UN PETIT RÊVE POUR LES PETITES FILLES
avec une Meischekke Pis accroupie,
au sourire frondeur
Dans le premier document photocopié et diffusé à cent exemplaires par l'asbl TOUT pour marquer sa naissance en 1978, sept rêves étaient esquissés dont "Un Petit Rêve pour les Filles".
Son principe, cher Oncle Paul, était élémentaire : une statuette en bronze, représentant, dans la plus conventionnelle des traditions réalistes, une fillette, grandeur nature, accroupie dans la plus naturelle des positions pour satisfaire un besoin des plus naturels.
(Mal)heureuse a été la surprise d'Aurore de voir que d'autres se sont chargés de la faire vivre exister. Sans l'en informer, bien naturellement.
Puis tristesse d'apprendre que son héroïne a été banalement baptisée "Jeanneke" (par crainte de plainte pour vol d'idées?)
Ecoeurement ensuite de constater qu'il lui est interdit de pisser aux yeux de tous ses adorateurs.
Révolte surtout de la voir "mise à l'abri" derrière des barreaux dans la plus belle des traditions machistes! Et hypocritement reléguée au fond d'une impasse du quartier des Bouchers baptisée évidemment "Impasse de la fidélité"!
Quelle déesse faudrait-il prier pour qu'un soir
un regroupement d'associations féministes et de joyeux libertaires
exige sa libération puis l'emporte en procession pour,
au lever du soleil,
la fiancer à Manneken Pis en confondant rituellement leurs averses dorées
?
Mais quand?
Pas pendant la trop mercantile Saint Valentin!
Ni quand des Catherins prétendent coiffer leurs Catherines!
Ni le jour où a été proclamé le dogme stupide de l'Immaculée Conception!