« ART MODERNE OU ART DE VIVRE » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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<p style="text-align: center">''[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|(Petit avertissement d'Aurore d'Utopie)]]''</p>
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<p style="text-align: center">'''[[La_Vil-Mus-D'A-Mo-Ré:_bien_plus_qu'un_rêve|POUR UNE VILLE-MUSÉE DE L'ART&nbsp;DE&nbsp;VIVRE?]]<br/> CONTRE UN MUSÉE D’ART MODERNE MORTIFÈRE!'''</p>
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<p style="text-align: right"><sup>&nbsp;</sup><sub>L'église est menacée, alors, tout doucement, on prépare</sub><br/> <sup>le musée pour assurer la relève de ces fumeries d'opium.</sup></p> <p style="text-align: right"><sup>''Romain Gary''</sup></p>
<br/> '''Vie et mort des esprits'''
<p style="text-align: justify">Un fétiche clouté n’est pas une curiosité à admirer en esthète, sous une douche d’halogènes, plus inoffensif dans sa cage vitrée qu’une bête de cirque derrière les barreaux. C'est un génie capable d’attirer la foudre [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C1)'']], d'exalter la présence des dieux parmi les hommes, d'induire chez ces singes la puissance démiurge. Se manifestant à l’appel des tambours dans la palpitation des torches, il vire et volte au dessus du sorcier, frappant d'autant plus les imaginations qu'il est mal vu, imprévisible, indéfini… infini. Qui a l'impudence de le fixer sans être initié, risque la cécité, de ne jamais voir s’ouvrir son troisième œil.</p> <p style="text-align: justify">Il en a été de même pour quelques vierges noires irradiées par la lueur tremblante de bougies votives dans la pénombre d’une chapelle et au pied desquels, à genoux, on osait à peine lever les paupières, … sauf, une fois l’an, quand les foules se pâmaient devant l’icône sacrée, promenée dans l’éblouissement rituel d’une procession solaire. Puis arc-en-ciellisée de nostalgie par les paroissiennes qui entrevoyaient dans ses larmes le paradis.</p> <p style="text-align: justify">De même avec la Venus d’Urbino sensuellement caressée par le pinceau du Titien pour inciter la belle de son commanditaire à se masturber et jouir au plus intime d’une alcôve princière dans la perspective de procréer de plus divins enfants…[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 2)'']].</p>
'''Croque-morts ou arrache-cœurs?'''
<p style="text-align: justify">Jusqu’au jour où ces vilains, matrones et prostituées ont été trucidés: arrachés d'abord à leur biotope par vol, pillage ou tromperie pour être marchandisés comme œuvres d’art&nbsp;; pendus ensuite à un clou dans un de ces musées de pierre qui, dixit le Maître des Imaginaires, les ont transformés en objets [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C3)'']]&nbsp;; nécrologisés enfin sur papier glacé dans un catalogue plus surement qu'au fond d’une fosse commune. Triple assassinat qui a évaporé leur charme. Et jamais perpétré aussi impunément que par les Musées des Beaux-Arts.</p> <p style="text-align: justify">Avec, inutile de la nier, la complicité de capitalistes anxieux d’embaumer tout mode d'exaltation moins artificiel que celui mis en vogue par leur vénalité. Amnistiant donc tous ces "serial killers" d’utilité occidentalo-centriste et distribuant des aumônes pour postposer l’inéluctable pulvérisation de leurs victimes. Tolérant même la prolifération de catacombes où thésauriser des amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous pour les mordus d'amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous.&nbsp;Censurant par contre l'évocation de civilisations qui ont fleuri sans disposer des mots "artiste" ou "beaux-arts" ou "musée"&nbsp;; occultant l’essence gratuite et éphémère du plaisir qui a poussé des communautés a voluptueusement sacrifier leurs "sources de beauté éternelle" au mythe de l'éternel retour; oubliant que la majorité de l’humanité survivra, créera et continuera à siffler sans jamais aller au musée.</p> <p style="text-align: justify">Qui s'étonnera que quelques fous déchirés par les pulsions contradictoires de ne rien désirer et de tout voir, tout avoir, y jouent aux provocateurs? Égarés dans un désert qui, ne cachant plus de puits, a perdu toute beauté, se retrouvant autistes dans un brouhaha médiatique qui rend le silence et ses secrets inaudibles, comment ne s'imagineraient-ils pas agressés par des muséologues payés pour donner toujours plus à voyeuriser [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 4)'']]?</p> <p style="text-align: justify">Un exemple? "L’Origine du Monde" dissimulée jusqu'il y à peu par un trio d'érotomanes derrière un paravent pour la dérober aux regards des quidams et exceptionnaliser ainsi son exhibition… mais devant laquelle quiconque, muni d’un ticket poinçonné, peut dorénavant s’extasier, sans se préoccuper du gardien qui baille… ou sait qu’il pourra le faire quand il montera à Paris, convaincu qu’elle y est incarcérée à perpétuité [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 5)'']]. Ne fantasmant plus dès lors sur son inexistence ou son immanence, ni ne l’imaginant rousse, ou enceinte, ou plus créole que la très chère de Baudelaire: Pauvre chatte qui a gagné en froide objectivité ce qu’elle a perdu en chaleureux mystère [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 6)'']]!</p>
'''De la beauté des cadavres'''
<p style="text-align: justify">Et pourtant, je le confesse, moi aussi j’adore méditer dans les cimetières, y flairer l’encens de rites oubliés, idéaliser les sources de lumière dont je ne discerne plus que les ombres. Et je jalouse ces autres mortels qui ont su, avec autant de passion ou de fureur, questionner la finalité de l'existence et transcender la réalité.&nbsp;J'envie ces sauvages capables de sublimer des bouts de bois en totems de terreur et de vénération, métamorphoser un lieu banal en mi-lieu du monde, ritualiser de l’éphémère en boucles de temps… donner vie à des mottes d'argile et insuffler âme à des blocs de pierre. Je vibre de plus d'humanité par la grâce de ces artisans, inspirés par les muses ou délirant comme la Pythie, qui nimbent encore ma réalité d’une pluralité de sens poétiques, fissurent la muraille de mes préjugés, m'ouvrent des abymes où je vacille... pour m'envoiler.</p> <p style="text-align: justify">Dois-je pour autant en être redevable aux muséologues qui se sont autorisés à crucifier dans leurs mouroirs les avatars de mes maitres disparus? Même si je reconnais que ces tristes pis-allers sont nécessaires pour protéger d'autres vandales les trésors dévalués et les reliques démystifiées de modes de vie étouffés. Même si j'espère qu'elles fertiliseront, dans l'esprit de&nbsp;nouveaux apprentis-sorciers, de plus éternels chefs-d'œuvre.&nbsp;Même si je parviens à me contenter - parfois - de pouvoir m'y presser en file avec mes semblables pour frémir en solitaire, sevré de nourritures spirituelles.</p>
