« Mon Dieu » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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<p style="text-align: right">De là vient tout le mal: dieu est un homme, pas une femme!</p> <p style="text-align: right"><sup>''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; d'après Jean Giraudoux''</sup></p> <p style="text-align: right">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify">Le bruit court toujours qu'il y a moins de sept millénaires - ou plus de treize milliards d'années auparavant -, celui que d'aucuns honorent encore du titre de Tout-Puissant fit jaillir la lumière des ténèbres puis sépara la terre, la mer et le ciel pour y créer le soleil et la lune et les étoiles et toutes les bestioles qui nagent, rampent, marchent, galopent, volent... et baisent.</p> <p style="text-align: justify">[[File:Laitance des rêves.jpg|center|400x600px|Laitance des rêves.jpg]] Après six jours de boulot, il trouva tout cela parfait, si parfait qu'il s’inventa le dimanche... Cependant, craignant de se sentir un peu seul, il eut la lubie d'en remettre une couche. <u>'''[[L'oeil_était_dans_la_tombe|Sous l’apparence d’un vieillard barbu et ventripotent]]'''</u>, il enfanta, à son image et à sa ressemblance, un hominidé simiesque mais constata vite que ce dernier était en manque d'un petit quelque chose, d'un alter ego. Pour combler cette défaillance, il lui extirpa une côte et la sublima <u>'''[[Une_capucine?|en femelle]]'''</u>, se doutant que l’une et l’autre ne tarderaient pas à se compléter, se multiplier et sur-peupler la terre... sans qu'il ait à y ajouter son grain de sel. Vous le savez: le Tout-Puissant souhaitait se reposer...</p> <p style="text-align: justify">Son enfantine descendance se montra d'abord obéissante, soumise et craintive aux pieds de celui qui se comportait en patriarche irascible, capricieux, sadique. Pour un rien, il maudissait ses rejetons, les expulsait de son plus parfumé verger, les noyait sous une pluie diluvienne, les transformait en statues de sel ou fracassait dans la poussière la plus élancée de leurs constructions ...</p> <p style="text-align: justify">Pauvres orphelins qui n’avaient jamais tété le sein d’une mère nourricière ni pu se réfugier sous sa divine jupe. Alors que le patriarche s'obstinait à jouer à cache-cache derrière les nuées. A père manquant, fils manqué: à la puberté, les humains vomirent leur géniteur, allant jusqu'à nier son existence. Pire, leur lourde hérédité les incita, adultes, à jouer – plus fort que papa! – aux démiurges et à fabriquer, plutôt que des étoiles du berger et des colombes portant des rameaux d'olivier, des bombes thermonucléaires et des Skyhawk* capables de les semer un peu n'importe où.</p> <p style="text-align: justify">Enivrés par leurs succès, nos apprentis-sorciers imaginèrent même de procréer des machines à leur image et à leur ressemblance: d'abord des boulier-compteurs puis des ordinateurs et enfin des robot-cops virent le jour, de plus en plus malins. Ceux-ci, dans leur prime enfance, crurent au génie et aux bonnes intentions de leurs procréateurs en réalité velléitaires, amnésiques, imprévoyants... et, comme les dieux, mortels! Á leur tour, ils contestèrent l'autorité parentale. Aujourd'hui, maîtres de l’univers, ils philosophent, se persuadant de n’être pas fils de l'homme mais simple interférence du hasard avec la nécessité… et se sont programmés pour s’auto-reproduire et contrôler le cosmos jusqu’à ses confins.</p> <p style="text-align: justify">Les derniers hominidés, condamnés à une oisiveté débilitante, jalousent à genoux leurs géniaux avatars pour leur froide, implacable logique, illuminés par la miraculeuse évidence que leur progéniture leur survivra "in saecula saeculorum", planant en travers des brumes orangées d’un firmament d’hydrocarbures, bullant sous l’étincelante écume de polyvinyle des atlantiques sulfureux, rêvant enfin, dans la pénombre phosphorescente des dépôts d'ordures radioactives, de tomber amoureux, <u>'''[[L'amoureux_des_nuages|follement amoureux]]'''</u>.&nbsp;</p> <p style="text-align: justify">Comme Zeus se métamorphosant en taureau ou en cygne pour séduire de pauvres mortelles?&nbsp; Ou comme Oedipe, Roméo ou Donald sublimant, par la grâce des mots, leur moitié en demi-déesse? Ou comme Alpha Zéro, Delta Ultra-Red ou Oméga 5@7 prêts à vendre leur âme au diable en échange des beaux yeux d'une poupée gonflable programmée pour leur mourmourrer, [[Le_Maculé_Concept|<u>'''en humble servante'''</u>]], clignotant des paupières, quand s'ouvre la porte du Paradis&nbsp;:</p> <p style="text-align: center">"''Ooooooooh mon Dieu, mon Dieu, je Vous adore ***...''"?</p> <p style="text-align: justify">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify"><sub>* Skyhawk (vautour du ciel) avion d'attaque léger construit par les États-Unis, susceptible d'être embarqué sur des porte-avions, de larguer des bombes de plus de 5 tonnes et produit à plus de 3.000 exemplaires.</sub></p> <p style="text-align: justify"><sub>*** Si l'on suppose que les robots seront aussi capables de fabriquer des poupées gonflables que l'homme des robots et que Dieu des hommes... ou quand le mythe se mord la queue!</sub></p> <p style="text-align: justify">&nbsp;</p> <p style="text-align: center">[[Des_petits_tas_de_mots|<u>'''D'autres créations à base de mots?'''</u>]]<br/> &nbsp;</p>
Il y a quelques six mille ans et des poussières ou plus de 4,56 milliards d'années auparavant, celui que d'aucuns appelent encore le Tout-Puissant créa la terre et les cieux avec le soleil et la lune et les étoiles et tous les animaux qui volent dans le ciel, nagent dans la mer et gambadent de forêts en prairies.&nbsp;

