ODIAM

De Lillois Fractale Wiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

Opinion Driven Individualized Asset Management

Le modèle ODIAM (Opinion Driven Individualized Asset Management) est un modèle de gestion d'actifs financiers.

Ce document est le résultat intégré de diverses réflexions menées par l'auteur entre 1990 et la rédaction de la présente version (2009).

Ces réflexions ont été plus ou moins exploitées dans la conception de logiciels de gestion de portefeuille (CAF.03), de salle de marché (Tradeware) et de gestion de portefeuilles assistée (Vestor).

Ce document ne peut être reproduit ni en partie ni en totalité sans l’autorisation expresse de l’auteur.

Introduction

Le monde financier en général, et celui de la gestion d'actifs boursiers en particulier, sont construits sur des bases étrangement floues.

En tant que concepteur de logiciels financiers, j'ai eu l'occasion et le besoin, au cours des quinze dernières années, de poser une série de questions, souvent très simples, sur la définition des objets qui peuplent ces mondes.

Les réponses que j'ai été amené à construire m'ont paru valables, et j'étais convaincu, par une sorte de positivisme naïf, que partout dans le monde, les mêmes questions avaient trouvé semblables réponses, avant ou après. Cependant, cet optimisme était déplacé: la pensée commune du monde financier est déterminée par des personnes ancrées dans leurs objectifs quotidiens, et non par des modélisateurs ou des informaticiens soucieux d'un formalisme strict (et souvent ennuyeux). Plus encore, j'ai réalisé progressivement que certaines réponses satisfaisantes que j'avais trouvées étaient considérées comme étranges ou incongrues par des professionnels avertis, qui par ailleurs avaient des réponses fausses et incohérentes aux mêmes questions.

Dans le même temps, l'évolution des développements informatiques, et la complexité croissante des objectifs que lui fixent leurs utilisateurs, ont montré la terrible vanité du dialogue formel entre utilisateurs et développeurs. Il n'existe pas de langage commun aux uns et aux autres.

Il y a donc un besoin dans le monde financier pour une pensée structurée, pour un cadre formel permettant de mieux cerner les concepts de base qui l'occupent. Ce cadre permettrait de mieux organiser les dialogues entre membre de la communauté financière, et de porter plus haut la base commune des développements informatiques réalisés ici et là.

Ce document et le modèle ODIAM  se fixent pour objectif de remplir ce besoin.

Une première version très incomplète de ce document a été écrite en 2001, et à ce moment existait donc un objectif plus immédiat, plus pragmatique. : celui de créer un logiciel, réunissant de manière élégante et convaincante les concepts et solutions identifiées au cours de ces quinze années précédentes. De 2001 à 2005, des investisseurs et des partenaires ont été convaincus et même séduits par les concepts directeurs de cette approche. Il s’ensuivit la création d’un logiciel ambitieux (Vestor) au sein d’une compagnie créée avec pour but la promotion de ce logiciel (Sapiens Technology). Vestor n’est pas une transposition rigoureuse des idées de ce document. On y trouve en effet pas mal d’extensions par rapport à ces idées, tandis que d’autres présentées ici n’ont jamais été transposées dans Vestor.

Sur ce chemin il restait encore en 2005 bien du chemin à parcourir, car il s’avère que les concepts exposés ici présentent le potentiel de changer très significativement le monde de la gestion d’actifs, en lui apportant une révolution qui pourrait être aussi profonde que celle qui a mené à l’envahissement des fonds communs de placement de 1970 à nos jours. Ceci pourra paraître naïf ou ambitieux, mais comme l’a dit un illustre scientifique, « l’humilité sied aux chercheurs, mais pas aux idées qu’il abrite ».

Ce document s’adresse donc à tous ceux qui, de près ou de loin, souhaitent comprendre, contribuer ou participer à cette éventuelle révolution.

Quatre influences

Pour être sincère, il faut avouer que ce qui suit est le résultat de quatre influences marquantes.

La première influence est la pensée mathématique formalisante. Face à un processus quelconque, le scientifique ou l'ingénieur cherche des concepts, des unités, des lois, et c'est en les trouvant qu'il tranche certaines questions qui jusque là étaient traitées de manière littéraire seulement. Dans le monde financier, il existe par exemple des équations d'équilibres et des processus dynamiques, qui régissent cet univers et permettent de construire un cadre formel efficace.

La deuxième influence est totalement cartésienne. C'est le doute systématique. Rien, dans le langage courant des financiers et des gestionnaires, ne doit être pris pour acquis. Cette démarche, qui révèle peut être un travers personnel, est indispensable dans cette démarche, car pour construire le cadre formel visé, il faut au préalable disséquer et éventuellement détruire les concepts admis et utilisés. Puisse le lecteur être convaincu de la légitimité de ce doute au terme de cette lecture.

La troisième influence est la pensée orientée objet. Au cours des dernières années, celle-ci s’est imposée, non seulement comme outil de programmation ou de spécification dans le monde informatique, mais aussi comme outil de formalisation. Comme beaucoup, j'ai été initié, puis encouragé, et finalement obligé d'aligner mon mode de pensée général sur celui de cette approche informatique. Dans mon cas, le langage que j'ai adopté - où est-ce l'inverse - est Java, mais ceci n'a qu'une importance mineure. L'ambition de la communauté des penseurs O-O est de construire un monde meilleur, où la pensée construite des uns sert de base à la nouvelle construction plus ambitieuse des autres. Mon rêve est que les concepts présentés plus loin soient suffisamment forts et porteurs pour être acceptés aussi par les utilisateurs et les spécificateurs des besoins et programmes futurs.

Enfin, le temps réel est, dans le prolongement de l'orienté objet, une contrainte complémentaire structurante. Elle consiste à ne considérer a priori, aucun processus comme cyclique. Les processus financiers sont aussi continus que le temps. Qu'il s'agisse d'une transaction financière, d'une session de bourse ou d'une valorisation de fonds commun, la dimension temporelle doit être traitée avec un maximum de souplesse. En particulier, la notion d'événement - en tant que cause suscitant des effets - doit être la clé de la gestion du temps financier, tandis que doivent disparaître autant que possible les traitements périodiques, quels qu'en soient les intervalles (jours, heures, semaines…).

Quatre chapitres

La suite de ce document est divisée en quatre chapitres.

Le premier chapitre, Trocables et Portefeuilles, s'occupe des concepts classiques de gestions d'actifs: ceux qui sont habituellement appelés instruments, portefeuilles et transactions. Il les rassemble selon des critères neufs, qui se veulent plus souples, plus larges, et aussi plus féconds en terme de prolongements.

Le deuxième chapitre, Opinions et Décisions, est la plus novatrice, mais aussi la plus structurante pour le futur. Il s'appuie sur le premier, et s'attaque au contenu du cerveau des professionnels. Ce sujet, que d'aucuns déclareront tabou pour cause de grande sophistication (du cerveau) est le plus ouvert, du moins pour moi : j'ai savouré le plaisir de m'y avancer comme dans un terrain vierge, et serai ravi d'y être suivi.

Le troisième chapitre, Moteurs et Acteurs, intègre les précédents dans une structure globale qui est également l'objectif de développement de logiciels éventuels. Il formalise le rôle des intervenants humains et automatisables impliqués dans la démarche de gestion.

Enfin, le quatrième chapitre, Applications, indique les déploiements possibles des concepts de ce document.