'''La fortune des faiseuses d'anges'''
<p style="text-align: justify">Mais si je m'accepte nécrophage, je me refuse cannibale et m'oppose donc à ceux qui, pourvoyeurs en viande fraîche, enterrent les vivants! Á&nbsp;ces MAM (Musée d'Art Moderne - [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''R 7'']]) qui, en frigides faiseuses d'ange, ne formol(''mal'')isent en bocal que fausse-couches ou fœtus morts-nés. Qui, zélotes d’une muséographie qui nous habitue à une "culture patrimoniale" [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 8)'']], font transiter la plupart des artéfacts récents de la tour d’ivoire de leurs conceptualisateurs à des cimaises de chambres froides sans qu'elles aient à subir l'épreuve du sang ni à se salir de quotidien. Ah l’angélique destin que l'immortalité sans le vécu!</p> <p style="text-align: justify">Mais quelle perspective d'avenir une civilisation qui momifie son présent offre-t-elle à sa jeunesse? Quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle&nbsp;? Les politiques ont la réponse qui financent les MAM afin de pérenniser le système les supportant: rien de plus louable pour récupérer un graffiti contestataire que de le cadrer comme bizarrerie dans un cube aussi blanc que psychiatrique; et rien de plus honorable pour apprivoiser 100.000 révolutionnaires que d’en faire 100.000 artistes subventionnés [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 9)'']]&nbsp;! Avec promesse, pour leur pension, d'une rétrospective au MAM!</p>
'''L'art est un produit pharmaceutique pour imbéciles''' (Picabia)
<p style="text-align: justify">Et que l'on n'aille pas prétendre que le rôle mortifère des MAM se confine à quelques hospices pour plasticiens où le temps suspendrait son vol [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 10)'']]. Leur lèpre contamine toute la clientèle de la société du spectacle. Car si, abusant du constat de Malraux, de séniles musées transforment les œuvres en objets, leurs immatures «&nbsp;pousse-toi d'là qu’j’m’y met’&nbsp;» ont le truc pour gazéifier n’importe quel objet en chef-d’œuvre&nbsp;: de l’urinoir à la merde d’artiste en passant par le tas de charbon, de suif ou de bonbons, le socle pour sculpture sans sculpture, le cadre vide sans titre, le vide signé… au point que les nettoyeurs de ces lieux prestigieux peinent à ne pas les confondre avec des déchetteries.</p> <p style="text-align: justify"><u>Premier symptôme de l'épidémie</u>: n’importe quoi étant auréolé du statut d'œuvre d’art, l’acte de consommer ce n’importe quoi se profile en gestuelle d’essence artistique… Les super marchés ne sont-ils pas, aux yeux d'un gestionnaire de chaine de production artistique, un peu comme des musées? Et, pour un professeur d'art moderne, tout le monde - n’importe quel consommateur – n’est-il pas artiste en puissance? [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 11)'']]</p> <p style="text-align: justify"><u>Deuxième symptôme</u>: la médiatisation évènementielle des mégashows culturels infuse, au sein de la population, l’acceptation passive de la marchandisation-standardisation-vulgarisation de son cadre de vie. Sa laideur et sa monotonie se digèrent mieux dans la perspective, comme au-delà d'une vallée de larmes, que la quintessence de la beauté demeurera à jamais technicolorisée dans un bosquet sacré, un Hollywood d'accès payant. Qu'attend-on pour en expulser les marginaux cramponnés à ce qui, passé de mode, a déjà basculé dans la décharge de l’histoire?</p> <p style="text-align: justify"><u>Troisième symptôme</u>&nbsp;: Comme l'a observé Romain Gary, un lien de filiation unit les mondes ecclésiastique et muséologique. Succédant aux évêques, curés et sacristains qui bullaient entre les fidèles et le Très Haut, des archéologues du futur antérieur, critiques en contestations consensuelles et guides d’avant-garde académisée font de la médiation, catéchisant les "manifestations" des créateurs contemporains, plus auréolés que les saints d’antan. Ces hérauts de l'industrie culturelle, distillant de l’art pour l’art pour les riches et éventant de leurs ailes argentées une trop triviale réalité, dorent la pilule opiacée qui audio massifiera le bon peuple. Ces stars du show-bizz enfreignent tabous et lois en vertu du sacro-saint principe de la liberté d’expression et de leur appartenance à l'ultime aristocratie [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 12)'']], confortant leur canonisation à l'ombre du veau d'or par de miraculeux scandales et de divines provocations. Et résignant le vulgus pecus à n’être que pénitents processionnant dans les MAM pour y glorifier la société de consommation-spectacle-loisir pétrolant dans l’obsolescence néolibérale.</p> <p style="text-align: justify"><u>Petit malaise connexe</u>: l'amplification de la fonction de rétention plus que de monstration chez les MAM les plus respectables qui ne dévoilent qu’une partie de leurs "bijoux", pointe d’un iceberg dont la masse se congèle en cave: un spéculateur cherchant à échauffer les enchères ne ferait pas mieux.</p>
'''Un enterrement à répétition'''
