Pour l'anniversaire d'une amie

De Paul Gonze
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C. rêvait, pour ses 50 ans, d'une belle fête avec un beau gâteau et cinquante bougies... Comme elle aimait aussi la mer, on est parti en bus, au petit dimanche matin, à cinquante copains-copines avec cinquante pelles pour Braidune, à la frontière franco-belge: là, les plages sont immenses et encore sauvages,  sans digues et buildingues de baiton. 

Le soleil accompagné d'une brise légère, avait aussi été invité. C'était l'heure de la marée basse. Chacun s'est mis au travail et a entamé la construction de son château de sable entouré de douves avec, enterré au milieu au-dessus d'une poignée de pigments rouge ou jaune ou bleu, un ballon blanc rempli d'hélium et lesté d'un kilo de carboglace. 

Á treize heures, les cinquante châteaux disposés en quinconce dans un triangle de 15 mètres de côté, cachait entièrement leur mystère. On s'est arrêté pour déjeuner, boire et rire en regardant la mer qui faisait tout pour nous rejoindre.

Elle a pris son temps et, vers trois heures de l'après-midi, les premières vagues remplissaient les douves des forteresse les plus avancées. Puis ça a été très vite avec les flots encerclant les cinquante cônes de sable dont les parois s'éboulaient sous l'assaut des vagues. Apparurent alors, luisants comme des œufs d'ange, les ballons qui, frémissant dans le vent, se désensablaient l'un après l'autre pour danser à deux mètres au-dessus des trainées d'écume colorées de nuances rouges, jaunes et bleues. La mer était chaude et donc le carboglace s'est rapidement transformé en vapeur bouillonnant dans l'ombre des ballons qui, soudain, l'un après l'autre, se sont envolés, loin dans le ciel bleuté que le crépuscule virait à l'orange. Puis le soleil est tombé dans la mer et on est allé danser.

 

Mais il y eut d'autres fêtes