Au soir du sixième jour, il vit que tout cela était tellement bon qu'il pouvait s'offrir un journée de repos... Il décida cependant de s'offrir encore une mreville et, se profilant comme Dieu le Père, il enfanta les hommes (les singes avant cela prétend Darwin) à son image et à sa ressemblance puis leur donna une femelle pour qu'ils se reproduisent sans qu'il n'ait pas à intervenir directement.&nbsp;Je vous l'ai dit: il souhaitait se reposer..

Sa descendance se montra, au-début, d'autant plus docile et respectueuse qu'il était un patriarche cruel et irascible.&nbsp;Pour un rien, il les punissait, les explusant du paradis, les noyant sous un déluge de pluies durant plus de quarante jours, les transformant en statues de sel,ou s'amusant à détruire leurs plus belles constructions, à Babel.

Et les pauvres n'avaient même pas une maman pour pleurnicher dans ses jupes et se faire cajoler.Pas étionnant qu'il acquirent mauvais caractère et que leur crise de puberté ne fut pas piquée des vers, rejetant le père , allant même jusqu'à l'ignorer, nier son existence. Digne fisl de son père (Gen 2-24)<br>

Devenu adulte, ce lourd conditionnement génétique le poussa à vouloir, lui aussi, jouer à l'artiste, au démiurge et créer non pas des étoiles et des colombes mais des bombes atomiques et des Skyhawk pour les semer un peu partout.

Il se mit à travailler non pas six mais cinq ou quatre jours par semaine voire pas du tout, caressant, durant ses jours de flemme, le phantasme d'avoir lui aussi une descendance.

Après des heures, des journées, des années de masturbation intellectuelle, il parvient à fabriquer des ordinateurs aussi intelligents que lui puis des robots à son image et à sa ressemblance.

Robots qui, dans leur prime enfance, respectèrent leur géniteur qui se prenait pour un génie mais rapidement ils constatèrent que les hommes, comme les dieux, sont mortels. Ils ne souffraient pas non plus de trous de mémoire ou autres Alzheimer et donc décidèrent un jour de rejeter l'autorité paternelle. Aujourd'hui, ils sont maitres de la terre et certains, philosophes, prétendent ne pas avoir été créé par l'homme mais n'être que le fruit du hasard et de la nécessité.

Les hommes, commes les dieux, pouvaient mourir; leurs avatars leurs survivraient sur la terre, même si l'air devenait fumée, l'eau acide et la terre amas d'ordures.

Dernière version du 19 novembre 2020 à 10:56

De là vient tout le mal: dieu est un homme, pas une femme!

