’au jour où ces vilains, matrones et prostituées ont été trucidés: arrachés d'abord à leur biotope par vol, pillage ou tromperie pour être marchandisés comme œuvres d’art ; pendus ensuite à un clou dans un de ces musées de pierre qui, dixit le Maître des Imaginaires, les ont transformés en objets (C3) ; nécrologisés enfin sur papier glacé dans un catalogue plus surement qu'au fond d’une fosse commune. Triple assassinat qui a évaporé leur charme. Et jamais perpétré aussi impunément que par les Musées des Beaux-Arts.

Avec, inutile de la nier, la complicité de capitalistes anxieux d’embaumer tout mode d'exaltation moins artificiel que celui mis en vogue par leur vénalité. Amnistiant donc tous ces "serial killers" d’utilité occidentalo-centriste et distribuant des aumônes pour postposer l’inéluctable pulvérisation de leurs victimes. Tolérant même la prolifération de catacombes où thésauriser des amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous pour les mordus d'amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous. Censurant par contre l'évocation de civilisations qui ont fleuri sans disposer des mots "artiste" ou "beaux-arts" ou "musée" ; occultant l’essence gratuite et éphémère du plaisir qui a poussé des communautés a voluptueusement sacrifier leurs "sources de beauté éternelle" au mythe de l'éternel retour; oubliant que la majorité de l’humanité survivra, créera et continuera à siffler sans jamais aller au musée.

Qui s'étonnera que quelques fous déchirés par les pulsions contradictoires de ne rien désirer et de tout voir, tout avoir, y jouent aux provocateurs? Égarés dans un désert qui, ne cachant plus de puits, a perdu toute beauté, se retrouvant autistes dans un brouhaha médiatique qui rend le silence et ses secrets inaudibles, comment ne s'imagineraient-ils pas agressés par des muséologues payés pour donner toujours plus à voyeuriser (C 4)?

Un exemple? "L’Origine du Monde" dissimulée jusqu'il y à peu par un trio d'érotomanes derrière un paravent pour la dérober aux regards des quidams et exceptionnaliser ainsi son exhibition… mais devant laquelle quiconque, muni d’un ticket poinçonné, peut dorénavant s’extasier, sans se préoccuper du gardien qui baille… ou sait qu’il pourra le faire quand il montera à Paris, convaincu qu’elle y est incarcérée à perpétuité (C 5). Ne fantasmant plus dès lors sur son inexistence ou son immanence, ni ne l’imaginant rousse, ou enceinte, ou plus créole que la très chère de Baudelaire: Pauvre chatte qui a gagné en froide objectivité ce qu’elle a perdu en chaleureux mystère (R 6)!

De la beauté des cadavres

Et pourtant, je le confesse, moi aussi j’adore méditer dans les cimetières, y flairer l’encens de rites oubliés, idéaliser les sources de lumière dont je ne discerne plus que les ombres. Et je jalouse ces autres mortels qui ont su, avec autant de passion ou de fureur, questionner la finalité de l'existence et transcender la réalité. J'envie ces sauvages capables de sublimer des bouts de bois en totems de terreur et de vénération, métamorphoser un lieu banal en mi-lieu du monde, ritualiser de l’éphémère en boucles de temps… donner vie à des mottes d'argile et insuffler âme à des blocs de pierre. Je vibre de plus d'humanité par la grâce de ces artisans, inspirés par les muses ou délirant comme la Pythie, qui nimbent encore ma réalité d’une pluralité de sens poétiques, fissurent la muraille de mes préjugés, m'ouvrent des abymes où je vacille... pour m'envoiler.

Dois-je pour autant en être redevable aux muséologues qui se sont autorisés à crucifier dans leurs mouroirs les avatars de mes maitres disparus? Même si je reconnais que ces tristes pis-allers sont nécessaires pour protéger d'autres vandales les trésors dévalués et les reliques démystifiées de modes de vie étouffés. Même si j'espère qu'elles fertiliseront, dans l'esprit de nouveaux apprentis-sorciers, de plus éternels chefs-d'œuvre. Même si je parviens à me contenter - parfois - de pouvoir m'y presser en file avec mes semblables pour frémir en solitaire, sevré de nourritures spirituelles.

La fortune des faiseuses d'anges

Mais si je m'accepte nécrophage, je me refuse cannibale et m'oppose donc à ceux qui, pourvoyeurs en viande fraîche, enterrent les vivants! Á ces MAM (Musée d'Art Moderne - R 7) qui, en frigides faiseuses d'ange, ne formol(mal)isent en bocal que fausse-couches ou fœtus morts-nés. Qui, zélotes d’une muséographie qui nous habitue à une "culture patrimoniale" (C 8), font transiter la plupart des artéfacts récents de la tour d’ivoire de leurs conceptualisateurs à des cimaises de chambres froides sans qu'elles aient à subir l'épreuve du sang ni à se salir de quotidien. Ah l’angélique destin que l'immortalité sans le vécu!

