En Trotrinette peur-opéenne dans la surréalité

De Paul Gonze
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Léon Zoetebier et Franz Coquidor vivaient heureux dans le vieux Royaume d'Absurdie... jusqu'au jour où les bonzes qui les régentaient décidèrent de divorcer.  La procédure fut aussi absurde que pénible mais s'inscrivait, disaient-ils, dans le sens de l'histoire.  S'eb frotant les mains, leurs deux voisins bleu-blanc-rouge purent ainsi se partager leurs plus vénérables bijoux de famille. Plus dépenaillés désormais que de pauvres gitans, Léon et Franz n'eurent plus d'autre choix que d'émigrer vers l'Onirie. Sillonnant sans relâche ce no-man's land sur leur trotrinette au désign épuré de toutes fanfreluches noires jaune et rouges, ils errèrent au Nord comme au Sud, d'Est en l'Ouest, sans jamais croiser d'autre âme sœur que la très lointaine, très hautaine Europe

De leurs désesp-errances, ils n'ont conservé que trois clichés. Ils en avaient effectivement soupé des projections de "souvenirs de vacances" en famille avec "Nous deux devant la Tour Eiffel", "Nous deux à côté de la Tour de Pise", "Nous deux sur le Pont des Soupirs"... plus soporifiques que des blablas électoralistes. Ils se doutaient surtout, comme Dante, qu'il n'est pire douleur que de se souvenir, dans le malheur, des jours heureux.

Sur ces clichés, tous trois pris sur les terres du Grand Sorcier des rêves belgicains, ils se la jouent encore... souriant naïvement comme de braves petits belges. Foutue nostalgie!



Fichier:Trotrinette au domaine enchanté P.jpg


Ici, sur la plage du "Domaine Enchanté", ils prennent béatement la pose et exhibent leur "bierbuik" sans voir venir la vague... qui ne pourra que les charrier.


Fichier:Trotrinette et l'art de la conversation P.jpg


Ici, s'amusant à flallonner et wamander "L'Art de la Conversation", ils ne remarquent pas, juste devant leurs yeux, les débris de mégalithe... sur lesquels ils ne pourront que se fendre en deux.


Fichier:Trotrinette portée par la colère des dieux P.jpg


Ici, cherchant à garder l'équilibre en faisant le pitre dans la lumière dorée du couchant, ils se rient de "La Colère des Dieux"... les emportant au cœur du Paradis, ou de l'autre côté.



Remerciements: Les photos de Franz et Léon ont été gracieusement prises dans le laboratoire de Synthésis, par un de membres de la pédale joyeuse. Les peintures dans lesquelles elles sont incrustées sont de René Magritte.

Références: Jacques Dujardin