« Contes de Noel » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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<u>Premier conte </u>
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'''Trois petits mécontes de Noêl '''<br>(ou "Plaisirs d'Hiver" pour ceux qui se caresseraient l'âme socialiste)
Ma grand-mère, à la veille de sa mort, rêvait encore des Saint-Nicolas de son enfance quand – c’était en 1900 - un carrosse tiré par quatre chevaux parcourait les rues pavées de Courtrai à l'heure où les enfants se cachent, bien au chaud sous leur couverture … et s’endorment en souriant, leurs rêves ailés par la musique étincelante des sabots et des roues cerclées de fer sur les pavés. Le lendemain matin, ma marraine et tous ses copains-copines couraient en riant jusqu'à leur école pour ramasser les caramels et les dragées que le bon saint avait semés à la volée dans la neige... C'était à l'époque où les échevins communaux étaient encore de grands enfants, à l'époque ou l’on ne confondait pas le père Noël Coca-Cola avec Saint-Nicolas.


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&nbsp;&nbsp; '''<u>[[PETIS RÊVES PARFUMÉS Á L'ORANGE|Deuxième conte]]</u>'''<u></u>


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Dans les années cinquante, l’arbre de Noël dressé au milieu de la Grand-Place de Bruxelles n’était pas encore déconstruit en un amoncellement de cubes lumineux ni supplanté par un géant des toundras enguirlandés de publicités argentées mais un simple sapin des Ardennes auquel on suspendait, à la place des boules de verre multicolores et des guirlandes lumineuses, des régimes de bananes et des grappes d’oranges provenant de la colonie: simple mais chaleureuse harmonie de vert, d’orange et de jaune. Généreuse surtout car, le 6 janvier, pour la Fête des Rois, tous ces fruits étaient étalés sur la table d’un fastueux goûter que l’on s’imaginait offert par les petits noirs aux ketjes des Marolles.


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&nbsp;&nbsp; <u>Troisième conte </u>

Dans le cadre de l’accord de fraternisation culturelle que vont signer la Belgique et le Maroc, [[UN RÊVE ENTRE DEUX MIRAGES|<u>'''un palmier'''</u>]] devrait bientôt être invité à réveillonner au sommet d’une grande dune de sable blond et chaud recouvrant la Grand-Place de Bruxelles tandis qu’un sapin, emmitouflé de blancheur par des canons à neige, contemplera la Grande bleue depuis la corniche de Casablanca. Des palmes s’écouleront des gouttes de rosée mielleuse et les traditionnels chants de Noël seront psalmodiés par un muezzin depuis la tour de l’hôtel de ville tandis que les gamins de Casa croqueront des spéculoos et suceront des cuberdons en écoutant la ritournelle «&nbsp;Dans les yeux de ma <u>M</u>ère&nbsp;» d’Arno.


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&nbsp;&nbsp; <u>Enième histoire</u>

&nbsp;&nbsp; <u>Enième histoire</u>


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[[Image:It is a girl.jpg|center|600x400px|It is a girl.jpg]]

Version du 22 décembre 2015 à 20:28

                                                                                                               Les pays qui n’ont plus de légendes
                                                                                                               sont condamnés à mourir de froid.
                                                                                                                                           
Patrice de la Tour du Pin


Trois petits mécontes de Noêl
(ou "Plaisirs d'Hiver" pour ceux qui se caresseraient l'âme socialiste)


                                                                                                                  I
Ma grand-mère, à la veille de sa mort, rêvait encore des Saint-Nicolas de son enfance quand – c’était dans les années 1900 - un carrosse tiré par quatre chevaux parcourait les rues pavées de Courtrai à l'heure où les enfants se cachaient, bien au chaud sous leur couverture … et s’endormaient en souriant, leurs rêves ailés par la musique étincelante des sabots et des roues cerclées de fer sur les pavés. Le lendemain matin, ma marraine et tous ses copains-copines couriaient jusqu'à leur école pour ramasser les caramels et les dragées que le bon saint avait semés à la volée dans la neige... C'était à l'époque où les échevins communaux étaient encore de grands enfants, à l'époque ou l’on ne mariait pas Saint-Nicolas Coca-Cola avec la fille du Père Noël en mini-jupe.

                                                                                                                 II
Dans les années cinquante, l’arbre de Noël dressé au milieu de la Grand-Place de Bruxelles n’était pas encore déconstruit en un amoncellement de cubes lumineux ni supplanté par un géant des toundras enguirlandés de publicités argentées mais se contentait de n'être qu'un simple sapin des Ardennes supportant, à la place de boules de verre multicolores et de loupiotes clignotantes, des régimes de bananes et des grappes d’oranges provenant de la colonie: simple mais chaleureuse harmonie de vert, d’orange et de jaune. Généreuse surtout car, le 6 janvier, pour la Fête des Rois, tous ces fruits étaient étalés sur la table d’un fastueux goûter que l’on s’imaginait offert par de petits bamboulas aux ketjes des Marolles.

                                                                                                                 III
Dans le cadre de l’accord de fraternisation culturelle que vont bientôt signer la Belgique et le Maroc, un palmier devrait être invité à réveillonner au sommet d’une grande dune de sable blond et chaud recouvrant la Grand-Place de Bruxelles tandis qu’un sapin, emmitouflé de blancheur par des canons à neige, contemplera la Grande bleue depuis la corniche de Casablanca. Des palmes s’écouleront des gouttes de rosée mielleuse et les traditionnels chants de Noël seront psalmodiés par un muezzin depuis la tour de l’hôtel de ville tandis que les gamins de Casa croqueront des spéculoos et suceront des cuberdons en se la jouant théâtralement comme «Les Anges dans nos Campagnes».




   Enième histoire

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