« ART MODERNE OU ART DE VIVRE » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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Mais les oeuvres d'art des musées? Elles, elles ont perdu leur âme en entrant au musée puisque, comme l'a écrit Malraux, le musée transforme l'oeuvre en objet.
Mais les oeuvres d'art des musées? Elles, elles ont perdu leur âme en entrant au musée puisque, comme l'a écrit Malraux, le musée transforme l'oeuvre en objet.


Donc oui, le musée d'Art Moderne est mortifère.&nbsp;En ce sens que non seulement ils transforment les oeuvres en objet mais qu'ils n'objectifient que des oeuvres avortées, ne formolisent que des foetus morts-nés.<br>
Et les Musées d'Art Moderne ne transforment pas des oeuvres en objet, elles thésaurisent des foetus morts-nés, des évanesecences qui ont transité directement de la tour d'ivoire de leurx conceptualisteurs aux coffres-fors de collectionneurs puis aux cellules asepthisées des musées ou aux caves de musée<br>


Le philosophe Pierre-Henri Jeudy remarquait que la muséographie contemporaine nous a curieusement habitué à une "culture patrimoniale", la production artistique contemporaine ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de ses conceptualisateurs à un coffre de collectionneur puis une cellule de musée sans s'être jamais tachée de quotidien, polluée de sang rouge, saoulée de liberté. <br>
En 1984, durant le vernissage du Musée d’Art Moderne que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, un ouvrier en salopette bleue descendit dans la fosse pour apposer sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "[[UN RÊVE POUR LA GLOIRE|Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre"]].<br>


En 1984, durant le vernissage du dit Musée d’Art Moderne que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, un ouvrier en salopette bleue voulut réagir contre cette dérive: descendant dans la fosse, il apposa sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "[[UN RÊVE POUR LA GLOIRE|Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre"]].<br>
Le brave se faisait des illusions&nbsp;: il fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, pour qu’un conservateur en mal de reconnaissance n’officialise l’acte de décès . Éplorés cependant par cette annonce mortuaire, quelques dizaines d’artistes, critiques, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon&nbsp;? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection ([[RÊVES RETOURNANT A LA POUSSIERE|avec, il faut le rappeler, déjà quelques impies]]). L’émoi de ces indignés, dont beaucoup défendaient leur pré carré - blanc sur fond blanc - suscita, du fait de sa récurrence, quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

Il s'avère aujourd'hui que le brave se faisait des illusions&nbsp;: il fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, pour qu’un conservateur en mal de reconnaissance n’officialise l’acte de décès . Éplorés cependant par cette annonce mortuaire, quelques dizaines d’artistes, critiques, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon&nbsp;? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection ([[RÊVES RETOURNANT A LA POUSSIERE|avec, il faut le rappeler, déjà quelques impies]]). L’émoi de ces indignés, dont beaucoup défendaient leur pré carré - blanc sur fond blanc - suscita, du fait de sa récurrence, quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.


Après un an de manifestations et la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes, les récriminations de ces aficionados de l'art moderne furent entendues. Le Ministre de la politique scientifique découvrit de trois à cinq mille mètrres carrés d'espaces vides au sein des MRBAB&nbsp;dans lesquels les collections pourraient reposer en paix.&nbsp;En paix provisoire puisque, dans la foulée, le ministre s'engagea à ce qu'un nouveau musée d'art moderne soit construit d'ici 10 à 15 ans.
Après un an de manifestations et la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes, les récriminations de ces aficionados de l'art moderne furent entendues. Le Ministre de la politique scientifique découvrit de trois à cinq mille mètrres carrés d'espaces vides au sein des MRBAB&nbsp;dans lesquels les collections pourraient reposer en paix.&nbsp;En paix provisoire puisque, dans la foulée, le ministre s'engagea à ce qu'un nouveau musée d'art moderne soit construit d'ici 10 à 15 ans.

Version du 21 février 2012 à 23:44

Non, le musée d'art moderne n'est pas mort et enterré! Seuls les vivants meurent un jour et peuvent alors être enterrés. Les objets par contre comme les choses ne vivent ni ne meurent: ils sont simplement stockés dans des greniers, des caves ou des musées pour prendre la poussière, être dépoussièrés puis tomber en poussière. 

Mais les oeuvres d'art des musées? Elles, elles ont perdu leur âme en entrant au musée puisque, comme l'a écrit Malraux, le musée transforme l'oeuvre en objet.

Donc oui, le musée d'Art Moderne est mortifère. En ce sens que non seulement ils transforment les oeuvres en objet mais qu'ils n'objectifient que des oeuvres avortées, ne formolisent que des foetus morts-nés.

Le philosophe Pierre-Henri Jeudy remarquait que la muséographie contemporaine nous a curieusement habitué à une "culture patrimoniale", la production artistique contemporaine ayant pour fabuleux destin de transiter directement de la tour d’ivoire de ses conceptualisateurs à un coffre de collectionneur puis une cellule de musée sans s'être jamais tachée de quotidien, polluée de sang rouge, saoulée de liberté.

En 1984, durant le vernissage du dit Musée d’Art Moderne que le roi des belges, une foule de ses ministres et l’écume de la nation champagnaient, un ouvrier en salopette bleue voulut réagir contre cette dérive: descendant dans la fosse, il apposa sur son mur des lamentations une pierre tombale dont l’épitaphe "Ci-gît l’art moderne belge" était profanée par le graffiti "Vive l’Art de Vivre".

Il s'avère aujourd'hui que le brave se faisait des illusions : il fallut attendre près de 30 ans, jusqu'en février 2011, pour qu’un conservateur en mal de reconnaissance n’officialise l’acte de décès . Éplorés cependant par cette annonce mortuaire, quelques dizaines d’artistes, critiques, galeristes et professeurs d’art, une centaine à tout casser - l’avant-garde d’un bataillon ? – se retrouvèrent chaque premier mercredi du mois pour prier en faveur de sa résurrection (avec, il faut le rappeler, déjà quelques impies). L’émoi de ces indignés, dont beaucoup défendaient leur pré carré - blanc sur fond blanc - suscita, du fait de sa récurrence, quelques échos dans la presse, poussant un quarteron de chevaliers des finances et capitaines d’entreprises à promettre de sponsoriser, pour après 2026, la réincarnation du défunt dans un Guggenheim bruxellois. Généreusement conscients qu’un musée est aux œuvres d’art des collectionneurs ce que la bourse est aux placements des spéculateurs.

Après un an de manifestations et la remise d'une pétition signée par 3.000 personnes, les récriminations de ces aficionados de l'art moderne furent entendues. Le Ministre de la politique scientifique découvrit de trois à cinq mille mètrres carrés d'espaces vides au sein des MRBAB dans lesquels les collections pourraient reposer en paix. En paix provisoire puisque, dans la foulée, le ministre s'engagea à ce qu'un nouveau musée d'art moderne soit construit d'ici 10 à 15 ans.

Pourquoi ne pas être content, pourquoi encore jouer au vilain petit canard? Pour rappeler qu'un art vivant, un art d'aujourd'hui ne peut s'épanouir qu'en s'enracinantr dans le vécu de la communauté qui le secrète. Pour rappeler que les musées ne sont fréquentés que par une infime minorité de gens favorisés, oisifs ou touristes. Pour rappeler 


que 'eu art d'a


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