« Le baiser de Francesca et Paolo » : différence entre les versions

De Paul Gonze
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Je commençai: "Poète, je parlerais volontier à ces deux-là qui vont ensemble et qui semblent, dans le vent, si légers."<br>


''...''
Il me répondit: "Tu verras quanbd ils seront plus près de nous; alors prie-les au nom de cet amour qui les mène et ils viendront."


''Je commençai:'' "Poète, je parlerais volontier à ces deux-là qui vont ensemble et qui semblent, dans le vent, si légers."
Aussitôt que le vent les eût poussés vers nous, j'élevai la voix: "O âmes toumentées, venez nous parlez, si un autre ne vous en empèche".


''Il me répondit:'' "Tu verras quand ils seront plus près de nous; alors prie-les au nom de cet amour qui les mène et ils viendront."
Telles les colombes poussées par le désir, les ailes déployées et immobiles, viennent à leur deux nid, portées dans l'air par leur volonté,


''Aussitôt que le vent les eût poussés vers nous, j'élevai la voix:'' "O âmes tourmentées, venez nous parlez, si un autre ne vous en empêche".
ainsi elles sortirent de la troupe où est Didon, venant vers nous à travers l'air mauvais, si puissant fut mon appel affectueux.


''Telles les colombes poussées par le désir, les ailes déployées et immobiles, viennent à leur doux nid, portées dans l'air par leur volonté,''
"O être gracieux et bienveillant, qui, par l'air d'un noir pourpré, va nous visitant, nous qui avons teint le monde de sang,


''ainsi elles sortirent de la troupe où est Didon, venant vers nous à travers l'air mauvais, si puissant fut mon appel affectueux. ''<br/> &nbsp;
si le roi de l'Univers nous aimait, nous le prierions qu'il te garde en paix, puisque tu as pitié de notre mal cruel.


[[File:Paolo et franseca petit.jpg|center|Paolo et franseca petit.jpg]]
Ce qu'il te plaît t'entendre et de dire, nous l'entendrons et nous en parlerons avec toi, tandis que le vent, comme il le fait, se tait.


"O être gracieux et bienveillant, qui, par l'air d'un noir pourpré, va nous visitant, nous qui avons teint le monde de sang,
La terre où je naquis est située sur le rivage ou descend le Pô pour trouver la paix avec ses affluents.


si le roi de l'Univers nous aimait, nous le prierions qu'il te garde en paix, puisque tu as pitié de notre mal cruel.
Amour, qui enflamme si vite un noble coeur, s'empara de celui-ci pour le beau corps qu'on m'a ravi, d'une manière dont je reste encore blessée.


Amour, qui à aimer contrtaint qui est aimé, me fit prendre de lui un plaisir un fort que, comme tu le vois, il ne m'abandonne pas encore.
Ce qu'il te plaît t'entendre, nous le dirons et nous en parlerons avec toi, tandis que le vent, comme il le fait, se tait.


La terre où je naquis est située sur le rivage descend le Pô pour trouver la paix avec ses affluents.
Amour nous a conduit tous deux à l même mort: le cercle de caïn attend qui nous arracha à la vie." Ces paroiles par eux nous furent adressées.


Amour, qui enflamme si vite un noble cœur, s'empara de celui-ci pour le beau corps qu'on m'a ravi, d'une manière dont je reste encore blessée.
Après que j'eus entendu ces âmes souffrabntes, je courbai la tête et je la tins longtemps baissée jusqu'à ce que le poète me dit: "Á quoi penses-tu?"


Amour, qui à aimer contraint qui est aimé, me fit prendre de lui un plaisir si fort que, comme tu le vois, il ne m'abandonne pas encore.
Qiand je répondius, je commençai aisni: "Hélas! que de douces pensées, que de désirs les ont menées au douloureux passage!"


Amour nous a conduit tous deux à la même mort; le cercle de Caïn attend celui qui nous arracha à la vie."''Ces paroles par eux nous furent adressées.''
Puis je me tournai vers eux et leur parlai; je commenççai: "Fransesca, tes souffrances me font pleurer de tristesse et de pitié.


''Après que j'eus entendu ces âmes souffrantes, je courbai la tête et je la tins longtemps baissée jusqu'à ce que le poète me dit: ''"Á quoi penses-tu?"
Mais dis-moi: au temps des doux soupirs, à quoi et comment amour vous permit-il de connaître vos désirsd incerrtains,"


''Quand je le pus, je répondis ainsi:'' "Hélas! Que de douces pensées, que de désirs les ont menées au douloureux passage!"
Elle me répondit:"Il n'est de plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux dans la misère; et cela ton docteur le sait.


''Puis je me tournai vers eux pour leur parler:'' "Francesca, tes souffrances me font pleurer de tristesse et de pitié.
Mais si tu as une telle envie de connaître l'origine première de notre amour, je ferai comme celui qui pleure et qui nparle.


Mais dis-moi: au temps des doux soupirs, à quoi et comment amour vous permit-il de connaître vos désirs incertains?"
Nous lisions un jour, pour nous divertir, la geste de Labncelot et comment almour s'empara de lui; nous étions euls et sans défiance.


''Elle me répondit:'' "Il n'est de plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux dans la misère; et cela ton docteur le sait.
Á plusiuers reprises

Mais si tu as une telle envie de connaître l'origine première de notre amour, je ferai comme celui qui pleure et qui parle.