Mais quelle perspective d'avenir une civilisation qui momifie son présent offre-t-elle à sa jeunesse? Quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle ? Les politiques ont la réponse qui financent les MAM afin de pérenniser le système les supportant: rien de plus louable pour récupérer un graffiti contestataire que de le cadrer comme bizarrerie dans un cube aussi blanc que psychiatrique; et rien de plus honorable pour apprivoiser 100.000 révolutionnaires que d’en faire 100.000 artistes subventionnés (R 9) ! Avec promesse, pour leur pension, d'une rétrospective au MAM!

L'art est un produit pharmaceutique pour imbéciles (Picabia)

Et que l'on n'aille pas prétendre que le rôle mortifère des MAM se confine à quelques hospices pour plasticiens où le temps suspendrait son vol (C 10). Leur lèpre contamine toute la clientèle de la société du spectacle. Car si, abusant du constat de Malraux, de séniles musées transforment les œuvres en objets, leurs immatures « pousse-toi d'là qu’j’m’y met’ » ont le truc pour gazéifier n’importe quel objet en chef-d’œuvre : de l’urinoir à la merde d’artiste en passant par le tas de charbon, de suif ou de bonbons, le socle pour sculpture sans sculpture, le cadre vide sans titre, le vide signé… au point que les nettoyeurs de ces lieux prestigieux peinent à ne pas les confondre avec des déchetteries.

Premier symptôme de l'épidémie: n’importe quoi étant auréolé du statut d'œuvre d’art, l’acte de consommer ce n’importe quoi se profile en gestuelle d’essence artistique… Les super marchés ne sont-ils pas, aux yeux d'un gestionnaire de chaine de production artistique, un peu comme des musées? Et, pour un professeur d'art moderne, tout le monde - n’importe quel consommateur – n’est-il pas artiste en puissance? (C 11)

Deuxième symptôme: la médiatisation évènementielle des mégashows culturels infuse, au sein de la population, l’acceptation passive de la marchandisation-standardisation-vulgarisation de son cadre de vie. Sa laideur et sa monotonie se digèrent mieux dans la perspective, comme au-delà d'une vallée de larmes, que la quintessence de la beauté demeurera à jamais technicolorisée dans un bosquet sacré, un Hollywood d'accès payant. Qu'attend-on pour en expulser les marginaux cramponnés à ce qui, passé de mode, a déjà basculé dans la décharge de l’histoire?

Troisième symptôme : Comme l'a observé Romain Gary, un lien de filiation unit les mondes ecclésiastique et muséologique. Succédant aux évêques, curés et sacristains qui bullaient entre les fidèles et le Très Haut, des archéologues du futur antérieur, critiques en contestations consensuelles et guides d’avant-garde académisée font de la médiation, catéchisant les "manifestations" des créateurs contemporains, plus auréolés que les saints d’antan. Ces hérauts de l'industrie culturelle, distillant de l’art pour l’art pour les riches et éventant de leurs ailes argentées une trop triviale réalité, dorent la pilule opiacée qui audio massifiera le bon peuple. Ces stars du show-bizz enfreignent tabous et lois en vertu du sacro-saint principe de la liberté d’expression et de leur appartenance à l'ultime aristocratie (R 12), confortant leur canonisation à l'ombre du veau d'or par de miraculeux scandales et de divines provocations. Et résignant le vulgus pecus à n’être que pénitents processionnant dans les MAM pour y glorifier la société de consommation-spectacle-loisir pétrolant dans l’obsolescence néolibérale.

Petit malaise connexe: l'amplification de la fonction de rétention plus que de monstration chez les MAM les plus respectables qui ne dévoilent qu’une partie de leurs "bijoux", pointe d’un iceberg dont la masse se congèle en cave: un spéculateur cherchant à échauffer les enchères ne ferait pas mieux.

Un enterrement à répétition

Le vernissage, en 1984, du petit MAM de la bonne ville de Bruxsel a confirmé l’ampleur de l’épidémie. Ce qui a motivé un ouvrier en salopette, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "Ci-gît l'Art Moderne Belge" était profanée par le graffiti "Vive l'Art de Vivre".

