JEU DE LÈVRES ET DE DENTS

De Paul Gonze
Aller à la navigation Aller à la recherche

                                                                                                                                       Le beau, c’est ce que les bourgeois trouvent laid.
                                                                                                                                                                                         
Oscar Wilde


Les règles du Jeu de Lèvres et de Dents (voir par ailleurs) sont identiques à celle de l’immémorial Jeu de Dames. Seule son apparence est altérée.

Jeu de dames 03 p.jpg
Jeu de dames 03 p.jpg


Dans le modèle particulier soumis à l’appréciation des esthètes se congratulant au Bozar dans le cadre de la huitième foire Art-Truc-Troc parallèlement au Jeu des Fous et des Folles, les parties se disputent sur un damier ou les cases blanches sont remplacées par cinquante images de bouches et les cases noires par une infographie quadrangulée à l’ambigüe complémentarité (voir par ailleurs).

Par ailleurs, les pions sont des pétales-de-rose et des pétales-de-violette glacées au sucre. Celles qui se font sauter ou souffler risquent d’être léchées, sucées, croquées par l’adversaire. La pétale qui réussit à se faufiler tout le damier sans être baisée se sublime en dame-cuberdon au goût de cerise si rose ou de myrtille si violette.
Il est évident qu’on peut aussi jouer en manipulant, plutôt que de classiques disques d’ébène et ivoire, des fausses perles de culture et des vrais diamants Sarkozy… des écrous de ferronickel et des boulons en néoprène… des boutons de culotte et des taille-crayons… des capotes à la saveur de sapote ou de carambole… des pilules de viagra et des comprimés d’aspirine… des langues de chats et des queues de cochons…
Qui, dans cette perspective, ne rêverait pas de jouer sur une aussi stimulante œuvre d’art jusqu’au petit matin dans les salons de thé marocain de la métropole ?