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&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Après … , ma bien faite m’a fait part de son étonnement, de son écœurement que l'acte d'amour ne puisse, au jour le jour la nuit, s'exprimer dans la langue des amants qu'en répétant machinalement 5 syllabes...&nbsp;alors qu'il se chante, dans la bouche des dieux, en 5 notes: <br>
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Après … , ma bien faite m’a fait part de son étonnement, de son écœurement que l'acte d'amour ne puisse, au jour le jour la nuit, s'exprimer dans la langue des amants qu'en répétant machinalement les mêmes 5 syllabes...&nbsp;alors qu'il se chante, dans la bouche des dieux, en 5 notes: <br>


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&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; "'''''FA-RE-LA-MO-RE'''''".
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&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Formule certes préférable à l’euphémisme "avoir une relation intime" ou aux bestialités telles que "s’accoupler", "copuler", "coïter", "forniquer" (de niquer fort, en avant, par dessus le baldaquin&nbsp;?), "coucher", "baiser", "sexer" (entendu dans la bouche d’une fillette de six ans)… et j’en passe de vilainement plus crues. Il n’empêche. Tout comme elle, je me fais mal à l’idée que le partage de caresses, l’échange de baisers, le don de l’un à l’autre, la perte de soi en un(e) inconnu(e) éperdu(e) de vous retrouver, ait pour équivalent la mécanique factuelle, concrète du faire - des frites ou une tarte, - un poème ou ses excuses, - un vent ou la pluie et le beau temps.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Formule certes préférable à l’euphémisme "avoir une relation intime" ou aux bestialités telles que "copuler", "coïter", "forniquer" (de niquer fort, en avant, par dessus le baldaquin&nbsp;?), "coucher", "baiser", "sexer" (entendu dans la bouche d’une fillette de six ans)… et j’en passe de vilainement plus crues. Il n’empêche. Tout comme elle, je me fais mal à l’idée que le partage de caresses, l’échange de baisers, le don de l’un à l’autre, la perte de soi en un(e) inconnu(e) éperdu(e) de vous retrouver, ait pour équivalent la mécanique factuelle, concrète du faire - des frites ou sa moustache, - un poème ou ses excuses, - un vent ou la pluie et le beau temps.


&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; «&nbsp;Faire&nbsp;» mis donc à toutes les sauces puisque les encyclopédistes de Wikipédia en signalent plus de 250 usages dérivés, reflétant autant la pauvreté du vocabulaire de son locuteur que les équivoques de la langue française.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; «&nbsp;Faire&nbsp;» mis donc à toutes les sauces puisque les encyclopédistes de Wikipédia en signalent plus de 250 usages dérivés, reflétant autant la pauvreté du vocabulaire de son locuteur que les équivoques du français.


&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; La plus elliptique étant "Bébé a fait"! Dans sa robe de baptême? Avec un divin sourire? Comme son parrain à l’hospice&nbsp;? Les éventuels synonymes de "faire des siennes comme les autres", "faire le malin, l’idiot, le singe"… ou encore de "faire le bien et de son mieux" au point de "faire pitié"… n’ayant pas tout à fait le même charme discret. Et les verbes additionner, multiplier, intégrer se distinguant quelque peu des "faire des additions, des multiplications, des intégrations… tant d'opérations à ne pas confondre avec opérer… au plus secret de la carte du tendre&nbsp;!
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Le plus elliptique étant "Bébé a fait"! Dans sa robe de baptême? Avec un divin sourire? Comme son parrain à l’hospice&nbsp;? Les éventuels synonymes de "faire des siennes comme les autres", "faire le malin, l’idiot, le singe"… ou encore de "faire le bien et de son mieux" au point de "faire pitié"… n’ayant pas tout à fait le même charme discret. Et les verbes additionner, multiplier, intégrer se distinguant quelque peu des "faire des additions, des multiplications, des intégrations… tant d'opérations à ne pas confondre avec opérer… au plus secret de la carte du tendre&nbsp;!