<p style="text-align: justify">Le vernissage, en 1984, du petit MAM de la bonne ville de Bruxsel a confirmé l’ampleur de l’épidémie. Ce qui a motivé un ouvrier en salopette, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "'''Ci-gît l'Art Moderne Belge'''" [[RÊVES_RETOURNANT_A_LA_POUSSIERE|était profanée par le graffiti]] "<span style="color: rgb(255, 0, 0)">'''''Vive l'Art de Vivre'''''</span><span style="color: rgb(0, 0, 0)">".</span></p> <p style="text-align: justify"><span style="color: rgb(255, 0, 0)"><span style="color: rgb(0, 0, 0)">Le brave avait tort puisqu’il avait raison trop tôt </span>[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|<span style="color: rgb(0, 0, 0)">''(C 13''</span>]]<span style="color: rgb(0, 0, 0)">'')''&nbsp;: il lui fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, avant qu’un conservateur en mal de dividendes culturels n’officialise l’acte de décès. Éplorés, quelques dizaines d’artistes, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (</span>[[RÊVES_RETOURNANT_A_LA_POUSSIERE|<u><span style="color: rgb(0, 0, 0)">en présence, il est vrai, de quelques athées</span></u>]]</span><span style="color: rgb(0, 0, 0)">). L’émoi à répétition de ces indignés - beaucoup défendaient leur carré blanc sur fond blanc - suscita quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers d'entreprise et barons des finances à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Charitablement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.</span></p> <p style="text-align: justify"><span style="color: rgb(0, 0, 0)">L'agitation perdura. Au point qu'à la 11<sup>ème</sup> veillée mortuaire du </span>[http://museesansmusee.wordpress.com/musee-sans-musee/ <span style="color: rgb(0, 0, 0)">Musée <strike>sans Musée</strike></span>]<span style="color: rgb(0, 0, 0)">couplée avec la remise des signatures de 2.644 pétitionnaires </span>[[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|<span style="color: rgb(0, 0, 0)">''(R 14)''</span>]]<span style="color: rgb(0, 0, 0)">, le Ministre de la Politique Scientifique découvrit des milliers de </span>mètres cube vides au fond des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB)&nbsp;: sépulture néanmoins jugée insuffisante, vu la renommée du trépassé, par le Ministre qui promit un mausolée. Nouvelle que l’agence Belga confirma le Mardi Gras quand la tradition veut que, derrière un masque de carton doré, l'on couvre sa belle de confettis comme de perles, lui cachant qu'elle devra, le lendemain, jeûner pendant 40 jours, des cendres au front.</p> <p style="text-align: justify">Et que l'on amuse un vilain petit canard vous demandant pourquoi une ville qui compte plus de 100 bazars (rebaptisés palais, brasseries, ateliers… situés dans Bruxelles ou à moins d’une heure en train) est en manque d'un 100 et énième.&nbsp;Pour plaire à une infime minorité de rentiers, pensionnés, touristes et "marchands du temple" (plusieurs l'avaient découvert en manifestant!) ou snober les 99&nbsp;% de la population bruxelloise qui ignore qu'il y avait hier et se fout qu’il y ait demain un MAM? Parce que le club des lécheurs de pinceaux et de culs friqués est en manque d’un boudoir? Parce que les innombrables clones du Grand Picador [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 15)'']] qui se vantait de pouvoir, à lui seul, remplir un MAM, sont sans abri? Parce que les étudiants sédentaires d'Académies des Beaux-Arts ne disposent que d'hectomètres de catalogues [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 16)'']] pour ne pas apprendre, à la mode d'Ingres, les mêmes recettes que leurs pères&nbsp;?</p> <p style="text-align: justify">Mais qui peut croire, en cette période de crise sécularisée, qu'un budget extraordinaire tombera des nues pour élever un MAM au ciel de la métropole européenne? [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R&nbsp;17)'']] Que son budget de fonctionnement (et d’acquisition) ne sera pas, comme celui des MRBAB, minable? Que pour asseoir sa crédibilité, il ne devra pas, à l'instar des MAC’s, SMAK et consorts, courtiser les vedettes internationales plutôt que les "belgische ambachtelijke kunstenaars" [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 18)'']]&nbsp;? Qu’il n’apparaitra jamais que comme un minus-habens face aux VanHaerentsArtCollection, Villa Empain et autres Maisons Particulières&nbsp;? Mais il aura cautionné les écoeurantes spéculations du marché de l'art, alibi excitant la phosphorescence élitiste d'une ploutocratie, repoussoir des étoiles du marché de l'art au pied desquelles Mr et Mde Tout Le Monde sont theureux d'être quelconques, fonds de garantie amortissant les faillites des galeristes sur le bon dos des contribuables?</p>
'''Pour l'Amour de Vivre&nbsp;?'''
<p style="text-align: justify">Alors qu’on devrait exiger des instances publiques, dans une dialectique démocratique et socialis(an)te, qu’elles promotionnent l’alternative d’un art public dont toute la population jouirait 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, vecteur de reliance et de convivialité, terreau d’une créativité [[Flallon_cherche_Wamande|aussi flallonne que wamande]], catalyseur d’un art de vivre proprement et salement bruxellois.</p> <p style="text-align: justify">Alors que Bruxsel pourrait se sublimer en Vil-Mus-D'A-Mo-Ré, ville-musée d'art moderne régénéré & réjouissant & révolutionnaire! [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R19)'']] Avec tous ses habitants, touristes et illégaux reconnus artistes bruxsellois modernes! Avec tout ce qui fait Bruxsel, du pavé du Marché aux Puces à la tour de l’hôtel de ville et du manneken-pis-tire-bouchon au nuage lourd de pluie au dessus de l’Atomium... certifié œuvre d’art bruxselloise moderne [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 20)'']]!! Avec tous les événements se produisant dans Bruxsel, wouf-wouf politique ou miou-miou amoureux, promenade avec Milou ou défilé en tenue léopard, sieste crapuleuse ou visite chez MAM [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 21)'']]… critiquable comme performance artistique bruxselloise moderne!!!</p> <p style="text-align: justify">Alors que l'utopie est à construire, l'inimaginable à échafauder, l'horizon à outrepasser [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(R 22)'']] ... et qu'il est urgent, appliquant le conseil de Nietzsche, "de découvrir, contre l'art des œuvres d'art, un art supérieur: l'art de l'invention des fêtes"... L'AMOUR DE VIVRE! [[Remarques_relatives_au_texte_sur_le_MAM_Mortifère|''(C 36)'']]</p>
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<p style="text-align: center">'''Alors que vous pouvez agir:<br/> Affirmer votre statut d’artiste moderne bruxsellois(e),<br/> Certifier tout ce que vous touchez œuvre d'art moderne bruxselloise,<br/> Performancer comme amateur ou détracteur éclairé d'art moderne bruxsellois'''</p> <p style="text-align: right"><br/> '''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp; '''[[Pour_parrainer_la_Vil-Mus-D'A-Mo-Ré|'''et marrainer la Vil-Mus-D'A-Mo-Ré''']]</p>
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'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''<u>'''et son alternative'''</u>
<p style="text-align: right">Persiste et signe</p> <p style="text-align: right">[[Krépuscula_Kochmarsky,_romenteuse_et_plasticeuse|Krépuscula KOCHMARSKY]]<br/> &nbsp;</p>

