Piña ou Niña calienda

De Paul Gonze
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Attirant la plus haute vague de la marée haute

Pour se saouler - en pétillant - de son écume

Plus chaude est ma Belle que la plage de sable chaud

 

Vous êtes la plus belle. Vous n'avez pas besoin, contrairement à la Reine Cléopâtre, de bains de lait d’ânesse pour adoucir Votre peau et éclaircir Votre teint. Vous avez de plus tendres fantaisies et Vous Vous réjouissez de les partager.

Ainsi, hier encore, Vous avez ordonné que Votre grande baignoire en bois de santal dont l'ovale reflète la divine proportion de Votre visage et de Votre nombril, celle dont l'extérieur est veiné de tubulures de cuivre hiéroglyphées d'or permettant d'en maintenir la température entre 22 et 36°C en fonction de Votre humeur, soit remplie à ras-bord de trois hectolitres de crème de coco au risque de déborder sur le plus épais de vos tapis d'Orient. Et que  cette laitance soit émulsionnée, pour en accroitre l'onctuosité, avec 3 décalitres d'huile d'aloé vera et 3 litres d'essence de rose, orange et cannelle.

La baignoire.jpg
La baignoire.jpg

Ayant remercié Vos esclaves, Vous avez alors joué à la Nana des tropiques, Vous ondinant * * * dans cette épaisse et sublime  crème de jouissance juste après avoir mandé l'amant du crépuscule. Celui-ci, bien qu'accourant, ne pût plus qu'apercevoir les bouts de Votre nez et de Vos tétons se dédoublant au milieu d'un disque si blanc qu'il lui sembla de marbre poli. Sans hésiter cependant, le téméraire y plongea dans l'espoir de vous retrouver de l'autre côté du miroir, quitte à vous y  faire le bouche-à-bouche. Mais, coquine, Vous Vous êtes alors amusée à longuement exaspérer Votre sauveteur en Vous faufilant entre ses bras et ses jambes mieux qu'une anguille jusqu'à ce que ...

...

... (mais ca n'a rien d'une aiguille)

...

... jusqu'à ce que le désir de ranimer ses ardeurs Vous ait incité à le prier de goûter, embuant les parois de Votre grand bol de cristal de Bohème, la plus exquise, la plus mousseuse, la plus émoustillante des piña colada ainsi que la capucine surnageant au mitan du disque laiteux.

 

Le clin d’œil du gourmet: Aromatiser les 333 litres de crème de coco and Co avec quelques kilos de sucre de canne: le plaisir de lentement se pourlécher la bouche, toutes les bouches et même de boire la tasse ne pourra qu'en être exalté.

Et la recette de la piña colada, pour les ceusses qui téteraient encore : Tu me libères de son corset brunâtre et picotant une belle ananas dorée des Caraïbes. Tu me la peaufines en petites rondelles que tu m'enrobes (déshabiller - babiller - rhabiller:  que faire de mieux au fil de cette vie avec une fille au bord de son île?) d'une combinaison de sucre de canne blond et vanillé. Tu me la plonges dans de la crème de coco bien épaisse (en tétra-pack si Cuba et ses consœurs sont trop éloignées pour toi). Tu me la relèves avec moultes godets de Roñ de La Mulata (tu peux abuser d'autres variétés à l'exception du Bacardi anti-castriste) aussi voluptueusement ambré que les cuisses de nos insulaires (celles sur lesquelles pas seulement la légende veut que se roulent nos plus gros havanes). Tu me la tempères avec une dizaine de glaçons plus glacés qu'un régiment de pâlottes amerloques. Tu me la métisses au mixer jusqu'à l'épaissir en une écume givrée (tu peux pour cela y ajouter un blanc d’œuf ou une giclée de ton sperme). Et tu nous la sers dans de beaux verres aux formes largement rebondies.... avec, plus suggestive qu'une cerise confite sur un gâteau, une mielleuse fleur de capucine pour la plus belle (recette gracieusement confiée par mon copain crépu de San Cristobal de Cuba).

 

  * * *   : ou encore nymphisant plutôt que nymphomanisant ?

 

d'autres façons de perler vos lèvres d'autre chose que de rosée d'Aurore?