Le brave avait tort puisqu’il avait raison trop tôt (C 13) : il lui fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, avant qu’un conservateur en mal de dividendes culturels n’officialise l’acte de décès. Éplorés, quelques dizaines d’artistes, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (en présence, il est vrai, de quelques athées). L’émoi à répétition de ces indignés - beaucoup défendaient leur carré blanc sur fond blanc - suscita quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers d'entreprise et barons des finances à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Charitablement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

L'agitation perdura. Au point qu'à la 11ème veillée mortuaire du Musée sans Muséecouplée avec la remise des signatures de 2.644 pétitionnaires (R 14), le Ministre de la Politique Scientifique découvrit des milliers de mètres cube vides au fond des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) : sépulture néanmoins jugée insuffisante, vu la renommée du trépassé, par le Ministre qui promit un mausolée. Nouvelle que l’agence Belga confirma le Mardi Gras quand la tradition veut que, derrière un masque de carton doré, l'on couvre sa belle de confettis comme de perles, lui cachant qu'elle devra, le lendemain, jeûner pendant 40 jours, des cendres au front.

Et que l'on amuse un vilain petit canard vous demandant pourquoi une ville qui compte plus de 100 bazars (rebaptisés palais, brasseries, ateliers… situés dans Bruxelles ou à moins d’une heure en train) est en manque d'un 100 et énième. Pour plaire à une infime minorité de rentiers, pensionnés, touristes et "marchands du temple" (plusieurs l'avaient découvert en manifestant!) ou snober les 99 % de la population bruxelloise qui ignore qu'il y avait hier et se fout qu’il y ait demain un MAM? Parce que le club des lécheurs de pinceaux et de culs friqués est en manque d’un boudoir? Parce que les innombrables clones du Grand Picador (C 15) qui se vantait de pouvoir, à lui seul, remplir un MAM, sont sans abri? Parce que les étudiants sédentaires d'Académies des Beaux-Arts ne disposent que d'hectomètres de catalogues (R 16) pour ne pas apprendre, à la mode d'Ingres, les mêmes recettes que leurs pères ?

Mais qui peut croire, en cette période de crise sécularisée, qu'un budget extraordinaire tombera des nues pour élever un MAM au ciel de la métropole européenne? (R 17) Que son budget de fonctionnement (et d’acquisition) ne sera pas, comme celui des MRBAB, minable? Que pour asseoir sa crédibilité, il ne devra pas, à l'instar des MAC’s, SMAK et consorts, courtiser les vedettes internationales plutôt que les "belgische ambachtelijke kunstenaars" (C 18) ? Qu’il n’apparaitra jamais que comme un minus-habens face aux VanHaerentsArtCollection, Villa Empain et autres Maisons Particulières ? Mais il aura cautionné les écoeurantes spéculations du marché de l'art, alibi excitant la phosphorescence élitiste d'une ploutocratie, repoussoir des étoiles du marché de l'art au pied desquelles Mr et Mde Tout Le Monde sont theureux d'être quelconques, fonds de garantie amortissant les faillites des galeristes sur le bon dos des contribuables?

Pour l'Amour de Vivre ?

Alors qu’on devrait exiger des instances publiques, dans une dialectique démocratique et socialis(an)te, qu’elles promotionnent l’alternative d’un art public dont toute la population jouirait 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, vecteur de reliance et de convivialité, terreau d’une créativité aussi flallonne que wamande, catalyseur d’un art de vivre proprement et salement bruxellois.

Alors que Bruxsel pourrait se sublimer en Vil-Mus-D'A-Mo-Ré, ville-musée d'art moderne régénéré & réjouissant & révolutionnaire! (R19) Avec tous ses habitants, touristes et illégaux reconnus artistes bruxsellois modernes! Avec tout ce qui fait Bruxsel, du pavé du Marché aux Puces à la tour de l’hôtel de ville et du manneken-pis-tire-bouchon au nuage lourd de pluie au dessus de l’Atomium... certifié œuvre d’art bruxselloise moderne (R 20)!! Avec tous les événements se produisant dans Bruxsel, wouf-wouf politique ou miou-miou amoureux, promenade avec Milou ou défilé en tenue léopard, sieste crapuleuse ou visite chez MAM (R 21)… critiquable comme performance artistique bruxselloise moderne!!!

Alors que l'utopie est à construire, l'inimaginable à échafauder, l'horizon à outrepasser (R 22) ... et qu'il est urgent, appliquant le conseil de Nietzsche, "de découvrir, contre l'art des œuvres d'art, un art supérieur: l'art de l'invention des fêtes"... L'AMOUR DE VIVRE! (C 36)

 

Alors que vous pouvez agir:
Affirmer votre statut d’artiste moderne bruxsellois(e),
Certifier tout ce que vous touchez œuvre d'art moderne bruxselloise,
Performancer comme amateur ou détracteur éclairé d'art moderne bruxsellois


                                                                     et marrainer la Vil-Mus-D'A-Mo-Ré

 

 

 

Persiste et signe

Krépuscula KOCHMARSKY