« Réponse au Professeur Perin » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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Nous livrons ici le texte de la lettre ouverte que le groupe Tout a adressée au profes¬seur Perin en réponse à son article paru dans le numéro précédent de «Liège Université». On le voit, les sculptures du Sart Tilman suscitent toujours autant de passions. Cette lettre clôture cependant le débat à ce propos.
''Nous livrons ici le texte de la lettre ouverte que le groupe Tout a adressée au profes¬seur Perin en réponse à son article paru dans le numéro précédent de «Liège Université». On le voit, les sculptures du Sart Tilman suscitent toujours autant de passions. Cette lettre clôture cependant le débat à ce propos.''


Monsieur le Professeur,


N'auriez vous pas, par hasard, une vocation d'accusateur public que vous vous instituiez tel, sans mandat de personne bien entendu, à la manière de ces révolutionnaires fous qui prétendent incarner un peuple qui les ignore ou les honnit?


Monsieur le Professeur,
De quel droit vous en prenez-vous à la première personne qui, au sein de l’Université, ait proposé une lecture critique, personnelle et donc n'engageant qu'elle, des œuvres installées aux abords de la Faculté de Droit depuis le mois de mai?


N'auriez vous pas, par hasard, une vocation d'accusateur public que vous vous instituiez tel, sans mandat de personne bien entendu, à la manière de ces révolutionnaires fous qui prétendent incarner un peuple qui les ignore ou les honnit?
De quel droit voulez vous, avec un post scriptum à la Tartuffe, régler les comptes de ceux qui sont mandatés pour assurer la présence, sinon la survie en milieu scientifique, de l'art afin d'y stimuler l'ouverture d'esprit, l'autonomie critique, la communication créative ?


De quel droit vous en prenez-vous à la première personne qui, au sein de l’Université, ait proposé une lecture critique, personnelle et donc n'engageant qu'elle, des œuvres installées aux abords de la Faculté de Droit depuis le mois de mai?
De quel droit voulez vous en découdre avec ceux qui vous ont jeté ces extravagants cadeaux, les détestant pour un anonymat dont ils ne sont pas responsables puisque vous les avez boudés lors du vernissage de leurs œuvres auquel vous étiez chaleureusement invité , durant l'exposition qui s'est tenue au Foyer Culturel pendant un mois, et à l'occasion des débats au cours desquels ils se seraient réjouis de vous familiariser avec leurs travaux ?


De quel droit voulez vous, avec un post scriptum à la Tartuffe, régler les comptes de ceux qui sont mandatés pour assurer la présence, sinon la survie en milieu scientifique, de l'art afin d'y stimuler l'ouverture d'esprit, l'autonomie critique, la communication créative ?
Imagineriez vous que Tout, association responsable du «Rêve Venu de Bientôt», puisse vous reconnaître ces droits et relever un défi qui, dans votre arène mieux qu'au Cirque Divers, ne vous offrirait qu'une trop politique opportunité de phraser à votre avantage devant une claque d'étudiants chahuteurs? Serait ce là, Monsieur le duelliste, de l'art oratoire et donc peut être l'affaire de Tout pour qui l'art demeure essentiellement une tentative de communiquer avec l'autre, d'exprimer l'Autre?


De quel droit voulez vous en découdre avec ceux qui vous ont jeté ces extravagants cadeaux, les détestant pour un anonymat dont ils ne sont pas responsables puisque vous les avez boudés lors du vernissage de leurs œuvres auquel vous étiez chaleureusement invité , durant l'exposition qui s'est tenue au Foyer Culturel pendant un mois, et à l'occasion des débats au cours desquels ils se seraient réjouis de vous familiariser avec leurs travaux ?
Par ailleurs, pourquoi Tout ne serait il pas disposé, comme Il l'a toujours été, à ce que ses rêveurs imagent son onirisme au cours d'un pow pow mis en scène par le Musée en Plein Air, et miragent les critiques constructives de ses utopies au-dessus de tout esprit de polémique. Qui sait si ce cadavre exquis, vitalisé par votre participation et celle de tout le milieu universitaire, ne favorisera pas la matérialisation de nouveaux rêves?


Imagineriez vous que Tout, association responsable du «Rêve Venu de Bientôt», puisse vous reconnaître ces droits et relever un défi qui, dans votre arène mieux qu'au Cirque Divers, ne vous offrirait qu'une trop politique opportunité de phraser à votre avantage devant une claque d'étudiants chahuteurs? Serait ce là, Monsieur le duelliste, de l'art oratoire et donc peut être l'affaire de Tout pour qui l'art demeure essentiellement une tentative de communiquer avec l'autre, d'exprimer l'Autre?
Dans cette perspective, votre article ne suscite t il déjà pas quelques perplexités: un homme se qualifie t il mieux par la profondeur de ses questions que par l'aisance de ses réponses ? Dans une société en crise doutant de sa finalité, l'art doit il tranquilliser les élites en béatifiant leurs archaïques certitudes? Les artistes influencent ils, autant que les scientifiques, la recherche d'un nouvel art de vivre, la découverte de nouveaux sédatifs politiques? L'art est-il un processus d'initiation générant, comme en psychanalyse, une efflorescence d'énigmes sans meilleure solution que celle que chacun découvre en se découvrant? Le doyen de votre faculté vous a t il transmis copie de la lettre qu’il reçut de Tout le 7 mai 82?


