Encore des histoires de monolithes?

 

En tout cas, quelques anecdotes qui me font (et pourraient vous faire)sourire

 

Quelques précurseurs

Le 24 novembre 2020, des agronomes chargés de recenser les mouflons dans le désert de l’Utah ont découvert, au fond d’un canyon, un prisme argenté de 3 M, dressé vers le ciel. Ce prodige, rappelant le parallélépipède de "2001, Odyssée de l’Espace", aurait été planté dans ce milieu de nulle part il y a plus de 4 ans, sur base d’images de Google Earth. Il attira vite tant de curieux que trois inconnus, soucieux de protéger les lieux, l’ont subtilisé dans la nuit du 27 novembre.

La veille de la disparition du monolithe américain, à l’autre bout du globe, un monolithe de métal non pas poli mais gravé de spirales, haut de 4 mètres, a été signalé en Roumanie, près des vestiges de la forteresse de Petrodava construite par les Daces au 1^er siècle avant J.C.  L’orientation d’une de ses faces vers le mont Ceahlau, connu localement comme la Montagne Magique, suggérait un rayonnement occulte. Lui aussi se volatilisa, le 30 novembre.

Le 2 décembre, un 3^ème monolithe, a été repéré sur la montagne Pine de Californie. Avant que ne puisse être vérifié l’hypothèse de la téléportation du monolithe Utahien, il a été volé par des vétérans militaires, racistes et homophobes qui, en chantant « Dieu est roi », l’ont remplacé par une croix en bois. Prétendant agir sur ordre de QAnon et du président Trump, ils affirmaient devoir contrecarrer les visées d’envahisseurs extra-terrestres.

Cependant, quelques jours plus tard, le collectif "The Most Famous Artist" basé au Nouveau Mexique a revendiqué la paternité du ou de(s) monolithe(s) américains.  Publiant des photos sur son site, ils prétendent l’avoir vendu pour 45 000 dollars.

Le 10 décembre, un prisme gravé de figurines abstraites est découvert à Zénata, au Maroc. Rapidement, il s’avère que la société «Top Negoce», entreprise de logistique et de distribution de produits chimiques, a fabriqué cet artéfact en contreplaqué couvert de feuilles d’aluminium à des fins publicitaires.

A Noël, un énième monolithe de deux mètres de haut surplombe la baie de San Francisco.  Dégageant une odeur de pain d'épices, ce prodige était de bon goût et a été rapidement effrité.

Puis les monolithes se sont mis à pulluler à la surface de la terre comme des spicules de coronavirus : au bord de la mer dans l’île de Wight, à Toronto, Vancouver et Winnipeg au Canada, sur la berge de la Vistule en Pologne, dans une prairie limbourgeoise, même au sommet d’un terril en Wallonie… certains y voyant des repères posés par des extraterrestres avant leur débarquement.

Il est vrai qu’il y a moins de deux semaines, un pilier triangulaire de 3 M de haut et 1 M de large, portant l’inscription en runes de l'Orkhon "Si tu veux voir la lune, regarde les étoiles", réfléchissait le soleil au milieu des ruines du temple préhistorique turc à Gobeklitepe.

Et que le dimanche 14 février le dernier monolithe médiatisé, haut de 3,7 m, a "atterri" au milieu d’un rond-point de Kinshasa au Congo… pour être incendié 3  jours plus tard par une foule en colère, persuadée qu’il s’agissait d’une œuvre satanique de francs-maçons ou d’illuminatis. Pour s’en assurer, les autorités locales ont ordonné l’analyse scientifique des fragments de métal.

 

D’autres sources d’inspiration

Je me suis, un temps, étonné que mon projet de monolithe lumineux ne soit qu’une énième redite de ces artéfacts … jusqu’à cette nuit blanche où je me suis rappelé que les plus anciens monolithes sont des pierres dressées, comparable à celle-ci, que les plus sobres pierres dressées sont sans doute les obélisques égyptiens, comparables à celui-ci, que la plus grande obélisque est la Tour Eiffel, comparable à ce phare…

 

YAPLU délirant que moi !

Mon ami Philippe Jacquemart, qui a photographié l'éruption du Yapluka le 6 janvier, et qui, avec Patrick Philippe et Philippe Mousset, a trainé le monolithe de son sommet jusque dans son entrepôt à Bouffioulx, m'a soufflé à l'oreille un bien beau délire. Avec la recommandation du bourgmestre de Châtelet, je devrais contacter la base aérienne de Florennes pour que...  le jour J*, surgissant dans la lumière du soleil couchant, un hélicoptère des Forces Armées Belges se dirige vers le Yapluka et, se positionnant au zénith du cratère, y fasse lentement descendre - comme un cadeau des étoiles - un étincelant monolithe que trois (faux) para commandos emboîteront délicatement dans le socle préalablement mis en place sur base des calculs d'Yvon. Piqûre d'acupuncture onirique ne pouvant que provoquer une nouvelle éruption du Yapluka, la disparition de l'Objet Volant Mal Identifié dans ses fumerolles noires, rouges et jaunes blanches ainsi que la naissance d'une nouvelle étoile illuminant pour les siècles et les siècles à venir la nuit carolorégienne.

 

Quel Jour J ?

Attendu

• que les mesures de confinement ne seront pas levées avant le premier avril (poisson d’avril) ;
• qu’il risque d’encore faire froid et même de geler le 21 mars ;
• qu’il faut laisser du temps aux sociétés, aux organismes officiels (et à la Force aérienne belge) pour apporter leur soutien au projet ;
• qu’en donnant du temps au temps, le nombre de généreux donateurs pourraient doubler le montant réuni dans le cadre de l’opération de Dream Funding et qui s’éleve, à ce jour, à 2242,25 €;
• que les feux de la Saint-Jean pourraient, fort logiquement, provoquer une nouvelle, flamboyante éruption du YAPLUKA ;
• que, cette nuit-là, la lune sera pleine pour illuminer le show ;

il semble opportun de postposer l’érection du monolithe du 21 mars au 24 juin.

 

Et techniquement

Le monolithe de lumière appartient à la famille des monolithes du 3^ème millénaire. Il est, comme eux, un prisme à base triangulaire de 3 à 4 mètres de hauteur. Il mérite un peu plus le nom de monolithe, n’étant pas en acier mais en une variante de grès, du sable vitrifié. Pointe transparente mais lumineuse du cône formé par le Grand Terril de Charleroi, il pourrait relier la terre au ciel et en tout cas, attirer, si pas des petits hommes verts, au moins la foudre.  

 

L’éruption

Rêveiller le Grand Terril du Boubier à Châtelet est un vieux rêve de l’asbl TOUT, proposé en 1985, à l’issue de l’exposition Néon, Fluor & Co à l’ISELP, quand elle avait obtenu le prix Philip Morris pour ses Rêves de Voyance ou de Cécité.  Projet qui, supplanté par « Un Rêve… et L’Autre dans la Lune », sommeilla dans les archives de l’asbl jusqu’en hiver 2020.

Pour l’illustrer, j’ai détourné une photographie d’un projet radioactif encore plus ancien du Mass and Individual Moving : Disaster Simulation, Fade Away.

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