&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Se tromper est plus responsabilisant que "faire des erreurs" quand fauter ou pécher a un côté fataliste qu’a moins "faire une faute ou des péchés"… et que réussir n’a rien de commun avec "faire une réussite".
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Se tromper est plus responsabilisant que "faire des erreurs" quand fauter ou pécher a un côté fataliste qu’a moins "faire une faute ou des péchés"… et que réussir n’a rien de commun avec "faire une réussite".


&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Imagineriez-vous faire la chose comme, enfant, vous faisiez vos devoirs, ou l’école buissonnière, ou le Jacques&nbsp;? Comme vous ne faites plus vos prières ou pénitence quand on vous fait la morale, vous faisant peur du jour où, ayant fait votre temps, vous serez fait... comme un gâteau&nbsp;? Pendant que votre voisin fera un beau mariage pour faire des affaires avant de faire faillite et ses adieux&nbsp;? Sans trop faire de bruit pour ne pas faire tiquer celle qui fait la morte en regardant les mouches au plafond! <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Qu’elles aillent, ces mouches, se faire lanlaire… autrement qu'avec la bonne à tout faire&nbsp;! Elle qui se laisse faire par vous qui lui faites faire - la table ou le lit?
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Imagineriez-vous faire la chose comme, enfant, vous faisiez vos devoirs, ou l’école buissonnière, ou le Jacques&nbsp;? Comme vous ne faites plus vos prières ou pénitence quand on vous fait la morale, vous faisant peur du soir où, ayant fait votre temps, vous serez fait... comme un gâteau&nbsp;? Pendant que votre voisin fera un beau mariage pour faire des affaires avant de faire faillite et ses adieux&nbsp;? Sans trop faire de bruit pour ne pas faire tiquer celle qui fait la morte en regardant les mouches au plafond! <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Qu’elles aillent, ces mouches, se faire lanlaire… autrement qu'avec la bonne à tout faire&nbsp;! Elle qui se laisse faire par vous qui lui faites faire - la table ou le lit?


&nbsp; <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Voilà pour le faire- (d’une) -part. Mais l’amour d’autre part&nbsp;? Faudrait-il assimiler cette folie à la bagatelle ou aux galipettes? Á une partie de jambes en l’air voire de couillon*? Au bourdon dans l’orchidée plutôt qu'à la bête à deux dos&nbsp;? Á zizi-panpan, ngolo-ngolo, crac-crac&nbsp;? Á un peu de température&nbsp;?
&nbsp; <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Voilà pour le faire- (d’une) -part. Mais l’amour d’autre part&nbsp;? Faudrait-il assimiler cette folie à la bagatelle ou aux galipettes? Á une partie de jambes en l’air plutôt que&nbsp; de couillon*? Au bourdon dans l’orchidée voire à la bête à deux dos&nbsp;? Á zizi-panpan, ngolo-ngolo, crac-crac&nbsp;? Á un peu de température&nbsp;?


