« Prophétie » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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<p style="text-align: center">Un jour la Terre ne sera<br/> Qu'un aveugle espace qui tourne<br/> Confondant la nuit et le jour.</p> <p style="text-align: center"><br/> Sous le ciel immense des Andes<br/> Elle n'aura plus de montagnes,<br/> Même pas un petit ravin.<br/> &nbsp;</p> <p style="text-align: center">De toutes les maisons du monde<br/> Ne durera plus qu'un balcon<br/> Et de l'humaine mappemonde<br/> Une tristesse sans plafond<br/> De feu l'Océan Atlantique<br/> Un petit goût salé dans l'air,<br/> Un poisson volant et magique<br/> Qui ne saura rien de la mer.<br/> <br/> <br/> D'un coupé de mil-neuf-cent-cinq (Les quatre roues et nul chemin!)<br/> Trois jeunes filles de l'époque<br/> Restées à l'état de vapeur<br/> Regarderont par la portière<br/> Pensant que<br/> Paris n'est pas loin<br/> Et ne sentiront que l'odeur<br/> Du ciel qui vous prend à la gorge.<br/> <br/> <br/> A la place de la forêt<br/> Un chant d'oiseau s'élèvera<br/> Que nul ne pourra situer,<br/> Ni préférer, ni même entendre,<br/> <br/> Sauf<br/> Dieu qui, lui, l'écoutera<br/> Disant&nbsp;:</p> <p style="text-align: center">«&nbsp;C'est un chardonneret&nbsp;».</p> <p style="text-align: right"><sup>''Jules Supervielle''</sup></p> <p style="text-align: right">&nbsp;</p> <p style="text-align: center"><u>'''[[Mes_douze_poèmes_préférés|Mais y a pas que des chardonnerets dont le chant est enchantant]]'''</u></p>
<p style="text-align: center">Un jour la Terre ne sera<br/> Qu'un aveugle espace qui tourne<br/> Confondant la nuit et le jour.</p> <p style="text-align: center"><br/> Sous le ciel immense des Andes<br/> Elle n'aura plus de montagnes,<br/> Même pas un petit ravin.<br/> &nbsp;</p> <p style="text-align: center">De toutes les maisons du monde<br/> Ne durera plus qu'un balcon<br/> Et de l'humaine mappemonde<br/> Une tristesse sans plafond<br/> De feu l'Océan Atlantique<br/> Un petit goût salé dans l'air,<br/> Un poisson volant et magique<br/> Qui ne saura rien de la mer.<br/> <br/> <br/> D'un coupé de mil-neuf-cent-cinq<br/> Les quatre roues et nul chemin!<br/> Trois jeunes filles de l'époque<br/> Restées à l'état de vapeur<br/> Regarderont par la portière<br/> Pensant que<br/> Paris n'est pas loin<br/> Et ne sentiront que l'odeur<br/> Du ciel qui vous prend à la gorge.<br/> <br/> <br/> A la place de la forêt<br/> Un chant d'oiseau s'élèvera<br/> Que nul ne pourra situer,<br/> Ni préférer, ni même entendre,<br/> <br/> Sauf<br/> Dieu qui, lui, l'écoutera<br/> Disant&nbsp;:</p> <p style="text-align: center">«&nbsp;C'est un chardonneret&nbsp;».</p> <p style="text-align: right"><sup>''Jules Supervielle''</sup></p> <p style="text-align: right">&nbsp;</p> <p style="text-align: center"><u>'''[[Mes_douze_poèmes_préférés|Mais y a pas que des chardonnerets dont le chant est enchantant]]'''</u></p>

Dernière version du 17 septembre 2020 à 21:35

Un jour la Terre ne sera
Qu'un aveugle espace qui tourne
Confondant la nuit et le jour.


Sous le ciel immense des Andes
Elle n'aura plus de montagnes,
Même pas un petit ravin.
 

De toutes les maisons du monde
Ne durera plus qu'un balcon
Et de l'humaine mappemonde
Une tristesse sans plafond
De feu l'Océan Atlantique
Un petit goût salé dans l'air,
Un poisson volant et magique
Qui ne saura rien de la mer.


D'un coupé de mil-neuf-cent-cinq
Les quatre roues et nul chemin!
Trois jeunes filles de l'époque
Restées à l'état de vapeur
Regarderont par la portière
Pensant que
Paris n'est pas loin
Et ne sentiront que l'odeur
Du ciel qui vous prend à la gorge.


A la place de la forêt
Un chant d'oiseau s'élèvera
Que nul ne pourra situer,
Ni préférer, ni même entendre,

Sauf
Dieu qui, lui, l'écoutera
Disant :

« C'est un chardonneret ».

Jules Supervielle

 

Mais y a pas que des chardonnerets dont le chant est enchantant