'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''[[LA OU LE VIMUD'AMORE: bien plus qu'un rêve|<u>'''LA&nbsp;Vil-Mus-D'A-MoRé'''</u>]]<br> <br> <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; L'église est menacée, alors, tout doucement, on prépare <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; le musée pour assurer la relève de ces fumeries d'opium. </sup><br>''<sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Romain Gary</sup>''<br>

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Non, le musée d'art moderne n'est pas mort et enterré! Seuls les vivants meurent, ne laissant qu'un corps à enterrer qui s'en retournera à la poussière. Les objets par contre, tout comme leurs emballages, ne vivent ni ne meurent: amalgames de poussières que l'on peut temporairement stockés dans des greniers, des caves voire des musées ''(et des musées de musées?)'', ils prennent la poussière et sont dépoussiérés jusqu'au soir où ils tombent pour l'éternité en poussière.&nbsp;

Même les fétiches encroutés de sang, les christ de douleur, les courtisanes dénudées? Elles et eux avaient pourtant fait vivre, palpiter, jouir... Jusqu'au moment où elles furent reconnues œuvres d'art et figées au musée qui a évaporé leur âme, leur magie, leurs charmes. Puisque, comme l'écrit André Malraux, tout musée transforme toute œuvre en objet. Et que les objets, ne vivant ni ne mourant, sont promesses de poussière au sein d'un Musée ramasse-poussière.<br>

Donc oui, les musées sont mortifères et on peut, comme Lamartine, être las des musées, cimetières des arts.

Minute papillon! Comme toute chenille, je ne vais pas nier que j’adore papillonner dans les cimetières, méditer dans les nécropoles, réfléchir aux fins dernières de ma douce et tendre devant une momie enrubannée. Et je peux comprendre que d’autres, plus que moi, soient accros à ces émotions. Prêt même, avec eux, à signer toutes les pétitions exigeant le classement de ces vénérables institutions au patrimoine mondial de l’humanité et des subsides conséquents pour retarder l'instant de leur inéluctable pulvérisation. Sans oublier néanmoins qu'ils demeurent de tristes pis-aller... et que la vie, l'art de vivre vibre ailleurs.<br>

Et qu'en ce qui concerne les MAM&nbsp;(Musées d'Art Moderne), c'est si pire qu'on se voudrait plutôt scorpion: ces serials-killers ou plutôt ces faiseuses d'ange ne considèrent-ils pas l'assassinat ou plutôt l'avortement comme un des Beaux-Arts? En ce sens que non seulement ils transforment les œuvres en objets mais qu'ils n'objectifient que des fausse-couches, ne formolisent en leur bocaux que des foetus morts-nés. Pour le philosophe Pierre-Henri Jeudy, la muséographie contemporaine nous a curieusement habitué à une "culture patrimoniale", la plupart des oeuvres dite artistiques ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de leurs conceptualisateurs à des coffres de collectionneurs puis des cellules de musées sans jamais se tacher de quotidien, polluer de sang rouge, saouler de liberté. Ah le glorieux destin que de mourir avant que de n'avoir vécu!<br>

Mais quelles perspectives d'avenir une civilisation qui embaume son présent peut-elle offrir à sa jeunesse&nbsp;? Quel droit à la contestation, quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle&nbsp;? Les politiques ont la réponse qui financent les musées afin d'assurer la pérennité du système qu'ils dirigent: Pour neutraliser une œuvre contestataire, rien de plus rentable que de la récupérer en l’exposant comme un objet d'exception, une anormalité, dans une cellule aussi blanche que celles d’un institut psychiatrique. Et pour apprivoiser un révolutionnaire anarchiste, rien de plus honorable que d’en faire un artiste subventionné&nbsp;! En lui promettant, pour sa pension, une rétrospective au MAM!<br>

Et que l'on n'aille pas prétendre que le rôle mortifère des MAM se confine à quelques seigneureries se targuant d'arrêter le temps. Leur lèpre est contagieuse et pourrit aussi les vivants.&nbsp;Si, reprenant la formule de Malraux, les vieux musées transforment les œuvres en objets, il faut reconnaitre que leurs jeunes épigones ont le pouvoir de béatifier n’importe quel objet en artefact&nbsp;: de l’urinoir à la merde d’artiste en passant par le tas de charbon ou de bonbons, le socle pour sculpture sans sculpture, le cadre vide sans titre, le vide signé… au point que les ménagères des ces lieux prestigieux, peinant à ne pas les confondre avec les ordures, se demandent "Pourquoi il faudrait construire des MAM alors qu'il y a des déchetteries?"

