« ART MODERNE OU ART DE VIVRE » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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<sup>''Brouillon à peaufiner et ouvert donc à [[Remarques, critiques et suggestions sur le VIMUD'AMORE|toutes critiques et suggestions]]...''</sup>
<sup>''Brouillon à peaufiner et ouvert donc à [[Remarques, critiques et suggestions sur le VIMUD'AMORE|toutes critiques et suggestions]]...''</sup>

Version du 22 février 2012 à 18:30

Pour les gens pressés d'en arriver au vif du sujet, veuillez cliquer ici et ne revenir éventuellement que plus tard sur ces


                                                      Méditations sur le futur du Musée d'Art Moderne

                                                                               et son alternative

                                                                               LA VIMUD'AMORE


Brouillon à peaufiner et ouvert donc à toutes critiques et suggestions...


                                                                                                                    L'église est menacée, alors, tout doucement, on prépare
                                                                                                                    le musée pour assurer la relève de ces fumeries d'opium.

                                                                                                                                                                                        Romain Gary

                                                                                                                                Comment être ou ne pas être, quand on a perdu
                                                                                                                                                                      la foi, de mauvaise foi ?

                                                                                                                                                                        Krépuscula Kochmarsky

Non, le musée d'art moderne n'est pas mort et enterré! Seuls les vivants meurent un jour, ne laissant qu'un corps à enterrer qui s'en retournera à la poussière.

Les objets par contre, comme leurs emballages, ne vivent ni ne meurent: ce sont des amalgames de poussières que l'on peut temporairement stockés dans des greniers, des caves ou des musées (et des musées de musées?) où ils prendront la poussière, seront dépoussiérés puis un jour tomberont définitivement en poussière. 

Même les fétiches cloutés, les Christ de douleur, les courtisanes dénudées? Elles et eux avaient fait vivre, palpiter, jouir avant d'être reconnues œuvres d'art et de rentrer au musée qui a évaporé leur âme, leur magie, leurs charmes. Puisque, comme l'écrit Malraux, tout musée transforme toute œuvre en objet. Et que les objets, ne vivant ni ne mourant, sont promesses de poussière au sein d'un Musée ramasse-poussière.

Donc oui, les musées sont mortifères et on peut, comme Lamartine, être las des musées, cimetières des arts.

Minute papillon! Comme toute chenille, je ne vais pas nier que j’adore papillonner dans les cimetières, méditer dans les nécropoles, réfléchir aux fins dernières de ma douce et tendre devant une momie embaumée. Et je peux comprendre que d’autres, plus que moi, soient accros à ces émotions. Prêt donc, avec eux, à signer toutes les pétitions pour exiger le classement de ces vénérables institutions au patrimoine mondial de l’humanité et demander que des subsides récurrents retardent l'instant de leur inéluctable pulvérisation.

Mais, en ce qui concerne les Musées d'Art Moderne, je me voudrais plutôt scorpion: ces serials-killers ou plutôt ces faiseuses d'ange n'ont-ils pas décrété que l'assasinat ou plutôt l'avortement est un des Beaux-Arts? En ce sens que non seulement ils transforment les œuvres en objet mais qu'ils n'objectifient que des fausse-couches, ne formolisent en leur bocaux que des foetus morts-nés. Le philosophe Pierre-Henri Jeudy remarquait en effet que la muséographie contemporaine nous habitue curieusement à une "culture patrimoniale": l'oeuvre dite artistique y a le plus souvent pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de son conceptualisateur à un coffre de collectionneur puis une cellule de musée sans s'être jamais tachée de quotidien, polluée de sang rouge, saoulée de liberté. Ah le glorieux destin que de mourir avant que de n'avoir vécu!

Quelles perspectives d'avenir une civilisation qui muséifie son présent peut-elle offrir à sa jeunesse ? Quel droit à la contestation, quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle ? Les politiques qui financent les musées  et assurent la pérénnité du système qu'ils dirigent, ont la réponse : Pour neutraliser une œuvre contestataire, rien de plus efficace que de la récupérer en l’exposant comme une anomalie, dans une cellule aussi blanche que celles d’un institut psychiatrique. Et pour apprivoiser un révolutionnaire anarchiste, rien de mieux que d’en faire un artiste subventionné ! En lui promettant, pour sa pension, une rétrospective au musée!

Cette dérive a été exemplairement mise en lumière lors du vernissage, en 1984, du Musée d’Art Moderne de Bruxelles. Ce qui a poussé un ouvrier en salopette bleue, pendant que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, a descendre dans la fosse et apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre".

Il s'avère aujourd'hui que le brave se faisait des illusions: il fallut en effet attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, pour qu’un conservateur en mal de bonus n’officialise l’acte de décès. Éplorés par cette annonce mortuaire, quelques dizaines d’artistes, critiques, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (en présence, il est vrai, de quelques impies). L’émoi de ces indignés, dont beaucoup défendaient leur pré carré - blanc sur fond blanc - suscita, du fait de sa récurrence, quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

On ne s'étonnera donc pas qu'après un an de manifestations et la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes (contre 23.000 pour le statut des artistes, toutes disciplines confondues), les récriminations de ces aficionados de l'art moderne furent entendues. Le Ministre de la Politique Scientifique découvrit alors trois à cinq mille mètres carrés d'espaces vides au sein des MRBAB. Lieu de repos apparement plus idéal pour une partie de la collection d'art moderne que les caves du Musée. En paix provisoire puisque, dans la foulée, le ministre s'engagea à ce qu'un nouveau musée d'art moderne soit construit d'ici 10 à 15 ans.

Mais pourquoi faudrait-il, dans une ville qui compte déjà plus de cent musées (dont plusieurs palais, brasseries, ateliers, forges, galeries situés à moins de 100 km de Bruxelles et spécifiquement dédiés à la promotion de l'art contemporain), un cent et enième musée?

Alors qu'un art vivant, un art d'aujourd'hui ne peut s'épanouir qu'en s'enracinant dans le vécu de la communauté qui le secrète. Alors que les musées ne sont fréquentés que par une infime minorité de gens favorisés, oisifs ou touristes. Alors que le concept d'oeuvre d'art et d'artiste se délite et qu'il est rétrograde d'espérer le figer dans des institutions bétonnées. Alors qu'on ne peut pas mettre le vent et la liberté de créer en acge, même de verre.

Qu'il faut mieux poursuivre l'utopie, rêver l'inimaginable, élargir l'horizon et -pourquoi pas? - sublimer Bruxsel en VIMUD'AMORE.


--- comité de parrainage