&nbsp; <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ah les turlupinades de la langue et la manière dont elle vous joue plus que vous n’en jouez. Au point de vous en toucher une sans faire bouger l’autre? Et sans que votre anglaise ne se fasse du mauvais sang,&nbsp; elle qui se contente de bien faire et laisser braire mais….<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Pour ma part me plait le fantasme littéraire – mais n’est-ce que littérature&nbsp;? – de faire la chose comme je ferais voile au vent et le point sous la Croix du Sud … avant de faire naufrage sur la plage blonde d’une île inconnue puis des bulles dans une lagune bleutée loin par-delà le bout du monde? <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ou comme un clown sa grimace quand la trapéziste un faux pas&nbsp;? Comme une abeille son miel quand l’araignée sa toile&nbsp;? Comme l'hirondelle le printemps et l'oiseau son nid quand la chatte ses griffes&nbsp;?<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ou simplement ainsi que le pain&nbsp;: bonne pâte pétrie à quatre pleines mains et qui se lève tandis que, dans la chambre à côté, s’envole un concerto de piano pour vingt doigts et qu’au grenier s’étoile un livre entre deux têtes plus deux fesses... semblablement à tant d’autres sur la petite terre qui s'envoient en l'air bien au-delà de la voie lactée.<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vous faisant rêver vous aussi… de faire d’une pierre 2 coups dans un couple de seins, de faire non pas une neuvaine à la vierge mais 69 à genoux sous son nombril, de faire très lentement les 100 pas au mitan de ses jambes, et même, mais tout en douceur, les 400 coups … dans la folle attente que votre partenaire vous fasse 1.000 et une petites choses en votre petit paradis.<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Car quelle morale, quelle éthique, quel sexisme déchiffrer dans le fait que "l’un(e) fait pour autant que l’autre soit fait(e)"? Abus de langage conforté par l'autoritarisme linguistique qui veut que si l’un(e) baise, l’autre se doit d’être baisé(e), que quand l’un(e) nique, l’autre ne peut qu’être niqué(e). Et qu'il ne pourrait y avoir, en cette vallée de larmes, que preneur et preneuse de pris(es)… dans l’évidence que tou(te)s seront demain refait(e)s&nbsp;? <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Laissons cela aux grammairiens, philologues et faiseurs de bons mots qui n’auraient rien de mieux à froucheler. Alors que cela ne fait ni froid ni chaud à Alexandre le Bienheureux qui n'en à rien à foutre … ou si peu&nbsp;: l’amour encore&nbsp;? Se rêvant révolutionnaire faisant l’amour, pas la guerre&nbsp;!
&nbsp; <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ah les turlupinades du dire et la manière dont elles vous jouent plus que vous n’en jouez. Au point de vous en toucher une sans faire bouger l’autre? Et sans que votre anglaise ne se fasse trop de mauvais sang,&nbsp; elle qui se contente de bien faire et laisser braire mais….<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Pour ma part me plait le fantasme littéraire – mais n’est-ce que littérature&nbsp;? – de faire la chose comme je ferais voile au vent et le point sous la Croix du Sud … avant de faire naufrage sur la plage blonde d’une île inconnue puis des bulles dans une lagune bleutée loin par-delà le bout du monde? <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ou comme un clown sa grimace quand la trapéziste un faux pas&nbsp;? Comme une abeille son miel quand l’araignée sa toile&nbsp;? Comme l'hirondelle le printemps et l'oiseau son nid quand la chatte ses griffes&nbsp;?<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ou simplement ainsi que le pain&nbsp;: bonne pâte pétrie à quatre pleines mains et qui se lève tandis que, dans la chambre à côté, s’envole un concerto de piano pour vingt doigts et qu’au grenier s’étoile un livre entre deux têtes puis deux fesses... semblablement à tant d’autres sur la petite terre qui s'envoient en l'air bien au-delà de la voie lactée.<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vous faisant rêver vous aussi… de faire d’une pierre 2 coups dans un couple de seins, de faire non pas une neuvaine à la vierge mais 69 à genoux sous son nombril, de faire très lentement les 100 pas au mitan de ses jambes, et même, mais tout en douceur, les 400 coups … dans la folle attente que votre partenaire vous fasse 1.000 et une petites choses en votre petit paradis.<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Car quelle morale, quelle éthique, quel sexisme déchiffrer dans le fait que "l’un(e) fait pour autant que l’autre soit fait(e)"? Abus de langage conforté par l'autoritarisme linguistique qui veut que si l’un(e) baise, l’autre se doit d’être baisé(e), que quand l’un(e) nique, l’autre ne peut qu’être niqué(e). Et qu'il ne pourrait y avoir, en cette vallée de larmes, que preneur et preneuse de pris(es)… dans l’évidence que tou(te)s seront demain refait(e)s&nbsp;? <br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Laissons cela aux grammairiens, philologues et faiseurs de bons mots qui n’auraient rien de mieux à froucheler. Alors que cela ne fait ni froid ni chaud à Alexandre le Bienheureux qui n'en à rien à foutre … ou si peu&nbsp;: l’amour encore&nbsp;? Se rêvant révolutionnaire faisant l’amour, pas la guerre&nbsp;!