Avec pour corollaire que, n’importe quoi pouvant être auréolé œuvre d’art, l’acte d'acheter, consommer puis jeter n’importe quoi se trouve transcendé en opération cultuelle, d’essence artistique… Andy Warhol en personne avait constaté que les grands magasins sont un peu comme des musées. Et Beuys de surenchérir en affirmant que tout le monde - n’importe quel consommateur - est artiste. Alors les MAM comme basiliques de la société de consommation?

De fait, la sacralisation de ces institutions culturelles et leur médiatisation événementielle comme lieu de culte induit, au sein de la population, l’acceptation passive de la marchandisation-standardisation-détérioration de son cadre de vie. La monotonie et la laideur qui en résulte est digérable puisque la ville fonctionnelle et rentable héberge quelque part, comme au-delà d'une vallée de larmes, un paradis de beauté et de gratuité. Pourquoi pleurer ce qui bascule dans l’obsolescence puis dans la décharge de l’histoire quand des reliques, quintessence de ce qui s’efface, est mis en conserve par des conservateurs dans ces conservatoires?

La filiation reconnue par Romain Gary entre les mondes écclésiastique et artistique s'avère plus profonde quand, succédant aux évêques, prêtres et sacristains qui intercédaient pour le bon peuple auprès du Très Haut, on voit des archéologues du présent, critiques d’art et guides assermentés faire de la médiation, expliquer au public comment regarder les "manifestations" des artistes contemporains et pourquoi les honorer mieux que des saints. Hors d’eux, point de salut&nbsp;?

Pour la sociologue Nathalie Heinich, les artistes contemporains sont les aristocrates de la société du spectacle. Produisant de l’art pour l’art… et pour ces lieux non rentables que sont les MAM, ils dorent la pilule qui opiomise le bon peuple en troupeau de consommateurs. Autorisés, en vertu du sacro-saint principe de la liberté d’expression, à ne respecter aucune règle, aucun tabou, aucune loi, ces étoiles du star system, tirant leur titre de gloire de la médiatisation de miraculeux scandales et de divines provocations, sont canonisées de leur vivant: canonisation financière s'entend dans le rayonnement du veau d'or. <br><br>

Ces dérives ont été exemplairement mises en lumière lors du vernissage, en 1984, du MAM de Bruxelles.&nbsp;Ce qui a poussé un ouvrier en salopette bleue, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "[[UN RÊVE POUR LA GLOIRE|Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre"]].<br>

Il s'avère aujourd'hui que le brave se faisait des illusions: il fallut en effet attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, pour qu’un conservateur en mal de bonus culturels n’officialise l’acte de décès. Éplorés par cette annonce mortuaire, quelques dizaines d’artistes, critiques, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection ([[RÊVES RETOURNANT A LA POUSSIERE|en présence, il est vrai, de quelques impies]]). L’émoi de ces indignés, dont beaucoup défendaient leur pré carré - blanc sur fond blanc - suscita, du fait de sa récurrence, quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

On s'étonnera donc qu'il ait fallu treize manifestations mensuelles et la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes (''contre 23.300&nbsp;pour le statut des artistes, toutes disciplines confondues)'' pour que les récriminations de ces aficionados de l'art moderne soient enfin entendues. Le Ministre de la Politique Scientifique découvrit alors quelques milliers de mètres carrés de vide au sein des MRBAB. Lieu de repos apparemment plus idéal pour une partie de la collection d'art moderne que les caves du dit Musée. Mais paix provisoire puisque, dans la foulée, le ministre s'engagea à ce qu'un nouveau MAM soit construit dans la métropole de l'Europe d'ici 10 à 15 ans.

Un vilain petit canard se demande cependant pourquoi une ville qui compte déjà plus de cent musées (dont plusieurs palais, brasseries, ateliers, forges, galeries situés à Bruxelles ou dans un rayon de moins de 100 km, spécifiquement dédiés à la promotion de l'art contemporain) est en manque d'un cent et enième MAM&nbsp;?

Alors qu'un art vivant, un art d'aujourd'hui ne peut s'épanouir qu'en s'enracinant dans le vécu de la communauté qui le secrète. Alors que les musées ne sont fréquentés que par une infime minorité de rentiers, oisifs ou touristes. Alors que, comme le rappelle le loeuvretiste, 99&nbsp;% de la population bruxelloise ignore qu'il y avait hier et qu'il pourrait y avoir demain un MAM? Alors que les artistes se muent en plasticiens, taggeurs, bédéistes, infografeurs, installationistes, culinaristes, je m'enfoutistes... au service des friqués.&nbsp;Alors que les étudiants des Académies des Beaux-Arts disposent d'hectomètres de catalogues et de monographies pour apprendre à faire, à la mode d'Ingres, les mêmes fredaines que leurs pères?&nbsp;Alors que, phénomène de rétention plus que de monstration, ce qu'on pourra voir sera comme la pointe d'un iceberg congelé dans les caves... Alors que l'art est comme le furet du Bois Joli qui court qui court... et ne se laissera jamais enfermer dans une cage, même de verre.<br>

