RÊVES CYCLIQUES

De Paul Gonze
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Extrait du « Vade Mecum du Parfait Petit Louvaniste »
Editions Catholiques Universitaires de 2.068 en page 35


... La piscine de l’Hocaille a été construite en relation avec deux énigmes archéologiques locales, d’origine soit celtique soit atlantide : un dolmen couché dans le Champ de la Lune et un menhir debout au milieu de la Place des Ondines.
Leur paroi, métallique, est aussi rouillée que notre souvenir de l’âge d’or. Des pictogrammes y sont gravés. Ils illustrent le légendaire accouplement de la lune et du soleil dont la dernière occurrence eût lieu, comme présagé, le 11 août 1999 à 11 H 08.
Les deux vestiges se terminent par des cassures d’une fraîcheur aussi étincelante qu’incompréhensible. Leurs surfaces concaves réverbèrent les rayons solaires pour les concentrer en un couple de halos lumineux qui se déplacent cycliquement à la surface de la piscine. Une fois l’an, aux jour et heure anniversaires de l’éclipse, ils se confondent.
Une traînée phosphorescente réunit les mégalithes. Elle correspond à l’ombre de la partie sublimée du gigantesque portique, telle qu’elle aurait été projetée par le soleil occulté. Elle zèbre pelouses, vitrages, bassins et toitures.
A chaque printemps, du colza est semé dans le champ de la Lune autour du dolmen couché. Sa floraison jaune d’or est fauchée rituellement au soir du solstice d’été, en pleine période d’examens universitaires.
Contrebalançant ces hommages à la puissance solaire, d’autres énergies, plus subtiles, travaillent patiemment, chroniquement, le cœur des mégalithes.
Elles provoquent, à chaque lune noire, au-dessus de la ville embrumée, le jaillissement de deux réseaux d’arêtes lumineuses qui découpent dans l’espace humide le volume intact de la structure triangulée. Ainsi l’anneau unissant le cristal dressé au cristal couché se referme par un sentier d’ombre solaire et un tunnel de lumière lunaire.
Tout autour, des couples se bouclent.
Renaissance...


Remarque : A ce jour, aucun historien d’art n’a proposé de date pour l’érection des REVES CYCLIQUES.
Ils précèdent quasi certainement la construction de la piscine qui date de la fin du deuxième millénaire puisque l’architecte s’est inspiré des deux parallélépipèdes pour singulariser les massives et lourdes poutres de béton supportant la toiture de son bâtiment.
Ils pourraient même être antérieurs à l’implantation de l’Université. D’autant qu’on imagine mal comment certains de ses administrateurs, aussi chrétiens qu’honnêtes, auraient pu accepter que soient évoquées des traditions spirituelles moins intolérantes que la leur. D’aucuns même ont préféré fantasmer sur quelque impubère sirène de Copenhague.

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