Par ailleurs, pourquoi Tout ne serait il pas disposé, comme Il l'a toujours été, à ce que ses rêveurs imagent son onirisme au cours d'un pow pow mis en scène par le Musée en Plein Air, et miragent les critiques constructives de ses utopies au-dessus de tout esprit de polémique. Qui sait si ce cadavre exquis, vitalisé par votre participation et celle de tout le milieu universitaire, ne favorisera pas la matérialisation de nouveaux rêves?
Vous remerciant encore pour les réflexions, les agitations, les fermentations, donc la vie, que votre article a contribué à révéler (et qui, comme symptômes d'un état de société, mériterait l'attention de vos collègues sociologues), Tout vous prie de croire, Monsieur le Professeur, en la réalité de ses rêveuses considérations.


Dans cette perspective, votre article ne suscite t il déjà pas quelques perplexités: un homme se qualifie t il mieux par la profondeur de ses questions que par l'aisance de ses réponses ? Dans une société en crise doutant de sa finalité, l'art doit il tranquilliser les élites en béatifiant leurs archaïques certitudes? Les artistes influencent ils, autant que les scientifiques, la recherche d'un nouvel art de vivre, la découverte de nouveaux sédatifs politiques? L'art est-il un processus d'initiation générant, comme en psychanalyse, une efflorescence d'énigmes sans meilleure solution que celle que chacun découvre en se découvrant? Le doyen de votre faculté vous a t il transmis copie de la lettre qu’il reçut de Tout le 7 mai 82?


Vous remerciant encore pour les réflexions, les agitations, les fermentations, donc la vie, que votre article a contribué à révéler (et qui, comme symptômes d'un état de société, mériterait l'attention de vos collègues sociologues), Tout vous prie de croire, Monsieur le Professeur, en la réalité de ses rêveuses considérations.
Pour Tout


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Son Valet des Rêves, Paul Gonze.

&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Son Valet des Rêves, Paul Gonze

Version du 11 janvier 2012 à 10:08

Tribune libre

Nous livrons ici le texte de la lettre ouverte que le groupe Tout a adressée au profes¬seur Perin en réponse à son article paru dans le numéro précédent de «Liège Université». On le voit, les sculptures du Sart Tilman suscitent toujours autant de passions. Cette lettre clôture cependant le débat à ce propos.


Monsieur le Professeur,

N'auriez vous pas, par hasard, une vocation d'accusateur public que vous vous instituiez tel, sans mandat de personne bien entendu, à la manière de ces révolutionnaires fous qui prétendent incarner un peuple qui les ignore ou les honnit?

De quel droit vous en prenez-vous à la première personne qui, au sein de l’Université, ait proposé une lecture critique, personnelle et donc n'engageant qu'elle, des œuvres installées aux abords de la Faculté de Droit depuis le mois de mai?

De quel droit voulez vous, avec un post scriptum à la Tartuffe, régler les comptes de ceux qui sont mandatés pour assurer la présence, sinon la survie en milieu scientifique, de l'art afin d'y stimuler l'ouverture d'esprit, l'autonomie critique, la communication créative ?

De quel droit voulez vous en découdre avec ceux qui vous ont jeté ces extravagants cadeaux, les détestant pour un anonymat dont ils ne sont pas responsables puisque vous les avez boudés lors du vernissage de leurs œuvres auquel vous étiez chaleureusement invité , durant l'exposition qui s'est tenue au Foyer Culturel pendant un mois, et à l'occasion des débats au cours desquels ils se seraient réjouis de vous familiariser avec leurs travaux ?

Imagineriez vous que Tout, association responsable du «Rêve Venu de Bientôt», puisse vous reconnaître ces droits et relever un défi qui, dans votre arène mieux qu'au Cirque Divers, ne vous offrirait qu'une trop politique opportunité de phraser à votre avantage devant une claque d'étudiants chahuteurs? Serait ce là, Monsieur le duelliste, de l'art oratoire et donc peut être l'affaire de Tout pour qui l'art demeure essentiellement une tentative de communiquer avec l'autre, d'exprimer l'Autre?

Par ailleurs, pourquoi Tout ne serait il pas disposé, comme Il l'a toujours été, à ce que ses rêveurs imagent son onirisme au cours d'un pow pow mis en scène par le Musée en Plein Air, et miragent les critiques constructives de ses utopies au-dessus de tout esprit de polémique. Qui sait si ce cadavre exquis, vitalisé par votre participation et celle de tout le milieu universitaire, ne favorisera pas la matérialisation de nouveaux rêves?

Dans cette perspective, votre article ne suscite t il déjà pas quelques perplexités: un homme se qualifie t il mieux par la profondeur de ses questions que par l'aisance de ses réponses ? Dans une société en crise doutant de sa finalité, l'art doit il tranquilliser les élites en béatifiant leurs archaïques certitudes? Les artistes influencent ils, autant que les scientifiques, la recherche d'un nouvel art de vivre, la découverte de nouveaux sédatifs politiques? L'art est-il un processus d'initiation générant, comme en psychanalyse, une efflorescence d'énigmes sans meilleure solution que celle que chacun découvre en se découvrant? Le doyen de votre faculté vous a t il transmis copie de la lettre qu’il reçut de Tout le 7 mai 82?

Vous remerciant encore pour les réflexions, les agitations, les fermentations, donc la vie, que votre article a contribué à révéler (et qui, comme symptômes d'un état de société, mériterait l'attention de vos collègues sociologues), Tout vous prie de croire, Monsieur le Professeur, en la réalité de ses rêveuses considérations.


                                                                                           Pour Tout

                                                                         Son Valet des Rêves, Paul Gonze