Alors, alors, alors...&nbsp;Alors que Bruxsel pourrait se sublimer en [[LA OU LE VIMUD'AMORE: bien plus qu'un rêve|Vil-Mus-D'A-Mo-Ré]], en ville-musée d'art ''moderne'' révolutionnaire et réactionnaire et réssuscitée et réincarnée mais toujours réjouissante&nbsp;! Avec tous ses habitants, résidant ou touristes, légaux et illégaux reconnus artistes bruxellois ''modernes''! Avec tout ce qui fait Bruxsel, du pavé de la Grand-Place à la tour de l’hôtel de ville en passant par le tram 22, le brol du Marché aux Puces, le café au coin de la rue et le soleil qui se couche à l’horizon...certifié œuvre d’art bruxelloise ''moderne''!! Avec tous les événements se produisant à Bruxsel, déclaration politique ou confidence amoureuse, promenade avec le chien ou défilé militaire, visite de musée ou sieste au soleil… critiquable comme performance artistique bruxelloise ''moderne''!!!<br>

Alors qu'il faut rêver l'utopie, construire l'inimaginable, décercler l'horizon...&nbsp; et, appliquant le conseil de Friedrich Wilhelm Nietzsche, "contre l'art des œuvres d'art, apprendre un art supérieur: l'art de l'invention des fêtes"...&nbsp;L'ART&nbsp;DE&nbsp;VIVRE!

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&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; '''Alors qu'attendez-vous pour agir, '''

'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; devenir artiste moderne bruxsellois(e),'''

'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; oeuvre d'art moderne bruxselloise, '''

'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; amateur ou détracteur éclairé d'art moderne bruxsellois'''

'''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''[[Pour parrainer la VIMUD'AMORE|'''et parrain ou marraine du Vil-Mus-D'A-Mo-Ré''']]<br> <br>

Dernière version du 30 mars 2019 à 16:15

(Petit avertissement d'Aurore d'Utopie)

                                             

POUR UNE VILLE-MUSÉE DE L'ART DE VIVRE?
CONTRE UN MUSÉE D’ART MODERNE MORTIFÈRE!

 

 L'église est menacée, alors, tout doucement, on prépare
le musée pour assurer la relève de ces fumeries d'opium.

Romain Gary


Vie et mort des esprits

Un fétiche clouté n’est pas une curiosité à admirer en esthète, sous une douche d’halogènes, plus inoffensif dans sa cage vitrée qu’une bête de cirque derrière les barreaux. C'est un génie capable d’attirer la foudre (C1), d'exalter la présence des dieux parmi les hommes, d'induire chez ces singes la puissance démiurge. Se manifestant à l’appel des tambours dans la palpitation des torches, il vire et volte au dessus du sorcier, frappant d'autant plus les imaginations qu'il est mal vu, imprévisible, indéfini… infini. Qui a l'impudence de le fixer sans être initié, risque la cécité, de ne jamais voir s’ouvrir son troisième œil.

Il en a été de même pour quelques vierges noires irradiées par la lueur tremblante de bougies votives dans la pénombre d’une chapelle et au pied desquels, à genoux, on osait à peine lever les paupières, … sauf, une fois l’an, quand les foules se pâmaient devant l’icône sacrée, promenée dans l’éblouissement rituel d’une procession solaire. Puis arc-en-ciellisée de nostalgie par les paroissiennes qui entrevoyaient dans ses larmes le paradis.

De même avec la Venus d’Urbino sensuellement caressée par le pinceau du Titien pour inciter la belle de son commanditaire à se masturber et jouir au plus intime d’une alcôve princière dans la perspective de procréer de plus divins enfants…(R 2).

Croque-morts ou arrache-cœurs?

Jusqu’au jour où ces vilains, matrones et prostituées ont été trucidés: arrachés d'abord à leur biotope par vol, pillage ou tromperie pour être marchandisés comme œuvres d’art ; pendus ensuite à un clou dans un de ces musées de pierre qui, dixit le Maître des Imaginaires, les ont transformés en objets (C3) ; nécrologisés enfin sur papier glacé dans un catalogue plus surement qu'au fond d’une fosse commune. Triple assassinat qui a évaporé leur charme. Et jamais perpétré aussi impunément que par les Musées des Beaux-Arts.

Avec, inutile de la nier, la complicité de capitalistes anxieux d’embaumer tout mode d'exaltation moins artificiel que celui mis en vogue par leur vénalité. Amnistiant donc tous ces "serial killers" d’utilité occidentalo-centriste et distribuant des aumônes pour postposer l’inéluctable pulvérisation de leurs victimes. Tolérant même la prolifération de catacombes où thésauriser des amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous pour les mordus d'amphores grecques, gravures japonaises, bouddhas hindous. Censurant par contre l'évocation de civilisations qui ont fleuri sans disposer des mots "artiste" ou "beaux-arts" ou "musée" ; occultant l’essence gratuite et éphémère du plaisir qui a poussé des communautés a voluptueusement sacrifier leurs "sources de beauté éternelle" au mythe de l'éternel retour; oubliant que la majorité de l’humanité survivra, créera et continuera à siffler sans jamais aller au musée.

Qui s'étonnera que quelques fous déchirés par les pulsions contradictoires de ne rien désirer et de tout voir, tout avoir, y jouent aux provocateurs? Égarés dans un désert qui, ne cachant plus de puits, a perdu toute beauté, se retrouvant autistes dans un brouhaha médiatique qui rend le silence et ses secrets inaudibles, comment ne s'imagineraient-ils pas agressés par des muséologues payés pour donner toujours plus à voyeuriser (C 4)?

Un exemple? "L’Origine du Monde" dissimulée jusqu'il y à peu par un trio d'érotomanes derrière un paravent pour la dérober aux regards des quidams et exceptionnaliser ainsi son exhibition… mais devant laquelle quiconque, muni d’un ticket poinçonné, peut dorénavant s’extasier, sans se préoccuper du gardien qui baille… ou sait qu’il pourra le faire quand il montera à Paris, convaincu qu’elle y est incarcérée à perpétuité (C 5). Ne fantasmant plus dès lors sur son inexistence ou son immanence, ni ne l’imaginant rousse, ou enceinte, ou plus créole que la très chère de Baudelaire: Pauvre chatte qui a gagné en froide objectivité ce qu’elle a perdu en chaleureux mystère (R 6)!