&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Alors, avec lui, pourquoi ne pas plutôt nous mumurer "''Allons fleurer''" puis, un peu plus tard, "''Fruiterons-nous à deux ou à trois''" et, bien tôt, "''Où encore me re-cueillerez-vous&nbsp;''?" au grand jeu de la vie, le jeu étant l’activité la plus sérieuse à laquelle un enfant puisse se consacrer et "les grandes personnes" ayant le rare privilège de retomber en enfance en tombant amoureux…
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Alors, avec lui, pourquoi ne pas plutôt nous mumurer "''Allons fleurer''" puis, un peu plus tard, "''Fruiterons-nous à deux ou à trois''" et, bien tôt, "''Où encore me re-cueillerez-vous&nbsp;''?" au grand jeu de la vie, le jeu étant l’activité la plus sérieuse à laquelle un enfant puisse se consacrer et "les grandes personnes" ayant le rare privilège de retomber en enfance en tombant amoureux…

Version du 18 mars 2016 à 13:06

 


                                                                                                                                                            Á la belle qui m’a fait, défait et refait…


     Après … , ma bien faite m’a fait part de son étonnement, de son écœurement que l'acte d'amour ne puisse, au jour le jour la nuit, s'exprimer dans la langue des amants qu'en répétant machinalement les mêmes 5 syllabes... alors qu'il se chante, dans la bouche des dieux, en 5 notes:

                                                                                     "FA-RE-LA-MO-RE".

    

       Formule certes préférable à l’euphémisme "avoir une relation intime" ou aux bestialités telles que "copuler", "coïter", "forniquer" (de niquer fort, en avant, par dessus le baldaquin ?), "coucher", "baiser", "sexer" (entendu dans la bouche d’une fillette de six ans)… et j’en passe de vilainement plus crues. Il n’empêche. Tout comme elle, je me fais mal à l’idée que le partage de caresses, l’échange de baisers, le don de l’un à l’autre, la perte de soi en un(e) inconnu(e) éperdu(e) de vous retrouver, ait pour équivalent la mécanique factuelle, concrète du faire - des frites ou sa moustache, - un poème ou ses excuses, - un vent ou la pluie et le beau temps.

     « Faire » mis donc à toutes les sauces puisque les encyclopédistes de Wikipédia en signalent plus de 250 usages dérivés, reflétant autant la pauvreté du vocabulaire de son locuteur que les équivoques du français.

     Le plus elliptique étant "Bébé a fait"! Dans sa robe de baptême? Avec un divin sourire? Comme son parrain à l’hospice ? Les éventuels synonymes de "faire des siennes comme les autres", "faire le malin, l’idiot, le singe"… ou encore de "faire le bien et de son mieux" au point de "faire pitié"… n’ayant pas tout à fait le même charme discret. Et les verbes additionner, multiplier, intégrer se distinguant quelque peu des "faire des additions, des multiplications, des intégrations… tant d'opérations à ne pas confondre avec opérer… au plus secret de la carte du tendre !

     Se tromper est plus responsabilisant que "faire des erreurs" quand fauter ou pécher a un côté fataliste qu’a moins "faire une faute ou des péchés"… et que réussir n’a rien de commun avec "faire une réussite".

     Imagineriez-vous faire la chose comme, enfant, vous faisiez vos devoirs, ou l’école buissonnière, ou le Jacques ? Comme vous ne faites plus vos prières ou pénitence quand on vous fait la morale, vous faisant peur du soir où, ayant fait votre temps, vous serez fait... comme un gâteau ? Pendant que votre voisin fera un beau mariage pour faire des affaires avant de faire faillite et ses adieux ? Sans trop faire de bruit pour ne pas faire tiquer celle qui fait la morte en regardant les mouches au plafond!
     Qu’elles aillent, ces mouches, se faire lanlaire… autrement qu'avec la bonne à tout faire ! Elle qui se laisse faire par vous qui lui faites faire - la table ou le lit?

 
     Voilà pour le faire- (d’une) -part. Mais l’amour d’autre part ? Faudrait-il assimiler cette folie à la bagatelle ou aux galipettes? Á une partie de jambes en l’air plutôt que  de couillon*? Au bourdon dans l’orchidée voire à la bête à deux dos ? Á zizi-panpan, ngolo-ngolo, crac-crac ? Á un peu de température ?