Nous lisions un jour, pour nous divertir, la geste de Lancelot et comment amour s'empara de lui; nous étions seuls et sans défiance.

Á plusieurs reprises, cette lecture fit nos yeux se chercher et pâlir nos visages; mais seul un passage triompha de nous.

Quand nous lûmes que le sourire tant désiré fut baisé par un tel amant, celui-ci, qui de moi ne sera jamais séparé,

la bouche me baisa tout tremblant.&nbsp;Gallehault fut le livre et qui l'a écrit. Ce jour-là, nous ne lûmes pas plus avant."

''Pendant que l'un des deux esprits parlait ainsi, l'autre pleurait si fort que, de pitié, je défaillis comme si j'allais mourir;''

''et je tombai comme tombe un cadavre.''

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<sub>''&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Dante; La Divine Comédie; Cinquième chant, vers 73 à 142.''</sub>

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PS: Oserais-je, dans pareil contexte, encore vous inviter à lire le prélude aux [[Entre_PEAU_&_CIE_et_LIT_&_RATURE|<u>'''papowaimes du papowète'''</u>]], vous mettant notamment dans la peau de Dante, de Borgès... ou de Francesco?

&nbsp;

Ou quelques autres de [[Mes_douze_poèmes_préférés|<u>'''mes poèmes préférés'''</u>]]?

&nbsp;&nbsp;

<sub>''Cliché provenant du recueil "[[DE_LÈVRES_&_DE_DENTS|<u>'''De Lèvres et de Dents'''</u>]]"''</sub>

Dernière version du 6 juin 2019 à 08:54

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Je commençai: "Poète, je parlerais volontier à ces deux-là qui vont ensemble et qui semblent, dans le vent, si légers."

Il me répondit: "Tu verras quand ils seront plus près de nous; alors prie-les au nom de cet amour qui les mène et ils viendront."

Aussitôt que le vent les eût poussés vers nous, j'élevai la voix: "O âmes tourmentées, venez nous parlez, si un autre ne vous en empêche".

Telles les colombes poussées par le désir, les ailes déployées et immobiles, viennent à leur doux nid, portées dans l'air par leur volonté,

ainsi elles sortirent de la troupe où est Didon, venant vers nous à travers l'air mauvais, si puissant fut mon appel affectueux.
 

Paolo et franseca petit.jpg
Paolo et franseca petit.jpg

"O être gracieux et bienveillant, qui, par l'air d'un noir pourpré, va nous visitant, nous qui avons teint le monde de sang,

si le roi de l'Univers nous aimait, nous le prierions qu'il te garde en paix, puisque tu as pitié de notre mal cruel.

Ce qu'il te plaît t'entendre, nous le dirons et nous en parlerons avec toi, tandis que le vent, comme il le fait, se tait.

La terre où je naquis est située sur le rivage où descend le Pô pour trouver la paix avec ses affluents.

Amour, qui enflamme si vite un noble cœur, s'empara de celui-ci pour le beau corps qu'on m'a ravi, d'une manière dont je reste encore blessée.

Amour, qui à aimer contraint qui est aimé, me fit prendre de lui un plaisir si fort que, comme tu le vois, il ne m'abandonne pas encore.

Amour nous a conduit tous deux à la même mort; le cercle de Caïn attend celui qui nous arracha à la vie."Ces paroles par eux nous furent adressées.

Après que j'eus entendu ces âmes souffrantes, je courbai la tête et je la tins longtemps baissée jusqu'à ce que le poète me dit: "Á quoi penses-tu?"

Quand je le pus, je répondis ainsi: "Hélas! Que de douces pensées, que de désirs les ont menées au douloureux passage!"

Puis je me tournai vers eux pour leur parler: "Francesca, tes souffrances me font pleurer de tristesse et de pitié.

Mais dis-moi: au temps des doux soupirs, à quoi et comment amour vous permit-il de connaître vos désirs incertains?"

Elle me répondit: "Il n'est de plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux dans la misère; et cela ton docteur le sait.

Mais si tu as une telle envie de connaître l'origine première de notre amour, je ferai comme celui qui pleure et qui parle.

Nous lisions un jour, pour nous divertir, la geste de Lancelot et comment amour s'empara de lui; nous étions seuls et sans défiance.

Á plusieurs reprises, cette lecture fit nos yeux se chercher et pâlir nos visages; mais seul un passage triompha de nous.

Quand nous lûmes que le sourire tant désiré fut baisé par un tel amant, celui-ci, qui de moi ne sera jamais séparé,

la bouche me baisa tout tremblant. Gallehault fut le livre et qui l'a écrit. Ce jour-là, nous ne lûmes pas plus avant."

Pendant que l'un des deux esprits parlait ainsi, l'autre pleurait si fort que, de pitié, je défaillis comme si j'allais mourir;

et je tombai comme tombe un cadavre.

 

                                                                                                                      Dante; La Divine Comédie; Cinquième chant, vers 73 à 142.

 

PS: Oserais-je, dans pareil contexte, encore vous inviter à lire le prélude aux papowaimes du papowète, vous mettant notamment dans la peau de Dante, de Borgès... ou de Francesco?

 

Ou quelques autres de mes poèmes préférés?

  

Cliché provenant du recueil "De Lèvres et de Dents"