De la beauté des cadavres

Et pourtant, je le confesse, moi aussi j’adore méditer dans les cimetières, y flairer l’encens de rites oubliés, idéaliser les sources de lumière dont je ne discerne plus que les ombres. Et je jalouse ces autres mortels qui ont su, avec autant de passion ou de fureur, questionner la finalité de l'existence et transcender la réalité. J'envie ces sauvages capables de sublimer des bouts de bois en totems de terreur et de vénération, métamorphoser un lieu banal en mi-lieu du monde, ritualiser de l’éphémère en boucles de temps… donner vie à des mottes d'argile et insuffler âme à des blocs de pierre. Je vibre de plus d'humanité par la grâce de ces artisans, inspirés par les muses ou délirant comme la Pythie, qui nimbent encore ma réalité d’une pluralité de sens poétiques, fissurent la muraille de mes préjugés, m'ouvrent des abymes où je vacille... pour m'envoiler.

Dois-je pour autant en être redevable aux muséologues qui se sont autorisés à crucifier dans leurs mouroirs les avatars de mes maitres disparus? Même si je reconnais que ces tristes pis-allers sont nécessaires pour protéger d'autres vandales les trésors dévalués et les reliques démystifiées de modes de vie étouffés. Même si j'espère qu'elles fertiliseront, dans l'esprit de nouveaux apprentis-sorciers, de plus éternels chefs-d'œuvre. Même si je parviens à me contenter - parfois - de pouvoir m'y presser en file avec mes semblables pour frémir en solitaire, sevré de nourritures spirituelles.

La fortune des faiseuses d'anges

Mais si je m'accepte nécrophage, je me refuse cannibale et m'oppose donc à ceux qui, pourvoyeurs en viande fraîche, enterrent les vivants! Á ces MAM (Musée d'Art Moderne - R 7) qui, en frigides faiseuses d'ange, ne formol(mal)isent en bocal que fausse-couches ou fœtus morts-nés. Qui, zélotes d’une muséographie qui nous habitue à une "culture patrimoniale" (C 8), font transiter la plupart des artéfacts récents de la tour d’ivoire de leurs conceptualisateurs à des cimaises de chambres froides sans qu'elles aient à subir l'épreuve du sang ni à se salir de quotidien. Ah l’angélique destin que l'immortalité sans le vécu!

Mais quelle perspective d'avenir une civilisation qui momifie son présent offre-t-elle à sa jeunesse? Quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle ? Les politiques ont la réponse qui financent les MAM afin de pérenniser le système les supportant: rien de plus louable pour récupérer un graffiti contestataire que de le cadrer comme bizarrerie dans un cube aussi blanc que psychiatrique; et rien de plus honorable pour apprivoiser 100.000 révolutionnaires que d’en faire 100.000 artistes subventionnés (R 9) ! Avec promesse, pour leur pension, d'une rétrospective au MAM!

L'art est un produit pharmaceutique pour imbéciles (Picabia)

Et que l'on n'aille pas prétendre que le rôle mortifère des MAM se confine à quelques hospices pour plasticiens où le temps suspendrait son vol (C 10). Leur lèpre contamine toute la clientèle de la société du spectacle. Car si, abusant du constat de Malraux, de séniles musées transforment les œuvres en objets, leurs immatures « pousse-toi d'là qu’j’m’y met’ » ont le truc pour gazéifier n’importe quel objet en chef-d’œuvre : de l’urinoir à la merde d’artiste en passant par le tas de charbon, de suif ou de bonbons, le socle pour sculpture sans sculpture, le cadre vide sans titre, le vide signé… au point que les nettoyeurs de ces lieux prestigieux peinent à ne pas les confondre avec des déchetteries.

Premier symptôme de l'épidémie: n’importe quoi étant auréolé du statut d'œuvre d’art, l’acte de consommer ce n’importe quoi se profile en gestuelle d’essence artistique… Les super marchés ne sont-ils pas, aux yeux d'un gestionnaire de chaine de production artistique, un peu comme des musées? Et, pour un professeur d'art moderne, tout le monde - n’importe quel consommateur – n’est-il pas artiste en puissance? (C 11)

Deuxième symptôme: la médiatisation évènementielle des mégashows culturels infuse, au sein de la population, l’acceptation passive de la marchandisation-standardisation-vulgarisation de son cadre de vie. Sa laideur et sa monotonie se digèrent mieux dans la perspective, comme au-delà d'une vallée de larmes, que la quintessence de la beauté demeurera à jamais technicolorisée dans un bosquet sacré, un Hollywood d'accès payant. Qu'attend-on pour en expulser les marginaux cramponnés à ce qui, passé de mode, a déjà basculé dans la décharge de l’histoire?

Troisième symptôme : Comme l'a observé Romain Gary, un lien de filiation unit les mondes ecclésiastique et muséologique. Succédant aux évêques, curés et sacristains qui bullaient entre les fidèles et le Très Haut, des archéologues du futur antérieur, critiques en contestations consensuelles et guides d’avant-garde académisée font de la médiation, catéchisant les "manifestations" des créateurs contemporains, plus auréolés que les saints d’antan. Ces hérauts de l'industrie culturelle, distillant de l’art pour l’art pour les riches et éventant de leurs ailes argentées une trop triviale réalité, dorent la pilule opiacée qui audio massifiera le bon peuple. Ces stars du show-bizz enfreignent tabous et lois en vertu du sacro-saint principe de la liberté d’expression et de leur appartenance à l'ultime aristocratie (R 12), confortant leur canonisation à l'ombre du veau d'or par de miraculeux scandales et de divines provocations. Et résignant le vulgus pecus à n’être que pénitents processionnant dans les MAM pour y glorifier la société de consommation-spectacle-loisir pétrolant dans l’obsolescence néolibérale.

