Encore sourire?

De Paul Gonze
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Trente-deux morts, plus de deux cents cinquante blessés et un nombre incommensurable d'écorchés sentimentaux pour qui il semble désormais absurde, intolérable, scandaleux d'oser encore sourire dans un monde où certains de leurs semblables ont des comportements aussi égoïstes, incompréhensibles, démoniaques...

Pourquoi encore faire ceci ou cela ou, incongruité suprême, écrire ces quelques lignes? Pourquoi ne pas aller refaire la sieste, se rendormir d'un sommeil de plomb, dormir pour n'avoir plus à ouvrir les yeux sur ce visage dans un miroir rappelant celui qui vient de tuer, amputer, rejeter dans l'angoisse, la paranoïa et la haine ses frères, mes frères.

Aujourd’hui à Bruxelles, hier à Paris, Istanbul, Bamako, Abidjan, Tel-Aviv, Le Caire, Beyrouth, Bangkok… et depuis tant de siècles où les hommes se font la guerre et se torturent avec d’inimaginables raffinements, depuis l’avènement de l’homo sapiens !

Je suis mal d'être humain... je me rêve inhumain... je me souhaite pierre ou poussière.

Poussières d'étoiles? Chantant, dans le silence, la vacuité, la froide noirceur des espaces intersidéraux, la fragile et inattendue beauté de la vie… d’un inutile et indispensable sourire que j’ose dédier à tous ceux qui aujourd’hui sont morts, tous !

 

Et aux vivants riches d'imprévisibles générosités...

  

 

                                                                                   Á Bruxelles, au lendemain du printemps, à l'heure où le soleil se couche

 

D'autres mots, plus ou moins inutiles