Vendredi 2013-06-07

De Paul Gonze
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Déjà vendredi? Encore vendredi!

                                                                                                                                Apparent rari nantens In gurgite vasto

Enéide, Virgile


… et donc déjà et encore une bouteille à la mer, des centaines de bouteilles à la mer, dont celle-ci que vous allez…

C'est vrai que Vendredi, lui, jouissait du bonheur tranquille des illettrés. On est donc en droit de se demander quelle aurait été sa réaction s’il avait trouvé l’une des milliers de bouteilles jetées par l’un des innombrables naufragés perdus au sein de l’immense océan? Aurait-il eu tort d'être plus intrigué par les tâches roses laissées par quelques dernières gouttes de vin plutôt que par des pattes de mouche noirâtres? Et qui, à sa place, ne serait pas parti à la recherche de plus de bouteilles approfondissant l'énigme?

Alors que nous, nous savons qu'aujourd'hui la plupart chaloupent avec leurs consœurs de plastique dans la soupe du septième continent? Que quelques unes, mal embouchées, dérivent dans les profondeurs lactescentes du Poème océanique? Que certaines s'ensablent sur les plages désertes bordant les déserts du Kalahari ou de Tasmanie? Et que deux ou trois élues pourraient faire route vers un utopique maelström pour y tourbillonner de plus en plus follement et enfin disparaître.

Le rêve! Qui doit obsessionnellement tarauder la cervelle d'Aurore et de ses complices puisqu'on retrouve du vortex dans le sigle de TOUT, dans l'une ou l'autre levrette dentelée, dans bien d'autres choses... et jusque dans cette poésimage en pièce jointe que j'ai peaufiné au cours de la semaine écoulée à partir d'une photo de vague s'enroulant au bord d'une plage de Birmanie:

De vague en spirale p.jpg
De vague en spirale p.jpg

Accouplée, en rêveur impénitent, avec ce papowème (de mauvais goût ou à la saveur acidulée?) de la série « Messonges = Mensonges » :

LE BATELIER IVRE

Une remarque: A mettre en baudelairiennes correspondances avec les trous noirs ou quasars (lieu que l’on ne peut quitter, une fois qu’on y a pénétré) dont la densité, la lourdeur serait telle qu’ils déformeraient la nappe de l’espace-temps au point de la perforer (sur base d’une extrapolation des équations de la relativité générale inversant le temps dans un univers parallèle composé d’antimatière) pour rejaillir en fontaine blanche (lieu où l’on ne peut revenir, une fois qu’on l’a quitté)... De champagne ? D’eau de vie ? De petit lait ?

Une suggestion: Se perdre à la Fondation Boghosian - ancienne villa Empain - dans la contemplation des vortex de l'exposition "Turbulences" accessible jusqu'au premier septembre. Avec des écouteurs dans les oreilles diffusant en boucle la chanson "Dans le tourbillon de la vie..."

Une énigme: Du plaisir de régurgiter après avoir ingurgité? Un commentaire? Ou, trouvant que les spiritueux de mon tonneau virent au vinaigre, en m'invitant, par retour de courriel, à vous rayer de la liste de mes destinataires!