Petit malaise connexe: l'amplification de la fonction de rétention plus que de monstration chez les MAM les plus respectables qui ne dévoilent qu’une partie de leurs "bijoux", pointe d’un iceberg dont la masse se congèle en cave: un spéculateur cherchant à échauffer les enchères ne ferait pas mieux.

Un enterrement à répétition

Le vernissage, en 1984, du petit MAM de la bonne ville de Bruxsel a confirmé l’ampleur de l’épidémie. Ce qui a motivé un ouvrier en salopette, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "Ci-gît l'Art Moderne Belge" était profanée par le graffiti "Vive l'Art de Vivre".

Le brave avait tort puisqu’il avait raison trop tôt (C 13) : il lui fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, avant qu’un conservateur en mal de dividendes culturels n’officialise l’acte de décès. Éplorés, quelques dizaines d’artistes, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (en présence, il est vrai, de quelques athées). L’émoi à répétition de ces indignés - beaucoup défendaient leur carré blanc sur fond blanc - suscita quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers d'entreprise et barons des finances à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Charitablement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

L'agitation perdura. Au point qu'à la 11ème veillée mortuaire du Musée sans Muséecouplée avec la remise des signatures de 2.644 pétitionnaires (R 14), le Ministre de la Politique Scientifique découvrit des milliers de mètres cube vides au fond des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) : sépulture néanmoins jugée insuffisante, vu la renommée du trépassé, par le Ministre qui promit un mausolée. Nouvelle que l’agence Belga confirma le Mardi Gras quand la tradition veut que, derrière un masque de carton doré, l'on couvre sa belle de confettis comme de perles, lui cachant qu'elle devra, le lendemain, jeûner pendant 40 jours, des cendres au front.

Et que l'on amuse un vilain petit canard vous demandant pourquoi une ville qui compte plus de 100 bazars (rebaptisés palais, brasseries, ateliers… situés dans Bruxelles ou à moins d’une heure en train) est en manque d'un 100 et énième. Pour plaire à une infime minorité de rentiers, pensionnés, touristes et "marchands du temple" (plusieurs l'avaient découvert en manifestant!) ou snober les 99 % de la population bruxelloise qui ignore qu'il y avait hier et se fout qu’il y ait demain un MAM? Parce que le club des lécheurs de pinceaux et de culs friqués est en manque d’un boudoir? Parce que les innombrables clones du Grand Picador (C 15) qui se vantait de pouvoir, à lui seul, remplir un MAM, sont sans abri? Parce que les étudiants sédentaires d'Académies des Beaux-Arts ne disposent que d'hectomètres de catalogues (R 16) pour ne pas apprendre, à la mode d'Ingres, les mêmes recettes que leurs pères ?

Mais qui peut croire, en cette période de crise sécularisée, qu'un budget extraordinaire tombera des nues pour élever un MAM au ciel de la métropole européenne? (R 17) Que son budget de fonctionnement (et d’acquisition) ne sera pas, comme celui des MRBAB, minable? Que pour asseoir sa crédibilité, il ne devra pas, à l'instar des MAC’s, SMAK et consorts, courtiser les vedettes internationales plutôt que les "belgische ambachtelijke kunstenaars" (C 18) ? Qu’il n’apparaitra jamais que comme un minus-habens face aux VanHaerentsArtCollection, Villa Empain et autres Maisons Particulières ? Mais il aura cautionné les écoeurantes spéculations du marché de l'art, alibi excitant la phosphorescence élitiste d'une ploutocratie, repoussoir des étoiles du marché de l'art au pied desquelles Mr et Mde Tout Le Monde sont theureux d'être quelconques, fonds de garantie amortissant les faillites des galeristes sur le bon dos des contribuables?

Pour l'Amour de Vivre ?

Alors qu’on devrait exiger des instances publiques, dans une dialectique démocratique et socialis(an)te, qu’elles promotionnent l’alternative d’un art public dont toute la population jouirait 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, vecteur de reliance et de convivialité, terreau d’une créativité aussi flallonne que wamande, catalyseur d’un art de vivre proprement et salement bruxellois.

Alors que Bruxsel pourrait se sublimer en Vil-Mus-D'A-Mo-Ré, ville-musée d'art moderne régénéré & réjouissant & révolutionnaire! (R19) Avec tous ses habitants, touristes et illégaux reconnus artistes bruxsellois modernes! Avec tout ce qui fait Bruxsel, du pavé du Marché aux Puces à la tour de l’hôtel de ville et du manneken-pis-tire-bouchon au nuage lourd de pluie au dessus de l’Atomium... certifié œuvre d’art bruxselloise moderne (R 20)!! Avec tous les événements se produisant dans Bruxsel, wouf-wouf politique ou miou-miou amoureux, promenade avec Milou ou défilé en tenue léopard, sieste crapuleuse ou visite chez MAM (R 21)… critiquable comme performance artistique bruxselloise moderne!!!

Alors que l'utopie est à construire, l'inimaginable à échafauder, l'horizon à outrepasser (R 22) ... et qu'il est urgent, appliquant le conseil de Nietzsche, "de découvrir, contre l'art des œuvres d'art, un art supérieur: l'art de l'invention des fêtes"... L'AMOUR DE VIVRE! (C 36)

 

Alors que vous pouvez agir:
Affirmer votre statut d’artiste moderne bruxsellois(e),
Certifier tout ce que vous touchez œuvre d'art moderne bruxselloise,
Performancer comme amateur ou détracteur éclairé d'art moderne bruxsellois


                                                                     et marrainer la Vil-Mus-D'A-Mo-Ré

 

 

 

Persiste et signe

Krépuscula KOCHMARSKY