 
     Ah les turlupinades du dire et la manière dont elles vous jouent plus que vous n’en jouez. Au point de vous en toucher une sans faire bouger l’autre? Et sans que votre anglaise ne se fasse trop de mauvais sang,  elle qui se contente de bien faire et laisser braire mais….
     Pour ma part me plait le fantasme littéraire – mais n’est-ce que littérature ? – de faire la chose comme je ferais voile au vent et le point sous la Croix du Sud … avant de faire naufrage sur la plage blonde d’une île inconnue puis des bulles dans une lagune bleutée loin par-delà le bout du monde?
     Ou comme un clown sa grimace quand la trapéziste un faux pas ? Comme une abeille son miel quand l’araignée sa toile ? Comme l'hirondelle le printemps et l'oiseau son nid quand la chatte ses griffes ?
    Ou simplement ainsi que le pain : bonne pâte pétrie à quatre pleines mains et qui se lève tandis que, dans la chambre à côté, s’envole un concerto de piano pour vingt doigts et qu’au grenier s’étoile un livre entre deux têtes puis deux fesses... semblablement à tant d’autres sur la petite terre qui s'envoient en l'air bien au-delà de la voie lactée.
      Vous faisant rêver vous aussi… de faire d’une pierre 2 coups dans un couple de seins, de faire non pas une neuvaine à la vierge mais 69 à genoux sous son nombril, de faire très lentement les 100 pas au mitan de ses jambes, et même, mais tout en douceur, les 400 coups … dans la folle attente que votre partenaire vous fasse 1.000 et une petites choses en votre petit paradis.
     Car quelle morale, quelle éthique, quel sexisme déchiffrer dans le fait que "l’un(e) fait pour autant que l’autre soit fait(e)"? Abus de langage conforté par l'autoritarisme linguistique qui veut que si l’un(e) baise, l’autre se doit d’être baisé(e), que quand l’un(e) nique, l’autre ne peut qu’être niqué(e). Et qu'il ne pourrait y avoir, en cette vallée de larmes, que preneur et preneuse de pris(es)… dans l’évidence que tou(te)s seront demain refait(e)s ?
     Laissons cela aux grammairiens, philologues et faiseurs de bons mots qui n’auraient rien de mieux à froucheler. Alors que cela ne fait ni froid ni chaud à Alexandre le Bienheureux qui n'en à rien à foutre … ou si peu : l’amour encore ? Se rêvant révolutionnaire faisant l’amour, pas la guerre !

     Alors, avec lui, pourquoi ne pas plutôt nous mumurer "Allons fleurer" puis, un peu plus tard, "Fruiterons-nous à deux ou à trois" et, bien tôt, "Où encore me re-cueillerez-vous ?" au grand jeu de la vie, le jeu étant l’activité la plus sérieuse à laquelle un enfant puisse se consacrer et "les grandes personnes" ayant le rare privilège de retomber en enfance en tombant amoureux…

      

     … pour faire l’amour comme il fait jour, il fait soleil, il-et-elle ou elle-et-il fait beau... fait belle !



- P.S. : Mais n’eut-il pas été préférable de proposer, pour les lecteurs de Courtes Lignes, un autre titre tel que « Lire Faute de Faire... ou Faire Faute de Lire … ». ÔH !

 

Méchant commentaire d'une faiseuse d'anges: Qui veut faire l'ange, fait la bête.

 

Tentative de mise en abime d'un précepte évangélique: Faites ce que je dis, pas ce que je fais

 

Alors qu'un abbé bien fait se plaisait à confesser à sa belle les subtiles différences qu'il convient de faire entre le mot et la chose


* Le couillon est l'appelation donnée à un jeu de cartes populaire en Wallonie où le joueur qui dispose du maitre atout, l'abat en frappant la table du poing la table tout en s'écriant "couillon". Mon père en a été champion, au point de déformer sa chevalière.


 
Se pourrait-il que vous aimiez encore d'autres plus gros tas de mots?