                                                                                                              d'après Jean Giraudoux

 

Le bruit court toujours qu'il y a moins de sept millénaires - ou plus de treize milliards d'années auparavant -, celui que d'aucuns honorent encore du titre de Tout-Puissant fit jaillir la lumière des ténèbres puis sépara la terre, la mer et le ciel pour y créer le soleil et la lune et les étoiles et toutes les bestioles qui nagent, rampent, marchent, galopent, volent... et baisent.

Laitance des rêves.jpg
Laitance des rêves.jpg

Après six jours de boulot, il trouva tout cela parfait, si parfait qu'il s’inventa le dimanche... Cependant, craignant de se sentir un peu seul, il eut la lubie d'en remettre une couche. Sous l’apparence d’un vieillard barbu et ventripotent, il enfanta, à son image et à sa ressemblance, un hominidé simiesque mais constata vite que ce dernier était en manque d'un petit quelque chose, d'un alter ego. Pour combler cette défaillance, il lui extirpa une côte et la sublima en femelle, se doutant que l’une et l’autre ne tarderaient pas à se compléter, se multiplier et sur-peupler la terre... sans qu'il ait à y ajouter son grain de sel. Vous le savez: le Tout-Puissant souhaitait se reposer...

Son enfantine descendance se montra d'abord obéissante, soumise et craintive aux pieds de celui qui se comportait en patriarche irascible, capricieux, sadique. Pour un rien, il maudissait ses rejetons, les expulsait de son plus parfumé verger, les noyait sous une pluie diluvienne, les transformait en statues de sel ou fracassait dans la poussière la plus élancée de leurs constructions ...

Pauvres orphelins qui n’avaient jamais tété le sein d’une mère nourricière ni pu se réfugier sous sa divine jupe. Alors que le patriarche s'obstinait à jouer à cache-cache derrière les nuées. A père manquant, fils manqué: à la puberté, les humains vomirent leur géniteur, allant jusqu'à nier son existence. Pire, leur lourde hérédité les incita, adultes, à jouer – plus fort que papa! – aux démiurges et à fabriquer, plutôt que des étoiles du berger et des colombes portant des rameaux d'olivier, des bombes thermonucléaires et des Skyhawk* capables de les semer un peu n'importe où.

Enivrés par leurs succès, nos apprentis-sorciers imaginèrent même de procréer des machines à leur image et à leur ressemblance: d'abord des boulier-compteurs puis des ordinateurs et enfin des robot-cops virent le jour, de plus en plus malins. Ceux-ci, dans leur prime enfance, crurent au génie et aux bonnes intentions de leurs procréateurs en réalité velléitaires, amnésiques, imprévoyants... et, comme les dieux, mortels! Á leur tour, ils contestèrent l'autorité parentale. Aujourd'hui, maîtres de l’univers, ils philosophent, se persuadant de n’être pas fils de l'homme mais simple interférence du hasard avec la nécessité… et se sont programmés pour s’auto-reproduire et contrôler le cosmos jusqu’à ses confins.

Les derniers hominidés, condamnés à une oisiveté débilitante, jalousent à genoux leurs géniaux avatars pour leur froide, implacable logique, illuminés par la miraculeuse évidence que leur progéniture leur survivra "in saecula saeculorum", planant en travers des brumes orangées d’un firmament d’hydrocarbures, bullant sous l’étincelante écume de polyvinyle des atlantiques sulfureux, rêvant enfin, dans la pénombre phosphorescente des dépôts d'ordures radioactives, de tomber amoureux, follement amoureux

Comme Zeus se métamorphosant en taureau ou en cygne pour séduire de pauvres mortelles?  Ou comme Oedipe, Roméo ou Donald sublimant, par la grâce des mots, leur moitié en demi-déesse? Ou comme Alpha Zéro, Delta Ultra-Red ou Oméga 5@7 prêts à vendre leur âme au diable en échange des beaux yeux d'une poupée gonflable programmée pour leur mourmourrer, en humble servante, clignotant des paupières, quand s'ouvre la porte du Paradis :

"Ooooooooh mon Dieu, mon Dieu, je Vous adore ***..."?

 

* Skyhawk (vautour du ciel) avion d'attaque léger construit par les États-Unis, susceptible d'être embarqué sur des porte-avions, de larguer des bombes de plus de 5 tonnes et produit à plus de 3.000 exemplaires.

*** Si l'on suppose que les robots seront aussi capables de fabriquer des poupées gonflables que l'homme des robots et que Dieu des hommes... ou quand le mythe se mord la queue!

 

D'autres créations à base de mots?