« ART MODERNE OU ART DE VIVRE » : différence entre les versions

De Paul Gonze
Aller à la navigation Aller à la recherche
Contenu ajouté Contenu supprimé
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 3 : Ligne 3 :
<br>
<br>


<sup>''Texte en cours d'élaboration et ouvert donc à toutes citiques et suggestions''</sup>
<sup>''Brouillon à peaufiner et ouvert donc à toutes citiques et suggestions...''</sup>


<br>
<br>
Ligne 13 : Ligne 13 :
Même les fétiches primitifs, les Christ de douleur, les courtisanes dénudées? Elles, elles avaient fait vivre, palpiter, jouir avant d'être reconnues œuvres d'art et de rentrer au musée qui a évaporé leur âme, leur magie. Puisque, comme l'a écrit Malraux, tout musée transforme toute œuvre en objet. Et que les objets, ne vivant ni ne mourant, sont promesses de poussière au sein d'un Musée ramasse-poussière.<br>
Même les fétiches primitifs, les Christ de douleur, les courtisanes dénudées? Elles, elles avaient fait vivre, palpiter, jouir avant d'être reconnues œuvres d'art et de rentrer au musée qui a évaporé leur âme, leur magie. Puisque, comme l'a écrit Malraux, tout musée transforme toute œuvre en objet. Et que les objets, ne vivant ni ne mourant, sont promesses de poussière au sein d'un Musée ramasse-poussière.<br>


Donc oui, les musées sont mortifères et on peut, comme Lamartine, être las des musées, cimetières des arts.
Donc oui, les musées sont mortifères et on peut, comme Lamartine, être las des musées, cimetières des arts.


Mais les Musées d'Art Moderne sont pires: ce sont des serials-killers ou plutôt des faiseuses d'ange. En ce sens que non seulement ils transforment les œuvres en objet mais qu'ils n'objectifient que des œuvres avortées, ne formolisent que des foetus morts-nés. Le philosophe Pierre-Henri Jeudy remarquait en effet que la muséographie contemporaine nous habitue curieusement à une "culture patrimoniale", la production artistique moderne ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de ses conceptualisateurs à un coffre de collectionneur puis une cellule de musée sans s'être jamais tachée de quotidien, polluée de sang rouge, saoulée de liberté. Pour glorieux destin que de mourir avant d'avoir vécu!<br>
Mais les Musées d'Art Moderne sont pires: ce sont des serials-killers ou plutôt des faiseuses d'ange. En ce sens que non seulement ils transforment les œuvres en objet mais qu'ils n'objectifient que des œuvres avortées, ne formolisent que des foetus morts-nés. Le philosophe Pierre-Henri Jeudy remarquait en effet que la muséographie contemporaine nous habitue curieusement à une "culture patrimoniale", la production artistique moderne ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de ses conceptualisateurs à un coffre de collectionneur puis une cellule de musée sans s'être jamais tachée de quotidien, polluée de sang rouge, saoulée de liberté. Pour glorieux destin que de mourir avant d'avoir vécu!<br>

Version du 22 février 2012 à 13:05

                                                          (Réflexions sur le futur du VIMUD'AMORE)


Brouillon à peaufiner et ouvert donc à toutes citiques et suggestions...


Non, le musée d'art moderne n'est pas mort et enterré! Seuls les vivants meurent un jour, ne laissant qu'un corps à enterrer qui s'en retournera à la poussière.

Les objets par contre, comme toutes choses, ne vivent ni ne meurent: ce sont des amalgames de poussières que l'on peut provisoirement stockés dans des greniers, des caves ou des musées où ils prendront la poussière, seront dépoussiérés puis un jour retomberont en poussière. 

Même les fétiches primitifs, les Christ de douleur, les courtisanes dénudées? Elles, elles avaient fait vivre, palpiter, jouir avant d'être reconnues œuvres d'art et de rentrer au musée qui a évaporé leur âme, leur magie. Puisque, comme l'a écrit Malraux, tout musée transforme toute œuvre en objet. Et que les objets, ne vivant ni ne mourant, sont promesses de poussière au sein d'un Musée ramasse-poussière.

Donc oui, les musées sont mortifères et on peut, comme Lamartine, être las des musées, cimetières des arts.

Mais les Musées d'Art Moderne sont pires: ce sont des serials-killers ou plutôt des faiseuses d'ange. En ce sens que non seulement ils transforment les œuvres en objet mais qu'ils n'objectifient que des œuvres avortées, ne formolisent que des foetus morts-nés. Le philosophe Pierre-Henri Jeudy remarquait en effet que la muséographie contemporaine nous habitue curieusement à une "culture patrimoniale", la production artistique moderne ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de ses conceptualisateurs à un coffre de collectionneur puis une cellule de musée sans s'être jamais tachée de quotidien, polluée de sang rouge, saoulée de liberté. Pour glorieux destin que de mourir avant d'avoir vécu!

Dans pareille perspective, quel avenir une civilisation qui muséifie son présent peut-elle offrir à sa jeunesse ? Quel droit à la contestation, quelle échappatoire vers des ailleurs lui concède-t-elle ? Les politiques qui financent les musées ont la réponse : Pour neutraliser une œuvre contestataire, rien de plus efficace que de la récupérer en l’exposant comme une anomalie, dans une cellule aussi blanche que celles d’un institut psychiatrique. Et pour apprivoiser un révolutionnaire anarchiste, rien de mieux que d’en faire un artiste subventionné ! En lui promettant, pour sa pension, une rétrospective au musée !

Atterré par cette dérive mise en lumière par le vernissage, en 1984, du dit Musée d’Art Moderne que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, un ouvrier en salopette bleue: descendant dans la fosse, il apposa sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre".

Il s'avère aujourd'hui que le brave se faisait des illusions: il fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, pour qu’un conservateur en mal de reconnaissance n’officialise l’acte de décès . Éplorés cependant par cette annonce mortuaire, quelques dizaines d’artistes, critiques, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (avec, il faut le rappeler, déjà quelques impies). L’émoi de ces indignés, dont beaucoup défendaient leur pré carré - blanc sur fond blanc - suscita, du fait de sa récurrence, quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

Après un an de manifestations et la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes, les récriminations de ces aficionados de l'art moderne furent entendues. Le Ministre de la Politique Scientifique découvrit trois à cinq mille mètres carrés d'espaces vides au sein des MRBAB. Lieu de repos apparement plus idéal pour une partie de la collection d'art moderne que les réserves du Musée. En paix provisoire puisque, dans la foulée, le ministre s'engagea à ce qu'un nouveau musée d'art moderne soit construit d'ici 10 à 15 ans.

Mais pourquoi faudrait-il, dans une ville qui compte déjà plus de cent musées, d'un Pourquoi ne pas être content, pourquoi encore jouer au vilain petit canard? Pour rappeler qu'un art vivant, un art d'aujourd'hui ne peut s'épanouir qu'en s'enracinant dans le vécu de la communauté qui le secrète. Pour rappeler que les musées ne sont fréquentés que par une infime minorité de gens favorisés, oisifs ou touristes.Pour rappeler 
comité de parrainage